Convulsif, « Extinct » LP

Toujours se méfier de ce qui est estampillé métal ou affilié et qui vient de Suisse, ils ont une tradition d’excellence dans le genre. Le nom de Convulsif ne cessait de revenir – que ce soit dans la programmation de Cave12 ou dans celle de l’excellente asso Drone to the bone (que la nostalgie finira par rendre mythique) – mais ce n’est qu’avec ce cinquième album que je les découvre vraiment. Ca fait un bout de temps que des groupes pratiquent ces musiques tout en les faisant sortir du format rock pour les emmener sur des terrains beaucoup plus ambitieux, un peu comme si elles étaient entrées dans une période de maturité. Morceaux dépassant régulièrement les dix minutes, influence des musiques jazz ou contemporaine parfois, croisements audacieux. Comme leurs collègues de label, HEX, Convulsif est de cette trempe-là.

Chez Convulsif, c’est un violon et une clarinette basse qui font face au traditionnel basse-batterie et qui, autour d’un axe rythmique féroce, sculpté, volontiers répétitif et minimaliste, déploient leurs figures. En ouverture de l’album, « Buried in one » fait ainsi défiler des plages bruitistes dans une sorte d’écriture syncopée vraiment frappante, tandis que les notes tenues de « Five days of open bone » viennent s’enrouler sur une basse aux aguets dans une montée presque post-rock – mais, chez Convulsif, le post-rock vient se fracasser sur une vague furieuse où le quatuor fait la démonstration de toute la brutalité dont il est capable. La machinerie atteint des dimensions franchement stratosphériques sur le tournoyant « The axe will break ». Aussi bien, Convulsif ne dédaigne pas pour autant le format coup de poing comme sur « Feed my spirit side by side » où la basse et ses coups de butoir rythmés comme des frappes de boxeurs sont à l’honneur, ni les dingueries hybrides, les rythmiques monstrueuses et concassées qui finiront par se destructurer tout à fait de « Torn from the stone » et « Surround the arms of revolution ». On pense tout à tour à John Zorn, à Noxagt, à Morkobot.

Dans ce théâtre fracturé, le groupe se montre totalement maître des temporalités qu’il impose, tantôt déployées à l’infini, tantôt brutalement repliées sur elles-mêmes, comme au coeur d’une décharge de foudre. Un champ de perturbations magnétiques fascinant dans lequel il était grand temps d’entrer.

Convulsif, « Extinct » LP (Hummus records)

>>>>>>>>>> CONVULSIF

>>>>>>>>>> HUMMUS RECORDS

« Attaque de guitares patraques » (Gaute Granli, Mark Charles Morgan, Sound off Mars – Cave12, 23 oct.)

(Eternel) retour à Cave12, cette antre de tous les possibles et surtout les plus improbables, où tu ne sais jamais exactement ce que tu vas voir ni la personne qui est à côté de toi –  qui, si ça se trouve, aime souffler dans un saxophone sans embouchure et n’a jamais entendu parler des Melvins. Oui, des choses aussi extrêmes que ça. Là où les publics et les musiques se croisent vraiment, pas comme dans TOUTES les autres salles où celui – ou celle – qui aime le metalcore ne va pas voir les concert de post-punk qui ne mettra jamais les pieds à un concert de grind à qui ça ferait mal d’aller voir de l’arty-impro-n’importe-quoi-bla-bla-bla. Wow, bon sang, on dirait une chanson des Fabulous troubadors. Mais rendez-moi le bon vieux temps de « Eh, y’a un concert de ouf, tu viens ? » Non, mais. Je suis pas vraiment là pour la musique, moi, de toute façon.

Bref, soirée guitare à Cave12, mais guitare bizarre et absurdoïde et c’est pas moi qui le dit mais Sixto de Cave12 et ça, ça veut vraiment dire que tu vas voir ce que tu vas voir.

Gaute Granli est norvégien et tient ou tenait également la guitare dans le duo noise Freddy the dyke. Son solo tient du bricolage sonore improbable. Beats synthétiques. Esquisses de vagues mélodies. Parasites. Techno subissant de fortes perturbations. Présence/absence. Crash et birfurcations inopinées.

Même effet pour la voix sussurée, qui avait un je-ne-sais-quoi de Three second kiss. Le crooner planant est fin saoul et ne veut plus quitter la piste. Je sais pas si j’ai aimé ou pas, à vrai dire. Mais, on n’est pas obligé d’avoir un avis sur tout, n’est-ce-pas ?

Ces solo ont une durée modeste, 30 minutes tout au plus, sortes de petits formats expérimentaux qui s’enchainent de manière fluide et plutôt agréable. Là aussi ça change du cérémonial habituel du concert. Bref, au tour de Mark Charles Morgan.

