« Printemps noise-part 2 » (Sheik Anorak, The Acharis, Flying disk, Love in the elevator, Shellac, Nurse, Dead arms, USA Nails, Pogo car crash control)

Suite des aventures soniques de ce printemps avec, d’abord, comme lors du premier épisode, un concert Drone to the bone – mais loin de la démence bruitiste habituelle des shows de cette super asso. Plutôt le versant expérimental et aventureux avec Sheik anorak – projet solo de Frank dont on a parlé il y a pas si longtemps à propos de Videoiid et dont on reparlera bientôt – puis le duo US The Acharis.

Quelques touches mélodiques, marques sonores disposées à intervalles réguliers, comme des repères pour ne pas se perdre dans trop d’abstraction. Et la pulsation rythmique comme unique respiration, unique discours.

Sorte de trip-hop minimal et percussif, Sheik anorak emprunte à différents styles sans jamais y verser vraiment. Libre de ses mouvements, sans filet. Qu’il soit seul sur  scène ajoute encore au côté hypnotisant de sa musique. Comme un solo de danse ou d’escalade. Assez fascinant.

La soirée s’est poursuivie plutôt tranquillement avec le duo The Acharis et leur noisy-pop vaporeuse assortie de guitares acides.

Une musique rêveuse qu’on verrait assez comme bande-son d’ambiances à la Sofia Coppola, même si la boîte-à-rythme rajoute un côté post-punk intéressant.

Le groupe de Fossano Flying disk jouait au 648 Café, c’est à dire que milieu de la campagne chablaisienne. En plus d’être archi-inconnus par ici, il y avait une autre soirée ailleurs donc on pouvait à peu près être certain qu’on ne serait pas dérangé par la foule en se rendant à ce concert.

Ca n’a pas raté, ce qui n’a pas empêché les trois jeunes italiens de balancer leur émo-rock avec la dernière énergie. Avec pour fil rouge les mélodies poignantes chères au coeur de Simone, le chanteur, leur musique sait aussi être lourdingue comme il faut quand il  faut. Ca a été aussi l’occasion d’échanger avec cet activiste qui, malgré son relativement jeune âge, organise des concerts depuis environ 10 ans en plus de gérer son propre label, Brigante records.

Début de semaine, échappée vers Lausanne pour chopper Shellac. Déjà vu l’an passé à Grenoble. Mais bon, je crois que j’aime bien ce groupe.

Quelle salle, Le Romandie. Avec sa voûte de pierre haute et sombre  pour plafond, ce lieu a une ambiance rock de malade. Certainement une des meilleures salles que j’ai vues, voire la plus belle.Des images de Nick Cave dans Les ailes du désir  revenaient à l’esprit.

Shellac emmenait dans ses valises un groupe italien, Love in elevator. Gros basse-batterie, grungy, sur lequel se détachent la guitare et la voix plus acides – décidément – de la chanteuse. Pas désagréable, au final, alors que je partais pas convaincu du tout à priori, les choix des Américains en matière de première partie étant plutôt conservateurs. Ce qui d’ailleurs laisse un peu songeur de la part de l’ancien provocateur en chef de Big black.

En, tous cas, c’est devant un Romandie complet et parfaitement convaincu que résonnent les premiers accords du trio. Le son génial de la salle et leur set, construit au fil du concert, qui pioche au feeling dans tous leurs albums, donne l’image d’un groupe assez fantasque et débridé, qui s’abreuve à de nombreuses sources. Plus original que ce qu’on peut parfois penser et pas du tout réductible au stop and go devenu classique dans le noise-rock. D’ailleurs, tout à coup, après la session questions et réponses plutôt vite envoyée (quelqu’un a juste demandé s’il y aurait un nouvel album bientôt et Bob Weston a répondu que oui mais pas si bientôt que ça non plus), Albini s’est mis à parler de l’histoire de la musique qui ne retient que quelques groupes connus et laisse des tas de groupes essentiels sombrer dans l’oubli. Tout ça pour rendre hommage au groupe post-punk suisse Kleenex – actif de 1978 à 1983 et plus tard rebaptisé Liliput, merci Wikipédia – son groupe suisse préféré et une influence majeure de Shellac à leurs débuts, apparemment. Quand on sait que Métal urbain était déjà une source d’inspiration de Big black, c’est plutôt rigolo.

