« Torrents d’amour soniques » (Black Mont-Blanc, Noyades, Satan – Le Poulpe, 6 janv.)

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Trois groupes au Poulpe, c’était presque un mini festival !

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Et trois groupes bruyants, en plus. C’est Black Mont-Blanc qui a ouvert le bal, bien qu’on était un peu trop serrés – mais c’est qu’il y a du monde – pour danser. Black Mont-Blanc, c’est un nouveau groupe – c’était leur premier concert – où, en plus du guitariste chanteur, l’on retrouve deux membres de We are the incredible noise, si je ne me trompe pas. Incredible noise qui répète également au Poulpe. Parce que le Poulpe, en plus d’organiser de bons concerts, sont aussi une pépinière de groupes. S’il-vous-plaît.

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Trio, donc. C’est beau les trios. C’est pur. Surtout quand ça envoie du noise-rock furibard, tendu. Breaks nerveux, cassures, voix qui s’étrangle en arrière-fond du torrent de bruit.

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Quelques morceaux plus planants aussi, où le groupe se laisse aller à des arpèges méditatifs. Belle entrée en matière, pas de doute, et qui donne grandement envie d’en voir et d’en écouter plus. Voilà un groupe qui devrait aller taquiner les Worst in me et autres Tuco de l’autre côté de la frontière.

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Noyades

La salle s’est remplie encore un peu plus, si c’était possible, pour Noyades. Ce trio lyonnais vient de sortir son premier album et enchaine les weekends de concerts dans une tournée en pointillés.

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La musique de Noyades est une sorte de croisement entre noise-rock (grosse basse) et musique psyché (cavalcades effrénées, portes de la perception traversées depuis belle lurette).

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Le tourbillonnement sonique entêtant fait son effet étourdissant, mais mes oreilles formatées au post-hardcore ne peuvent pas s’empêcher d’être génées par le côté très linéaire de cette musique, qui me semble désuet. J’essaye mais j’arrive pas vraiment à m’y faire.

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Satan viennent tout droit de Grenoble et ont asséné un set totalement furieux et totalement jouissif. Rafales de blasts incessantes. Grind-punk bloqué sur l’ultra-violence.

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Le chanteur de ce magnifique groupe portait un tee-shirt de Danzig et, à bien y réfléchir, leur « musique » a un petit côté rock ‘n roll, un petit côté horror-punk. Mais petit.

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All hail Satan !

Pour les adorateurs du malin et les amateurs de bruit vomi que nous sommes, par contre, c’était 100% de bonheur.

« Holy fuck, yeah! » (Unlogistic, Nurse, Speed Jesus, Rupturr – Bellecombe-en-Bauges, 21 mai)

Bellecombes, c’est un joli village perdu dans le massif des Beauges, entre Annecy et Aix-les Bains. La route qui y mène est bordée de plein de belles falaises, qui te font te demander pourquoi tu ne vas pas grimper plutôt que d’aller voir un concert de hardcore…

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Ca se passe dans une bonne vieille salle-des-fêtes – enfin une salle sans scène ! – et c’est un concert à l’occasion de l’anniversaire d’un personnage-clé de la scène punk d’Annecy. What’s his name ?, pourriez-vous vous demander… Loaf is the answer.

C’était aussi l’occasion de voir enfin Nurse, dont j’ai loupé systématiquement tous les concerts. Ce groupe des alentours de Reignier joue une sorte d’émo-rock enflammé. La basse et la batterie font tourner des rythmique entrainantes sur laquelle la guitare vient poser ses motifs inventifs.

Ils ont tous l’air tout à fait d’accord pour jouer la musique qu’ils font et il y a dans ce groupe une énergie incandescente, très screamo 90s, bien classe. Leur set se termine par un chouette morceau long et lancinant, ponctué d’explosions intermittentes. Il paraît qu’ils ont enregistré des morceaux il y a déjà deux ans mais ne les ont jamais sortis. Peut-être qu’ils se décideront un jour à les terminer ?

