« J’écoute de moins en moins de punk éthiopien joué par des Hollandais mais là je vais me rattraper ! » (Orchestre tout-puissant Marcel Duchamp, The Ex, Konono n°1 – Brise-Glace, 26 février 2015)

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Jésus, je l’ai attendu ce concert… A l’entrée, bof bof : les appareils photos sont interdits. Ah, pourquoi? Pour que les gens puissent profiter de la musique. Vois pas le rapport. Et puis, fallait demander une autorisation par mail mais vous ne pouviez pas le savoir car c’est marqué nulle part. Hmmm, et bien merci bien…

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Vous vouliez peut-être savoir à quoi ils ressemblent, Orchestre Tout-puissant ? Et bien… non.

Bref, tour de chauffe avec Orchestre Tout-puissant Marcel Duchamp, qui joue une musique à mi chemin entre des beats africains, une pop tendue et des passages plus syncopés. Pas désagréable mais le côté un peu lisse de ce groupe m’a laissé légèrement sur ma faim. Je ne pouvais pas m’empêcher de faire des comparaisons avec l’ancienne formation du batteur, Dog faced hermans, plus dissonant et aventureux…

Petite pause et deuxième mauvaise surprise. Une copine garde notre fille et j’ai besoin d’aller chercher mon téléphone que j’ai oublié dans la voiture, mais un vigile m’indique que toute sortie est définitive. Et là, ça commence à faire beaucoup. Ce sera quoi, la prochaine fois : tenue correcte exigée ? Contrôle des papiers en règle ? C’est quoi la musique qu’on vient écouter déjà, ce soir? Du punk ? Ah, ouais ? Le vigile en question m’a laissé faire un aller-retour au parking, mais bon…

Puis The Ex prend possession de la scène et on oublie tout ça. Comme c’est bon de retrouver leur simplicité, leur plaisir de gamins à faire du bruit ensemble. On était du côté de Terrie, son ampli nous crachait presque directement dans les oreilles. Quel pied ! Ces rythmiques qui tout à coup s’emballent et trépignent de manière absurde, ces solos de traviole… On a même eu droit à une impro de grande classe contre la rambarde en métal du bord de la scène.

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Et là, ce bon vieux Terrie qui vient chercher Andy pour une bagarre de guitares The Exienne ! Et ben… non plus.

Finalement, leur set aura été génial mais me donnera l’impression d’être pas si long, forcément. Peut-être qu’ils seront revenus sur scène durant le set de Konono, mais pour nous c’était le temps de partir. Des feux d’artifice de bruit plein les oreilles…

PS Merci Daniel pour le titre…

Taulard – « Les abords du lycée »

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C’est drôle, ce groupe.  Les petites mélodies faciles et rigolotes façon nintendo servies par une basse et un synthé joueurs et les paroles introspectives, concernées et perturbées. Et on balance le tout et ça donne un mélange que je trouve bien personnel. Comme du punk sans se cacher derrière les cris, ou de l’électro avec un cerveau.

Les paroles, c’est un peu pareil. On met en rime toute la vie et on balance. Depuis un hymne au Moucherotte jusqu’à une lettre pleine de remord à une ancienne petite amie ou une histoire d’auto-stop qui tourne presque mal. D’autres choses un peu plus énigmatiques, aussi. Y’a toujours cette spontanéité, cette sincérité un peu sur le fil qui est assez poignante.

Au premier abord, j’avais trouvé l’esthétique du disque peu attirante. En fait, elle correspond totalement à la musique de Taulard. Simple, à la fois réaliste et poétique, avec ses zones d’ombres et surtout ne se souciant pas trop de correspondre à des modes. Le disque est sorti en collaboration avec le label grenoblois Taenia Solium (et aussi Et mon cul c’est du tofu ? Mais c’est pas marqué sur le disque, j’ai pas trop compris…). Il est vendu à prix libre et sent bon le DIY. Y’a un chouette texte dans le livret qui explique les motivations pour sortir ce genre de disque et le choix du prix libre.

Et d’ailleurs, l’album est téléchargeable sur leur site. Trop gentils…

http://taenia-solium.net/cadre.htm

http://taulard.bandcamp.com/

http://taulard.blogspot.fr/

Cafards et crustacés (Pneu, Ultradémon, Taulard, etc., etc. – Usine, 13 fév 2015)

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L’arrivée sur la place des Volontaires, devant l’Usine, était marrante. Sur la place, une foule à majorité black. C’est là, le concert de Pneu ? Ah, non, c’est derrière, ici c’est électro. Ah ? OK, effectivement, on se retrouve tout de suite entre blancs… Où l’on voit que le rock est une culture assez connotée racialement…

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Bref, ai vu un tout petit bout de Oswalovi et Andrea Rotti, mais alors tout petit, et c’est Havak qui enchaîne sur la scène d’en face (près de l’entrée) à peine le premier concert terminé. J’ai à peine eu le temps d’admirer un gars qui s’essayait aux coups de pieds sautés tout seul dans un coin de la salle. Etrange.

Bref, autant le son est bon sur la première scène, autant le son de celle où joue Havak semble brouillon. Le groupe joue une espèce de cold wave et j’ai vraiment pas trouvé que le son était à leur avantage. La cold wave, faut plutôt un son un peu vaporeux et cristallin, il me semble.

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Taulard

Ca enchaine sans temps mort avec Taulard, sur la scène du fond (pas celle de l’entrée où le son est moyen, vous suivez ?). Qu’est-ce que c’est chouette. Quelque part entre la chanson à texte et le punk sautillant, à la fois fun et prenant. C’est du rock alternatif, en fait. D’ailleurs, je pensais parfois à la Mano negra. Super concert.

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A peine le temps de boire un bière, que Marilou commence son set sur la scène de l’entrée. Et là, tout à coup, je me demande pourquoi la soirée s’intitule « Cafards et crustacés ». y aurait-il une scène cafards et une scène crustacés? En tous cas, j’ai trouvé que le groupe tirait bien son épingle du jeu, avec une musique bien intense.

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La distance n’est pas bien longue mais enfin faut pas traîner pour choper le premier morceau d’Ultradémon. Faut dire que ça va vite, ça balance des riffs hurlants dans tous les sens, et des petites rythmiques surfs, et du triturage de son. On comprend rien mais c’est pas mal, pas mal du tout.

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Ultrademon

Retour sur la scène cafard(s) avec His electro blue voice. Franchement, ces rythmiques linéaires, ça a un peu du mal à passer après l’hystérie Ultrademon. Mais bon le dernier morceau et son riff répété jusqu’à la nausée était quand même bien entêtant.

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Et c’est Pneu et leur noise trépidante qui font office de homard en chef. La disposition du duo dans le public (pas de scène) permet de participer un peu plus à l’extase bruitiste recherchée par le groupe. Les riffs joueurs qui te chahutent et te retournent comme une machine à laver, le batteur au bord de l’apoplexie, pas une seconde pour reprendre son souffle. Un  petit rappel mais c’est presque de trop, tant ce groupe joue une musique qui s’apprécie dans l’instant.

PS le dessin d’Ultrademon est extrait d’un petit fanzine rigolo illustrant leur tournée en automne 2014.