Korto « s/t » LP

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Korto continue donc sa folle équipée et passe même à la vitesse supérieure avec ce premier album qui sort aujourd’hui même. Un disque qui a de l’allure puisque le trio haut-savoyard a le bon goût de coopérer avec un artiste graphique, Chufy, qui réalise la pochette. Ils l’avaient déjà fait d’ailleurs pour l’artwork de leur premier 7″, lui aussi très réussi.

Korto a la formule qui fait pschiiit ! et régale ici sur sept titres. Des mélodies aériennes – chant tenant plus au choeur noyé de réverb, mélopées de guitare – mises sous pression par la trépidante cheville ouvrière basse-batterie. A la fois baignant dans une douceur aux accents pop ou surf (« Track 2 » – grande liberté dans le choix des titres, j’adore) et menaçant constamment de céder sous la puissance du flux sonique, couvant toujours et  prêt à se déverser sans crier gare (« Denzzzl » et surtout « Fresque »). Et va-z-y que je te fais monter la sauce. Sûrement. Et pas si lentement que ça. Que je répète, que j’augmente la pression. Jusqu’à ce que ça mijote. Que ça bouillonne. Et qu’enfin ça éclate en feu d’artifice épique final.

Les cheveux dans le vent. Le soleil sur la peau et un surf à la main ou, qui sait, celle d’une fille – ou d’un garçon. Mais vite. A fond. Il y a chez Korto un  naturel et une joie de se laisser aller béatement dans le flux du son qui est totalement communicative et réjouissante. Même si les mélodies insouciantes et légères ne sont pas votre tasse de thé à priori. Le disque a été enregistré au K7, studio associé à la salle du Brin de Zinc, près de Chambéry, et la production percutante et sans fard rend ce premier long format d’autant plus attachant.

Bouillonnant, spontané, limpide . A vrai dire, si on voulait chercher la petite bête, on pourrait prétendre que cet album a les défauts de ses qualités. Ce qui voudrait dire quelque chose. Ou pas. Mais, en toute fin de disque, « Oï » laisse peu à peu la guitare se durcir, s’assombrir, pointant vers des ambiances moins candides. Ca leur va bien aussi. Annonciateur peut-être d’évolutions à venir. Go, Korto, go.

Korto « Self-titled » LP (Six tonnes de chair records)

>>>>>>>>>> KORTO

>>>>>>>>>>> SIX TONNES DE CHAIR RECORDS

John & Salomé

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En voilà des copains. En plus d’organiser des concerts sur le bassin chambérien, John & Salomé se prennent en main et font ce que toute asso devrait faire, c’est-à-dire un site internet/fanzine qui documente et prolonge les concerts.

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Le site étant tout récent, on y trouve pour l’instant surtout des reports sur les soirées organisées par ces « Fournisseurs de bruit associatif » – dont l’un avait d’ailleurs été chroniqué dans ses pages. Concerts globalement « à tendance psychédélique ». Qu’ils disent. Mais comme leur définition du psychédélisme est plutôt oecuménique et qu’elle accueille aussi bien L’Effondras que les jeunes italiens de Flying disk, je crois bien que cette tendance pourrait faire pas mal de convertis.

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Flying disk sont d’ailleurs le premier groupe interviewé dans leurs pages. L’interview  apporte une touche personnelle et chaleureuse au site et permet de découvrir le groupe, ou d’approfondir la découverte. Voire de découvrir et de profiter de l’évènement même si on était pas là. Bref une démarche un peu plus collective et participative que la stricte fréquentation individuelle de concerts. Un pas vers la constrution d’une « scène », en quelque sorte.

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Sans compter que les chroniques sont écrites dans un français imagé et coloré,   mélange d’érudition et de blagues à deux balles qui fait tout le charme de l’écriture rock’n roll. C’est divertissant et instructif. Il faut aller y faire un tour !

>>>>>>>>>>> ET C’EST ICI !

