« Virée virons vrillés » (Daîkiri, Les Spritz – Cave12, 11 avril)

cocktail

Du noise pour rigoler. Du noise pour délirer et rentrer en transe… Ce concert a eu la très bonne idée de commencer pile au moment où nous sommes arrivés, c’est-à-dire bien en retard. Il proposait deux duos bien décalés : Daïkiri, basse/batterie de Metz et Les Spritz, guitare / batterie siciliens.

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Daîkiri ouvre le bal. Le groupe joue sur le sol, ce sont les amplis qui sont empilés sur la scène, comme un mur derrière le groupe. La basse a carrément un chouette son : beau grain bien baveux et en même temps on distingue parfaitement les notes aigues.

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Daîkiri opère dans le mode survolté – un peu genre 33 tours passé à la vitesse supérieure (et c’est également le cas pour la voix – à croire que c’est vraiment leur but de faire cette impression…) Les morceaux sont souvent bâtis sur le même principe : on fait tourbillonner un riff jusqu’à lui faire prendre sa force d’impact maximale et BAM! on balance le riff suivant. Ca donne à chaque fois comme un sentiment d’accélération, on a un peu l’impression d’être dans une centrifugeuse. La voix aigue du chanteur rajoute au côté totalement décalé. Plus le concert avance, plus le groupe devient fou. Bref, vous l’avez compris, c’était magnifique.

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Les Spritz travaillent un peu la même veine, avec le côté épileptique un peu moins marqué. La guitare a un je-ne-sais-quoi de post punk et les riffs ont quelque chose de classique (j’avais jamais écouté avant donc c’est vraiment l’impression sur le moment). Mais le principe reste le même, et même poussé encore davantage. On tourne en boucle, encore et encore, on fait monter la sauce, sûrement, on vrille, on vrille, on creuse. Toujours la même chose. Encore. Ton cerveau fume. Tu ne tiens plus. (Franchement, y’a eu un morceau où ça a duré tellement longtemps… c’était abusé…je serais vraiment curieux de connaître le nombre exact de répétitions.) Et puis, l’explosion in the sky, le break, la variation, le lâchage de nerfs et là, c’est la trance, la fête, l’éclate.

Voilà, voilà, c’était donc une bien belle soirée où étaient d’ailleurs proposés des cocktails qui n’étaient peut-être pas pour rien dans sa réussite. Et aussi de belles tables de distributions avec des zines, des disques, des sérigraphies. Et ça aussi, ça fait plaisir.

« Punk maintenant ! » (Retox, Colossus fall – L’Ecurie, 1er avril 2015)

retox 3 Un p’tit mot sur le concert d’hier à l’Ecurie. Colossus fall a commencé par balancer son hardcore métal ultra maîtrisé. Puissant, tout en place, bon son. Un set pas désagréable même pour moi qui ne suis pas spécialement amateur. Et assez jovial, en plus. Je trouvais assez cool que ce soit une nana qui fasse le son de Retox (si je ne me trompe pas). Ca change des gars qui sont d’habitude derrière la console… « – C’est bon? – C’est bon, les mecs. Vous pouvez balancer votre truc quand vous voulez. » retox 1 Document numériséDocument numériséDocument numériséDocument numérisé Et ils balancèrent. Retox, ça envoie sévèrement. Ca enchaine comme un set des Ramones, ça bastonne comme le power violence de la grande époque et en même temps, il y a toujours le petit riff post-punk, ou même le gimmick électro, qui rocke bien. retox 4 Ca m’intéressait de voir ce que Justin Pearson faisait aujourd’hui. Bassiste dans Struggle et chanteur de Swing kids… Une scène qui a remis de la politique dans le punk et qui, à l’époque, était l’ennemi juré d’Epitaph. Qui sort aujourd’hui les disques de Retox, mais passons… Leur set a été ultra intense, à l’image de leurs disques (le rappel mythique… un long larsen maîtrisé suivi d’un accord plaqué et ciao les gars, on se casse !) et l’attitude bien punk (le guitariste qui manque de donner un coup de pied à un gars qui prend des photos, Justin Pearson qui pose et qui vous emmerde…). On peut pas dire que le groupe ne vit pas sa musique… Hey, il existe un film sur Retox. Pour ceux que ça intéresse – et qui comprennent l’anglais – , il est visible ici, par exemple : http://www.totallyfuzzy.net/ourtube/retox/ypll-rockumentary-video_4d929be36.html