Mark Charles Morgan est présenté et surtout connu comme le guitariste/chanteur du trio Sightings, un groupe bien borderline que personne ne connait mais qui a quand même publié une dizaine d’albums bourrés jusqu’à la gueule d’exprimentation touffue et de vitalité sonore. Sightings n’est plus mais le solo de Mark Charles Morgan fait écho en condensé aux recherches sonores du furieux trio new-yorkais.

Ca commence avec un signal sur-saturé. Trace en pointillés d’un message sonore existant mais inaudible, dont il ne reste qu’une pulsation. Brouillage. Echec de la transmission. Des motifs vocaux joyeusement incompréhensibles, méthodiquement samplés, viennent ponctuer, compléter l’ensemble par petites touches et lui donner forme. Un solo, fracas de ferraille glaciale, surgit et vient se fondre dans la masse.

Puis Mark Charles Morgan semble juger que le musique ainsi créée est suffisante et peut voler de ses propres ailes. Il la laisse se dérouler, pose sa guitare à terre et entame une petite danse folle et exquise autour de sa guitare et son micro, auquel il vient hululer de temps à autre. Wow. C’est magique et très drôle de voir ce bonhomme en costume sombre s’exécuter ainsi. Son show brillant et facétieux s’interrompt tout à coup et le musicien débranche ses pédales sous, il faut bien le dire, un tonnerre d’applaudissement. Well done, Mister Morgan.

Rangées d’amplis Marshall et Fender. Amas de pédales d’effets. Réseaux de cables électriques. Ce n’est pas un mais six guitaristes qui composent The Sound off mars, groupe sans basse ni chant ni batterie venu de Marseille et qui s’installe joyeusement à même le sol de la salle. Ca sent la bonne histoire entre copains, cette affaire-là. Le mur du son massif et compact produit par les guitares à l’unison est impressionnant, s’apparente à un gros stoner sonique, évoquant Gnod, Part chimp, voire Sonic youth parfois.

Une masse compacte, lente et majestueuse, qui se déploie, se déplie, vacille parfois sous les tiraillements de l’une ou l’autre guitare, pour atteindre finalement sa pleine puissance ou s’écrouler sous son propre poids. Là aussi, le concert est relativement court, peut-être faute de morceaux. En tous cas, cette fanfare sonique pleine de possibles à explorer clôt cette chouette soirée de belle manière. Festive presque.

Millions of dead cops ?

>>>>>>>>>> GAUTE GRANLI

>>>>>>>>>> MARK CHARLES MORGAN

>>>>>>>>>> THE SOUND OFF MARS

« Apologie de la déviance » (Child abuse – Cave12, 15 sept.)

Toujours avoir un oeil sur la programmation de Cave12. Surtout pour tout ce qui touche aux formes de rock déviantes et inespérées. Child abuse, trio new-yorkais obscur au nom en forme d’atteinte à la morale la plus élémentaire, déjà entrevu il y a cinq ans dans le même lieu. Secousse à fortes séquelles, déjà. En tournée pour la sortie de son quatrième album. Impossible de ne pas être là.

Pas d’éclairage au néon porté en pendentif cette fois-là. Ils ont gardé leurs combinaison couleur alu, par contre. Guère plus rassurants, en pleine lumière. Humour disjoncté et ambiance torve. Concerto pour enclume.

Les membres de Child abuse trempent depuis de longues années dans la scène expérimentale new-Yorkaise. La batterie labyrinthique d’Oran Canfield, la basse fretless en déraillement permanent de Tim Dahl (également membre de Retrovirus avec Weasel Walter et Lydia Lunch) et sa voix grand-guignolesque qui fait parfois penser à Shorty et les stridences viciées du clavier qui achève de faire définitivement de la musique de ce groupe un hochet cassé qui ne tourne pas rond. Pas étonnant qu Eric Paul – la voix de Arab on radar et aujourd’hui Psychic graveyard, avec lesquels Child abuse a d’ailleurs joué – fasse une apparition sur leur disque. Les grands malades se rencontrent.

Leur musique est une rafale sans fin, un point de fuite indéfinissable, une coagulation violente de courants contraires.  Déluge de décalages math-rock, free-jazz désarticulé, sauvagerie death-metal. Pas d’autre choix que de se laisser prendre par le maëlstrom. Retiens ta respiration et laisse-toi emporter par le fond.