 

« Solides bolides » (Smutt, Korto – Café Chateau-rouge, 20 mai)

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Je sais pas si c’est le printemps mais les concerts bourgeonnaient sacrément ce weekend-là. Vendredi, Nurse et Fakirs à Chateau-rouge, le dernier show de Komodo experience à la Spirale et Third project, entre autres, à la Brasserie pirate. Et puis ce samedi, une affiche assez éclectique qui proposait deux des groupes les plus intéressants du coin : Smutt et Korto.

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Smutt est un des groupes les plus actifs de la région. Ils revenaient d’une mini-tournée en Espagne et ont sorti un 7″ il y a peu.

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Les Anneciens ont balancé pied au plancher leur set de punk-rock soutenu et teigneux, agrémenté de quelques reprises bien chouettes.

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Korto avait un son plus brut que d’habitude – c’est Smutt qui avaient fait la balance pour eux ou quoi ? Peu importe. Les mélodies envoûtantes et aériennes, la paire basse-batterie bien charpentée avec un batteur aux rythmiques immuables assez hypnotisant, tout est là et le groupe maîtrise totalement son propos.

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Juste le regret d’avoir été si peu nombreux à apprécier et soutenir ces deux groupes. L’intention de soutenir la scène locale et les groupes indépendants est louable mais ça doit quand même être possible de faire davantage passer le mot.

Ceci dit, on n’a pas besoin d’être des centaines pour passer une excellente soirée. Et ceux qui étaient là étaient clairement les meilleurs.

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Smutt

Korto

« Médiathèque sonique » (Slang, Orchidée cosmique – Médiathèque de La Roche-sur-Foron, 6 mai)

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Quelques images de la médiathèque sur orbite avec Slang, un jeune groupe qui joue un rock à la fois un peu expérimental et très inluencé blues/70s, et L’Orchidée cosmique.

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Un concert dans un lieu atypique, avec les sommets embrumés en arrière-fond de grande classe.

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La musique en apesanteur de L’Orchidée cosmique s’y prêtait particulièrement bien et c’était l’occasion d’entendre quelques nouveaux morceaux.

Orchi 2.JPG L’Orchidée cosmique

Slang

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« Das Himmel über Tokyo » (Group A, GNOD – Cave12, 25 avril)

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Quelques images des deux découvertes d’hier, Group A et Gnod à Cave12. Floues et surexposées comme il se doit.

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Spoken-word suffoquant sur beats irradiés. Parasites, anti-musique industrielle et martiale. La musique de Group A ne semble qu’une composante parmi d’autres d’un projet total.

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Costumes, graphisme, vidéos, tout est soumis à une même esthétique radicale et négative dans laquelle on se retrouve immergé le temps de leur concert/performance. Pas très loin de ce qu’on trouve chez certains groupes hardcore/grind, d’ailleurs.

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Gnod est un collectif noise-rock psyché anglais. La pochette de leur dernier disque laisse penser que leur musique intègre une forte dimension politique mais sur scène ça ressemblait surtout à un grand exhutoire de rock bruitiste, frontal et massif.

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Group A

« Poême de bruit » (Korto, L’Effondras – Brin d’Zinc, 31 mars)

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Retour au Brin d’Zinc pour un concert organisé par John et Salomé*, une toute nouvelle asso (dans laquelle on retrouve des membres du groupe Don Glow) dédiée aux musiques psychés sous toutes leurs formes.

Korto ne sont pas inconnus au bataillon, c’est un groupe qui tourne très régulièrement et a justement sorti un 7″ avec les susnommés Don Glow.

Paire basse-batterie ronflante, véloce, qui fait un boulot terrible tandis que la guitare vient y poser ses motifs planants ou stridents. Le psyché-rock de Korto, c’est une pincée de froideur kraut hallucinée, un peu d’huile stoner pour le moteur, sans oublier un brin de pop dans la voix éthérée qui surfe sur l’ensemble avec nonchalance, et rappelle certains groupes noisy-pop anglais des années 90.

Vous assemblez tout ça, vous y mettez (note la touche stylistique locale) un coup de clé à molette bien serré et vous avez un joli bolide rétro-futuriste prêt à vous emmener vers les étoiles.