Certains sont déçus ou se sont lassés de Shellac, mais c’est pas du tout mon cas. La plupart du temps, la magie de leur musique à la fois très rock – il paraît même que le riff de Dude incredible ressemblerait étrangement à un passage de Judas priest – et déconstruite par des décalages rythmiques et des bifurcations incessants fonctionne encore à plein. D’ailleurs, un riff de hard rock ne sonne jamais mieux que quand il est joué sur la Travis bean d’Albini. Et puis il y a Todd Trainer. Je crois que j’aurais fait les 100 et quelques kilomètres même s’il jouait tout seul. Son jeu, à la fois ultra lisible et expressif au possible, peut paraître simple, enfantin même. Personnellement, je le trouve incroyablement musical, J’ai l’impression de prendre une leçon de musique, sans parole, en temps réel, à chaque fois. Et de toute façon, comme chacun sait, il n’y a rien de mieux que de regarder un bon batteur.

Le groupe jouera donc un set généreux devant un public ravi, avec quatre nouvelles compositions dont un morceau punk avec un riff nerveux sur deux notes génial. Hâte d’entendre ça sur disque.

Pause de deux jours puis retour à l’Usine pour une soirée avec quatre groupes et les copains de Nurse en ouverture, devant un public plutôt clairsemé.

Un Nurse peut-être un peu moins explosif qu’à l’accoutumée mais un très bon Nurse quand même, avec un son d’ampleur. Il faut dire que le concert commence tôt, Manu, le guitariste, a même dû déclarer forfait lors de sa journée de coupe du monde de parapente pour arriver à l’heure au concert. Enfin 10 minutes avant, faut pas déconner non plus. Nurse, groupe au taquet.

Suivaient ensuite deux groupes anglais amis qui tournaient ensemble : Dead arms et USA Nails. Les deux groupes partagent d’ailleurs le même bassiste. En tous cas, tout ce beau monde sera en interview dans Rad-Yaute bientôt.

Comptant dans ses rangs le gratteux des Death pedals, Dead arms officie dans un punk-rock rentre-dedans et qui file généralement tout droit, un peu comme les précités. La voix âpre et hargneuse du chanteur ajoute une touche davantage hardcore, qui rappelle un peu Poison idea par moment ou même Motorhead.

Un set tout en énergie, où pour moi se démarquaient les morceaux où le groupe ralentit le tempo et où les compositions se font plus sinueuses et les ambiances plus tordues.

Je sais pas si je dois le dire mais je vais le dire quand même : la venue à Genève de USA Nails est due à l’origine à un quiproquo sur leur nom qui les a fait confondre avec les hardcoreux américains de Nails. Il faut croire qu’ils ont su convaincre et, quoiqu’il en soit, c’était un excellent choix.

Aucune fioriture dans le noise-punk de USA Nails, rien qui soit là pour plaire ou pour séduire. Une rigueur et un dépouillement dans le bruit et la répétition – jusqu’à l’absence totale de mélodies parfois sur certains passages quasi no-wave – qui évoque un peu les premiers Fugazi.

Le public s’est resserré, on le sent tout à coup nettemment accroché – alors que, vraisemblablement, seule une poignée avait dû entendre le nom de USA Nails auparavant. Cette impression se vérifiera  dans les jours suivants lors des discussions sur le concert : USA Nails a marqué les esprits.

Pas totalement sûr que ce soit le cas du groupe suivant par contre. Pogo car crash control déploie certainement un bon paquet d’énergie sur scène mais leur musique, qui sonne parfois limite hard-rock, ne me convainc pas plus que ça.

Ca fait déjà pas mal mais le printemps noise n’est pas terminé. La suite au prochain épisode.