Un petit tour à la table de merchandising à la fin du concert donne pourtant une impression assez sympathique des individus. Le batteur te propose même Long past stopping, l’autobiographie qu’il a publié il y a quelques années. Et donc, tu te retrouves avec un tee-shirt portant fièrement l’inscription « Abus d’enfant » ainsi que les mémoires d’un héroïnomane.

Mais sinon tout va bien.

>>>>>>>>>> CHILD ABUSE

« L’oeil du cyclone » (MoE – Cave 12, 20 juin)

couv.JPG

« Imagine un mélange entre Napalm death et Shellac. » C’est la comparaison rapide que j’avais trouvée pour décrire MoE à un copain qui ne connaissait pas. « Pas facile. », il avait répondu. Et pas tout a fait exact non plus, mais ça donne une idée de pourquoi ça valait largement le coup de faire le trajet jusqu’à Genève et Cave 12 ce mercredi-là.

Quasiment déserte et très tranquille lorsqu’on arrive. En fait, je crois que Cave 12 ne se remplit qu’à la nuit. Les Norvégiens – qu’on veut rencontrer pour une interview –  sont déjà là. Mais, fatigués par un trajet depuis Oslo beaucoup plus long que prévu et parsemé d’incidents de sécurité inquiétants, on ne les croisera pas trop avant le concert.

MoE 4.JPG

Il débute devant une audience assez restreinte. On est mercredi et il fait très beau et puis c’est la coupe du monde, hein. Pas grave, le trio est là pour nous en mettre plein les oreilles et les mirettes et arborent des éléments de costume à paillettes. Batteur imperturbable sous sa cagoule fourrée qui lui donne des airs de teletubby gothique, qui casse sa caisse claire dès les premières secondes mais continue sur les toms comme si de rien n’était. Rien n’arrête la machine MoE quand elle est lancée.

MoE 3.JPG

Relents de doom/stoner lourdingues. Pics de tension punk hardcore. Crise noise aigüe, soubresauts schizo, tension qui s’affole. MoE brouille les pistes, orchestre un chaudron brûlant où se fond tout ce qui est sauvage, tout ce qui se tend, éructe, se déchaine.

MoE 2.JPG

Cette tension de malade, ces éclats de folie en rafales  sont servis par la technique irréprochable des trois musiciens confirmés, qui sont tous actifs dans des projets très différents, jazz, improvisé ou autre. Faut écouter sur disque pour comprendre – quoiqu’au final l’expérience en live soit assez différente, très organique.

MoE 1.JPG

Pas de pit formaté ici. Pas de violence ritualisée. Sans forcer, sans rien imposer, le groupe communique juste une folie qui infuse progressivement dans le public présent et le concert se termine dans des danses sauvages et des cris enthousiastes.

La soirée se terminera pas des rencontres et discussions bien agréables, au son de la sélection « pre-summertime » des DJs locaux. Black flag, c’est en effet totalement pre-summertime. Cave 12 ne ment jamais.

>>>>>>>>>> MOE

 

 

A night with The Ex : an interview with Arnold de Boer (The Ex)

 

 

Oh, damn ! Pretty stoked to present our first collaboration with David « Almighty » Livegeneva TV : a lenthy interview of The ex’s singer Arnold de Boer, mixed with live footage. It’s not perfect but it’s cool. Enjoy !

Oh, bon sang ! Bien contents de présenter notre première collaboration avec David « Tout-puissant » LivegenevaTV : une longue interview du chanteur de The ex, Arnold de Boer, mixée avec des extraits de concert. C’est pas parfait mais c’est cool. Enjoy !

>>>>>>>>>>> THE EX

>>>>>>>>>> LIVEGENEVATV

« Chanson nuke » (Noir boy George, Usé, Jessica93 – Cave12, 31 mars)

usé couv.JPG

Trois projets solo à Cave12, pour fêter la sortie en vinyle sur Kakakidz records d’un live de ces mêmes trois projets. A Cave12 aussi, mais trois ans plus tôt. Faut suivre.

jessic 2.JPG

Grosses boucles de basse et rythmiques entrainantes, guitares saturées d’effets et voix noyée dans la masse sonore. Jessica93, shoegaze irradié.

jessic 1.JPG

Sa musique s’approche d’un groupe de rock classique. Seules la boîte-à-rythme et les boucles induisent un côté répétitif et synthétique, un peu lo-fi.

jessic 3.JPG

Il n’a apparemment pas joué les morceaux du dernier album qui, parait-il, est vraiment bien et certain(e)s ont été un peu déçus. Et il n’a rien dit non plus sur la proposition de Cédric Villiani de doubler les salaires en début de carrière dans la recherche.

usé 1.JPG

Usé – c’est-à-dire Nico qui joue aussi dans Headwar et plein d’autres groupes. Quelque part entre chanson déglinguée, performance et techno-indus.

usé 3.JPG

Un bout de batterie, une guitare qu’il maltraite à volonté, un caleçon long et des micros auxquels il fait subir les derniers outrages. C’est un spectacle bien sauvage que de le voir s’agiter derrière son attirail.

usé 2.JPG

Mais, là aussi, pas un mot sur la proposition de M. Villiani…

Un public maintenant dense se presse devant la scène pour le début du concert de Noir boy George. Je sais pas si c’est un signe de succès ou que le Genevois a la flemme de se pointer tôt. Nous, on vient de la campagne. On est là à 21:30.