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De L’Effondras, on ne connaissait que peu de choses. Une réputation de groupe à part, quelques chroniques et l’écoute d’un disque, impressionnant, où tout semble pensé, travaillé, mûri. La hâte d’aller à la rencontre physique de leur musique le disputait à la curiosité à l’approche de leur concert au Brin de zinc, sur la route d’une tournée pour la sortie de leur deuxième album, « Les Flavescences ».

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Dès les premiers accords, l’atmosphère est tendue, habitée. Le trio est arc-bouté sur ses instruments, respire la concentration. On les sent déterminés à donner quelque chose de fort, au service de leur musique à la fois grandiose et épurée. Notes esseulées, esquisse de mélodie, sans cesse reprise, sans cesse amplifiée et ornée.

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La présence de l’Effondras pouvait étonner dans une soirée dont la couleur annoncée était plutôt la musique psychédélique. A priori, avec L’Effondras, on est à mille lieux de la musique psyché. Loin des déluges de fuzz, des ritournelles garage estampillée sixties ou des solos tonitruants à la wah-wah. L’Effondras, c’est tout le contraire : le dépouillement, la sobriété, tant au niveau du son que des mélodies. C’est l’anti-psyché. Ou alors : psychédélique dans un tout autre sens, un sens austère et beau. Moins porté sur les paradis artificiels et plus sur une contemplation violente, sur l’obscurité et le mystère.

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En fait, ces types donnent l’impression de jouer du rock avec une rigueur d’instrumentistes classiques et leur musique elle-même explose les cadres du rock. Elle en garde pourtant toute la violence – des références comme Sonic Youth ou les pointures du post-rock sont régulièrement évoquées – mais les atmosphères puissamment émotionnelles qu’elle convoque sont d’une intensité, d’une ferveur qu’on ne trouve pas dans le rock, ou presque pas. C’est au-delà. C’est à la fois plus sombre et plus lumineux. Il y a quelque chose d’intemporel, de vif, de sensible et de troublant.

Une belle rencontre.

*Pourquoi « John et Salomé« , me direz-vous ? Parce que Les Nuls. Et je ne sais pas si l’idée de passer le sketch en version audio au début du concert – un dialogue de faux film porno, pour ceux qui ne connaissent pas – sera reconduite à chaque fois, mais c’est une idée des plus conviviales.

PS Toutes les photos sont de Lionel Fraix. Merci à lui. Pour une raison tout à fait indépendante de ma volonté il n’y a que des photos de L’Effondras. C’est pas fait exprès.

L’Effondras

Korto

John & Salomé

OWUN, 2.5

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Faudrait être archéologue. Ou spéléo, pour inspecter en profondeur et identifier les couches, les multiples strates qui constituent la musique des Grenoblois d’Owun. Il faut dire que la formation n’en est pas à son coup d’essai. Le groupe existe depuis environ une vingtaine d’années et 2.5, sorti sur le label Reafforests, grenoblois lui aussi, est son cinquième album.

Les neufs titres qui composent ce nouveau disque tissent tous les motifs mélodiques des synthés, parfois d’inspiration très new-wave/cold-wave, et quelque chose de plus épidermique, de plus rock. On pourrait s’amuser au jeu des rapprochements avec d’autres formations explorant ces territoires hybrides. Le groove aquatique de Foul pourrait rappeler Tortoise, Tom tombe a un air de parenté avec la trance glaçée d’Electric electric et All of us, avec ses voix trafiquées semblant suivre leur propre cours sur une musique qui défile, fait un peu penser à la noise cinématographique et rêveuse de Zëro…

Mais, au final, Owun creuse un sillon qui lui est propre. Les synthés pratiquent un espèce de pointillisme, comme dans Tom tombe et ses sonorités Steve Reichiennes, semblant chercher le point d’éblouissement où les sens se troublent, où la perception se modifie. Kaléidoscopes de motifs sans fin, géométries étranges, symétries, points de fuite. La répétition hypnotique – certains morceaux dépassent les dix minutes – finit d’engourdir les sens. On se laisse passer de l’autre côté, prisonnier de cette bulle d’illusions cotonneuse et inconfortable.