>>>>>>>>>> SHEIK ANORAK

>>>>>>>>>> THE ACHARIS

>>>>>>>>>> FLYING DISK

>>>>>>>>>> LOVE IN ELEVATOR

>>>>>>>>>> SHELLAC

>>>>>>>>>> NURSE

>>>>>>>>>> DEAD ARMS

>>>>>>>>>> USA NAILS

>>>>>>>>>> POGO CAR CRASH CONTROL

L’Orchidée cosmique + Spanked (Brise-Glace, 18 avril)

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La petite salle du sous-sol du Brise-Glace – dite « club » – propose régulièrement des concerts de groupes locaux (ou pas). C’était le tour de L’Orchidée cosmique ce soir-là, suite à une résidence qui a d’ailleurs donné lieu à la réalisation d’une vidéo.

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L’Orchidée attaque déjà son dernier morceau lorsque j’entre dans la salle. Dommage, toujours un plaisir de se laisser emporter par les sonorités aériennes et les constructions étonnantes de sa musique, somme toute très ludique et accessible.

Plein de bonnes nouvelles du garçon, en tous cas. Un enregistrement prévu, avec une sortie sur un label parisien.

spankt 2.JPGOriginaires de Besançon, Spanked étaient les invités de L’Orchidée. Le duo vient de sortir son deuxième album. Si leur musique évoque des références assez évidentes, du côté de Seattle par exemple, elle n’hésite pas à sortir aussi de sa zone de confort.

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Jeu assez technique et hyper dynamique pour le batteur et atmosphères parfois plus lourdes et lancinantes du côté de la guitare ou du chant. Spanked propose une musique rentre-dedans et variée qui tiendra bien en haleine les personnes présentes.

Les discussions post-concert révèleront des personnes humbles et très accessibles. Malheureusement, la convivialité du lieu est limitée et il a fallu y mettre un terme plus tôt que ce qu’on aurait souhaité. A une prochaine !

>>>>>>>>>> L’ORCHIDEE COSMIQUE

>>>>>>>>>>> SPANKED

Don Aman, « Starving » LP

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Depuis son premier album et l’occasion de les voir en concert à plusieurs reprises, le trio dijonnais Don Aman me fait irrésistiblement penser à la chanson de Dominique A, Le courage des oiseaux. « Si seulement nous avions / le courage des oiseaux / qui chantent / dans le vent glacé ? »

« Starving » est donc leur deuxième album, présenté dans un emballage magnifique (artwork de Marie Llanéza) et bénéficiant d’une production soignée et méticuleuse qui est une des marques de fabrique du groupe. Au fil de ses neuf titres, cet album fait une nouvelle fois la preuve de la volonté opiniâtre du trio d’inventer librement une musique qui lui soit propre – le courage des oiseaux évoqué plus haut, pour ceux qui ne suivent pas.

Les ambiances pop/folk et intimistes dominent et restent la couleur principale de la musique de Don aman. Le ukulele ou la guitare accoustique font des apparitions  régulières. Pour autant, le trio parvient constamment à insuffler de la tension et à mener ses idées en des lieux intéressants. Ces parties, de plus en plus maîtrisées et assumées, donnent d’ailleurs lieu à des passages magnifiques, comme sur Blizkrieg où les envolées de la voix rappellent Morissey.

Les étiquettes ahurissantes dont le groupe se voit affublés lors de ses passages en concert – du rock progressif en passant par le dark wave et le post-rock noisy – sont la meilleure preuve qu’il n’est pas évident de saisir la musique de Don aman (eux qui n’aiment pas les références, ils sont servis). Car les ambiances calmes et sereines peuvent se charger d’ombres ou tourner à l’orage violent sans crier gare. D’ailleurs, le disque s’ouvre sur un Dark, blonde, red atypique et très réussi, avec son riff de basse noise, massif et répétitif. Megpie s’interrompt brutalement pour laisser place à un riff rock et une batterie machinique qu’on croirait tout droit sorti d’un vieux Jesus and Mary chain. Et que dire de Douglas, longue pièce de plus de 18 minutes aux ambiances encore plus indéfinissables, où la matière sonore semble passer au premier plan durant toute une première partie et où la voix finit par arriver comme si de rien n’était à la quatorzième minute, non sans que le morceau ait culminé auparavant dans un stoner tonitruant ?