NBG 1.JPG

Noir Boy George : sound-system low-cost et textes sérieusement hallucinés. Comme ceux qu’inventerait un petit keupon triste lors de sa première nuit sous les ponts. Son premiers Noël avec les rats.

NBG 2.JPG

Et toujours rien sur la proposition de Monsieur Villiani.

Moralité : génération Nuke.

 

use nb george jessica

>>>>>>>>>> KAKAKIDZ RECORDS

>>>>>>>>>> JESSICA93

>>>>>>>>>> USÉ

>>>>>>>>>> NOIR BOY GEORGE

« Outsider music » (Zs, Fred Frith – Cave12, 14 fév.)

fred frith couv.JPG

Les New-Yorkais de Zs étaient inconnus au bataillon. Seul indice, un disque publié par Three One G attise la curiosité.

ZS 1.JPG

Pour autant, on est loin du hardcore à la Warsawwasraw ou Doomsday student. Le quartet propose une musique hybride, très déconstruite. Eclats de jazz. Echos de rock progressif. Parasitage électro-accoustique.

De la dentelle qui cite, qui oscille, qui flotte.  Choses perçues fugacement. Tête sous l’eau. Douleur tenace. Os qui crissent.

Le premier morceau, linéaire, lancinant, envahi peu à peu par un chaos sonore poignant  tient bien en haleine. Je perdrai un peu le fil par la suite. Difficile de faire autrement, peut-être, face à cette musique un brin insaisissable.

fred frith 5.JPG

Tous les programmes de tous les festivals  vous diront que Fred Frith est une légende de la guitare préparée et improvisée. C’est possible. Ca peut faire peur.

fred frith 2

Pourtant, la musique de Fred Frith ne refuse pas les structures, les mélodies. Elle ressemble à une recherche tâtonnante, un flux ininterrompu de motifs naïfs, de trouvailles fragiles, précaires. Toujours susceptibles de partir de travers. De basculer dans l’absurde, le silence ou d’être englouties dans le bruit.

frith 1

Il s’en dégage une poésie incroyable. A la fois totalement anti-académique et accessible, angoissé et plein de sérénité et d’humour. Franchement, on pourrait en faire des thèses.

fred frith 4

Je ne peux que conseiller les merveilles que sont « Step across the border », le film que lui ont consacré Nicolas Humbert et Werner Penzel, et « Rivers and tides », le documentaire sur Andy Goldworthy, dont Fred Frith a composé la musique.

fred frith 3

>>>>>>>>> ZS

>>>>>>>>>> FRED FRITH

« En avant dans toutes les directions » (Massicot, The Ex – Cave12, 13 déc.)

couv.JPG

SUPER_JOIE FANTASTIQUE MERCREDI SOIR !, comme dirait Cave12. Enfin, je le fais pas aussi bien qu’eux. Avec deux groupes bien connus dont la rencontre relève de l’évidence.

massicot 1.JPG

Massicot installe un drôle de ballet déséquilibré et mutique.  D’un côté, les tropiques, les rythmes chaloupés et entraînants. De l’autre, la guitare atone, stridente et répétitive. La voix scandée, presque martiale par moment et parfois chantée en letton, je crois – ce qui d’ailleurs n’a rien à voir.

massicot 3.JPG

C’est un inconfort étrange, un brin absurde, bizarrement déviant et plaisant. Quelque chose comme l’équivalent musical de Buster Keaton.

massicot 2

Un musique intense, tendue. La concentration des musiciennes est palpable sur scène. Ce qui n’empêche pas une bonne dose de complicité d’ailleurs.

the ex 5

Quel pied de revoir The Ex et leur agit-prop-punk à nul autre pareil ! Ca faisait presque longtemps – si on omet les projets parallèles vus entre-temps et qui passent régulièrement dans le coin.