Mais l’engourdissement est risqué. Les longs passages martelés par des rythmes binaires débouchent souvent sur des nappes de bruits stridents, des océans, et les répétitions aboutissent régulièrement à des déflagrations noise. Des embrasements où toute nuance s’estompe, où les rythmes disparaissent et où tous les sons se fondent dans une distortion de fin du monde. Owun sait faire du bruit, beaucoup de bruit.

Bref, on ne peut pas trop reprocher à Owun de suivre une mode ou de se cantonner à un style facilement identifiable. Ces francs-tireurs contruisent une musique pensée et unique, à la fois dansante et martiale. Et cet album cohérent et pas toujours facile d’accés est une excellente occasion de découvrir ce groupe à contre-courant.

Owun, 2.5 (Reafforests)

Owun bandcamp

Reafforests

Tôle froide, Owun, Lynhood – La Reliure, 18 fév.

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C’est à La Reliure, vieille baraque occupée par des ateliers artistiques à la facade psychédélique tout à fait incroyable, que se déroulait finalement ce concert.

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D’abord les lyonnaises de Tôle froide. Le trio propose une musique entre post-punk (un peu) rageur et pop acidulée. Des (petites) cousines de Massicot, en quelques sortes.

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Avec du chant en français, comme il sied bien à ce style à la fois revendicatif et naïf, leur set était frais et bien dynamique. Et elles avaient de jolies cassettes et patchs sur leur table de distribution.

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Owun sont Grenoblois et ce concert était l’étape genevoise d’une tournée à l’occasion de la sortie de leur album.

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Son massif, rythmiques répétitives, immuables, kaléidoscope d’effets et de réverbérations. La musique du trio est à la fois dansante et hypnotique, énergique et froide, martiale et aérienne.

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Un cocktail bien personnel, qui se mûrit dans le temps et demande de l’attention. D’ailleurs de nombreuses personnes – enfin, proportionnellement à la petite foule présente, hein – se sont assises au fil du set. L’impression d’avoir fait un voyage, transporté hors du temps… C’est donc que cette étrange machine fonctionne.

Lynhood clôturait cette soirée mais je n’ai fait qu’apercevoir ce projet solo qui semble tracer une ligne fragile et originale entre mélodies délicates et des éléments plus bruitistes. Elle aussi a sorti un disque sur le même label grenoblois, Reafforests.

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« Racaille du bruit » (Kunz, Pigs pigs pigs pigs pigs pigs pigs, Raketkanon – Usine, 6 fév.)

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Waouh, premier concert de l’année 2017 pour l’asso Drone to the bone et une affiche explosive avec trois groupes à forte personnalité.

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L’occasion d’abord de voir Kunz. Ce duo basse/batterie originaire de La Chaux-de-fond prévu l’an dernier en première partie de Arabröt et qui avait été remplacé un peu en dernière minute.

Kunz, c’est une affaire à la fois simple et compliquée. Compliquée parce que pour décrire leur musique on pourrait parler de punk-hardcore pour certains tempos, d’un côté bluesy et swinguant qu’ont souvent leurs morceaux et sans compter qu’ils savent aussi appuyer sur la pédale noise destructuré et répétitif. Mais simple, aussi, parce que ça reste un groupe de rock qui fait des morceaux qui rock et sur lesquels tu ne peux t’empêcher de trépigner.

Le groupe joue à même la salle, dans le public, de la même manière que Pneu et leur prestation convulsive les rapproche du duo tourangeau. Mise-en-bouche de grande classe.

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Changement de tempo avec les anglais de Pigs (x7) et leur stoner psychédélique massif crashé dans une lenteur hallucinée.