Le groupe d’après vient de Saint-Etienne et n’a pas grand chose à voir. Rupturr est un duo  avec boite-à-rythme (passée sur cd !!)  et leur death/grind pourrait rappeler une version lo-fi (ou punk) de Napalm death. La boïte-à-rythme ajoute au côté arme de destruction massive et le bassiste ressemble à une réincarnation de Lemmy, voix y compris.

Speed Jesus… Holy fuck ! comme disent les Américains (enfin… pas tous). Ce groupe vient d’Orléans et inclue dans ses rangs un (ou des) membres de Gravity slaves ainsi que le guitariste de Nesseria. Fast-hardcore furieux, la bave aux lèvres. Le truc originel. Pur. Pas un plan en trop, pas l’ombre d’un riff macho-métal. La basse magnifique, pleine de distortion et de larsens. Ca pourrait rappeler plein de vieux trucs – qu’il ne serait pas nécessairement intéressant de nommer mais je le fais quand même juste pour le plaisir : Heresy ou Siege – et en ce qui me concerne, ils auraient pu jouer 5 sets d’affilée, je prenais.

Enfin ont joué Unlogistic. Trio de guitare, chant et boîte à rythme parisien, dont je croise le nom depuis toujours (je crois qu’ils jouent depuis plus de 20 ans) sans les avoir jamais vus. Chaotique – et pour faire chaotique avec une boite-à-rythme, il faut quand même s’employer – , leur version tarée du punk-hardcore mélange punk mélo et speed hardcore où tout est dit en moins d’une minute, un peu à la façon de 7 seconds. Ca fait des sales blagues en continu, ça méprise les codes du concert rock formaté, rien à foutre d’assurer, rien à foutre de retourner la salle, juste l’envie de jouer du punk jusqu’à la dernière de ses tripes. J’adore ce genre de groupe, qui arrive à briser le mythe du concert de rock pour installer une ambiance différente.

Pas de photo pour ce concert, mais peut-être qu’Olivier Lowlightconditions postera les siennes ?

 

 

« C’est du brutal… » (Grilled Flesh Party, Brokenhead, Kess’Khtak – Café de Chateau rouge, 6 fév)

 

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On s’est laissé tenter par cette surprise party, comme en organise régulièrement Chateau-rouge pour les groupes qui y répètent. L’occasion de découvrir des groupes pour par cher – vu que c’est gratuit – dans la chouette salle du café.

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Grilled flesh et son bassiste à la tête qui brûle.

Grilled flesh party sont d’Annemasse. C’est un groupe qui allie brutalité et bonne humeur : tous les morceaux tournent autour de l’apologie de la viande. L’ironie, c’est que je sois végétarien… mais nous autres ne sommes pas touchés par ces provocations d’arrière garde car nous savons que le futur nous appartient. Ha ha !

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Le groupe a aussi la particularité d’avoir une boîte à rythme, ce qui accentue encore le côté radical de leur musique, qui oscille entre death et trash assez old-school, j’ai trouvé. Un groupe à l’enthousiasme communicatif et  fun à regarder, en tous cas.

Suivaient Brokenhead, là aussi plutôt death-metal, puissant avec un son qui montait d’un cran. Les passages qui m’ont le plus marqué me rappelaient le Sepultura de Chaos A.D., pas forcément une mauvaise référence…

Les Genévois de Kess’khtak faisait office de tête d’affiche ce soir-là. Leur assaut sonore pied au plancher a clairement pour but de clouer tout le monde au fond de la salle. Ca va rarement moins vite que à fond, leur musique m’évoquait très exactement l’expression « death-core » : la sauvagerie du death et le côté énergique, presque groovy, du hardcore. Les deux chanteurs et leurs micros sans fil ont un côté hip-hop marrant, un peu dommage que leurs deux voix sonnent quasiment identiques.

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J’ai mis en ligne une petite vidéo, bien amateure, d’un titre de  Grilled Flesh Party ici : https://www.youtube.com/watch?v=1ZkxsJ_Kleg&feature=youtu.be