the ex 2.JPG

Le groupe a beau exister depuis un paquet d’années – 1979, quand même, ils détestent rien plus que l’ennui et présentaient donc un set entièrement nouveau, pour un album à venir. La motivation était grande et le set commence pied au plancher. Et Terrie et Andy ne tardent pas à se lancer dans un de leurs fameux duel de guitares ferrailleux. Une copine souffle : « Ah ouais, The Ex, c’est la baston, en fait ! »

the ex 3.JPG

Sans connaître les titres, on reconnait la patte typique des hollandais bruyants  – en fait, il n’y a que la moitié du groupe qui est originaire des pays-bas – les hymnes bruitistes frénétiques où la musique du groupe a des accents de fanfare noise – surtout depuis qu’ils ont trois guitares. Un long titre sonique répétitif, presque instrumental. D’autres ambiances plus retenues, avec parfois la voix presque enfantine de Katherina.

guitare

The ex, 38 ans d’âge.

Ce groupe a quelque chose d’un ovni, quand même. Ou d’un miracle. Sa manière de faire ce post-punk à la fois naîf et vindicatif, expérimental et bruitiste, n’appartient qu’à lui.  The Ex, c’est l’antithèse du math-rock.

l objet de nos questionnements.JPG

Sac poubelle avec boules de mousse collées dessus, utilisé par Terrie pour jouer de la guitare. Objet de nos questionnements.

Et pour Rad-Yaute, c’était un peu  « Foward in all directions »  ce soir-là, aussi. Vu que ça a été l’occasion d’une expérimentation avec la vidéo. Une interview filmée par Mister David, aussi connu sous le nom de LiveGenevaTV MC. On attend le résultat avec une certaine, euh, appréhension.

>>>>>>>>>> MASSICOT

>>>>>>>>>>> THE EX

« La théorie de l’électrocution » (La Confraternita del purgatorio, Don Vito – Cave12, 9 oct.)

don vito

Dans la programmation de Cave12, des groupes de « rock » – attention, on est quand même assez loin de Téléphone, hein -, il y en a pas des masses. Mais quand il y en a, c’est souvent de la haute voltige.

A peine le temps d’entrer que déjà, La Confraternita del purgatorio, groupe italien on l’aura compris, fait résonner les premiers sons de son set. Une batterie pour marteler les rythmiques syncopées et deux gars aux machines pour faire jaillir un flux continu d’électronique grouillant. Symphonie pour épileptiques.

LCDP 3

Viva il papa !

Y’a comme un organisme bizarre qu’a pris greffe sur la machine, une bactérie qui prospère dans les circuits. Une forme mutante qui pullule et prend contrôle du système. Bref, je crois qu’on a un problème.

Le batteur avait même le tee-shirt qui dit « I like the pope and the pope smokes dope » où on voit Jean-Paul II qui fume un joint. Sacrément vintage. Ils en ont pas fait pour Benoît XVI, d’ailleurs. Faut dire que Jean-Paul II, il avait un peu plus une gueule que Benoît XVI aussi. Mais bon, c’est pas le sujet.

LCDP 1

Assez sur cette Confraternita qui, d’ailleurs, n’a joué que 30 minutes. Et au tour des allemands de Don Vito dont le set sera lui aussi court et intense.

don vito 1.JPG

Noise-rock haletant, cartoonesque, en éruption permanente. A la vitesse de la lumière, dans le sillon de Melt-Banana et Lightning bolt, mais qui sait aussi faire danser. Même si c’est la bave au lèvre et le regard fixe et vide.

don vito 2.JPG

Une cocktail explosif génial et finalement assez populaire et qui leur vaudra même un rappel.

Comme un groupe de rock.

Ha.

>>>> LA CONFRATERNITA DEL PURGATORIO

>>>> DON VITO

 

« Das Himmel über Tokyo » (Group A, GNOD – Cave12, 25 avril)

Group A 1

Quelques images des deux découvertes d’hier, Group A et Gnod à Cave12. Floues et surexposées comme il se doit.

Group A 2.JPG

Spoken-word suffoquant sur beats irradiés. Parasites, anti-musique industrielle et martiale. La musique de Group A ne semble qu’une composante parmi d’autres d’un projet total.

Group a 5 bis

Costumes, graphisme, vidéos, tout est soumis à une même esthétique radicale et négative dans laquelle on se retrouve immergé le temps de leur concert/performance. Pas très loin de ce qu’on trouve chez certains groupes hardcore/grind, d’ailleurs.

Group A 3

Gnod est un collectif noise-rock psyché anglais. La pochette de leur dernier disque laisse penser que leur musique intègre une forte dimension politique mais sur scène ça ressemblait surtout à un grand exhutoire de rock bruitiste, frontal et massif.

a3774987830_10.jpgGnod

Group A