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Les longs hurlements du chanteur charismatique font beaucoup aussi dans ce groupe et accentue le côté vision cauchemardesque de leur musique…

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Puis vint Raketkanon, précédés de leur réputation démentielle sur scène – et d’un album enregistré chez Steve Albini, évidemment*. Les belges balancent eux-aussi une musique mutante quasi-impossible à décrire. Empruntant à toutes les formes de rock et de métal, malaxées, digérées et régurgitées en une nouvelle forme de noise-rock, ultra-percutant, à la fois violent et sardonique, prêts pour le troisième millénaire.

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Mais cette musique est aussi un support d’expression pour le crooner de la mort Pieter-Paul Devos. Un peu remonté comme une pile contre l’abus de smartphones devant la scène (il a d’abord foutu un coup dans une caméra qui passait puis s’est carrément rué sur un cameraman un peu entreprenant pour le bourrer de coups – il s’est excusé par la suite, c’était pas très clair)… mais bon dieu, les passages les plus rock’n roll où il est en mode punk braillard sont tout simplement génialissimes !

Beau, dérangeant, violent. La force de frappe du groupe est massive. Avec un logo en néon sur scène et un livre de photos bien classe sur leur table de merchandising, ils cultivent même pas mal leur image et ont un peu des petites gueules à être un prochain sujet de Tracks, l’émission chic et choc d’Arte. Faut en profiter tant qu’ils sont encore à nous, ha ha.

Bref, bref, bref, c’était super.

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Après nous, la ruine

*Comme Cocaine piss, le dernier groupe proposé par DTTB en 2016, hé hé – et d’ailleurs, en passant, Shellac sera en concert le 5 juin à la Belle Electrique à Grenoble.

« Torrents d’amour soniques » (Black Mont-Blanc, Noyades, Satan – Le Poulpe, 6 janv.)

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Trois groupes au Poulpe, c’était presque un mini festival !

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Et trois groupes bruyants, en plus. C’est Black Mont-Blanc qui a ouvert le bal, bien qu’on était un peu trop serrés – mais c’est qu’il y a du monde – pour danser. Black Mont-Blanc, c’est un nouveau groupe – c’était leur premier concert – où, en plus du guitariste chanteur, l’on retrouve deux membres de We are the incredible noise, si je ne me trompe pas. Incredible noise qui répète également au Poulpe. Parce que le Poulpe, en plus d’organiser de bons concerts, sont aussi une pépinière de groupes. S’il-vous-plaît.

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Trio, donc. C’est beau les trios. C’est pur. Surtout quand ça envoie du noise-rock furibard, tendu. Breaks nerveux, cassures, voix qui s’étrangle en arrière-fond du torrent de bruit.

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Quelques morceaux plus planants aussi, où le groupe se laisse aller à des arpèges méditatifs. Belle entrée en matière, pas de doute, et qui donne grandement envie d’en voir et d’en écouter plus. Voilà un groupe qui devrait aller taquiner les Worst in me et autres Tuco de l’autre côté de la frontière.

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Noyades

La salle s’est remplie encore un peu plus, si c’était possible, pour Noyades. Ce trio lyonnais vient de sortir son premier album et enchaine les weekends de concerts dans une tournée en pointillés.

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La musique de Noyades est une sorte de croisement entre noise-rock (grosse basse) et musique psyché (cavalcades effrénées, portes de la perception traversées depuis belle lurette).

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Le tourbillonnement sonique entêtant fait son effet étourdissant, mais mes oreilles formatées au post-hardcore ne peuvent pas s’empêcher d’être génées par le côté très linéaire de cette musique, qui me semble désuet. J’essaye mais j’arrive pas vraiment à m’y faire.

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Satan viennent tout droit de Grenoble et ont asséné un set totalement furieux et totalement jouissif. Rafales de blasts incessantes. Grind-punk bloqué sur l’ultra-violence.

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Le chanteur de ce magnifique groupe portait un tee-shirt de Danzig et, à bien y réfléchir, leur « musique » a un petit côté rock ‘n roll, un petit côté horror-punk. Mais petit.

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All hail Satan !

Pour les adorateurs du malin et les amateurs de bruit vomi que nous sommes, par contre, c’était 100% de bonheur.