En un mot comme en cent, Don aman est un groupe qui ne ressemble qu’à lui-même et y ressemble de plus en plus. Leur liberté et leur ambition les rend précieux et, oui, excitants. Puissent les oiseaux voler encore longtemps et toujours plus haut, loin des vents dominants.

Don aman, « Starving » (Urgence disk, 2018).

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>>>>>>>>>> DON AMAN

>>>>>>>>>> URGENCE DISK

 

« Brassés localement 3 » (Disco boule, Catalgine, Don aman – Brasserie pirate, 13 oct.)

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La Brasserie pirate continue d’accueillir des concerts de la scène locale, malgré les visites de plus en plus assidues de nos amis policiers. Ce soir, c’était Disco boule, Catalgine et Don aman. Trois groupes pour une affiche bien variée, concoctée par Flo cosmique.

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Disco boule déboule de Lyon. Ce tout jeune groupe que personne ne connaissait – à part Flo Cosmique qui connait tout – vient de sortir un EP, dont on reparlera bientôt.

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Batterie hyperactive et bien intense. Lignes de guitare héroïques. Tricotage, asticotage, demi-tour, salto. Le trio a le math-rock agile, malicieux, et entraînant malgré le son un peu bridé.

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Ensuite, ce fût nous, Catalgine.

Les discussions d’après-concert firent manquer le début du set de Don aman. Groupe originaire de Lyon/Dijon dont le 1er EP est chroniqué dans ces pages. Un album est à venir.

On retrouve cette musique qui prend le temps d’installer, de travailler ses ambiances. Avec cette voix hors du commun à la fois intense et délicate. Mais les retrouvailles sont de courte durée – même pas de photos – car le groupe doit écourter son set, victime d’un énième passage des hommes en bleu.

Belle soirée néanmoins. Le public était restreint mais énergique et la nouvelle déco de la brasserie totalement érotique. Merci Flo.

>>>>>>>>>> DON AMAN

>>>>>>>>>> CATALGINE

>>>>>>>>>>DISCO BOULE

« Idiomes » (L’Effondras, Enablers – Transbordeur, 27 juillet)

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Le label lyonnais Dur & doux convoquait une session d’été en ce 27 juillet, dans la cour du Transbordeur avec les quasi-locaux de l’Effondras et la tournée des américains d’Enablers qui passait par là.

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Voir L’Effondras sous le ciel d’été aurait pu justifier lui-seul le voyage tant la musique du trio s’accorde aux humeurs profondes, indéfinissables. Et leur morceaux limpides semblent pouvoir s’étendre jusqu’à remplir n’importe quel espace.

 

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La musique d’Enablers, elle, est tout aussi singulière. Dans un registre plus bavard, puisque qu’elle est un écrin pour les mots, les histoires sinueuses de Pete Simonelli, poête de son état.

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A mille lieux d’être soporifique, le post-rock d’Enablers se tord, se contortionne. Des ambiances cotonneuses sont parfois proches d’un jazz en sourdine, pour se gonfler brusquement, connaître des accès de violence ou de lumière. On y retrouve la trace d’anciens géniaux comme Slint ou June of 44 (avec lesquels, je crois, le batteur précédent d’Enablers avait joué, si vous arrivez à suivre).

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Sa voix posée et grave a quelque chose de fascinant, même quand on y capte que dalle. Pete Simonelli mime les histoires, invente des danses fantasques et saccadées. Rarement vu un groupe tenir autant la scène.

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Mais le guitariste Kevin Thompson est aussi un sacré spectacle. Dansant avec son instrument, totalement habité. Il m’a fait le même effet que Sergio Carlini de Three second kiss. Guitaristes d’expérience rayonnant sur scène.

enablers 1.JPGPour ceux qui n’avaient pas la chance d’être là, il y a le live classieux d’Enablers filmé à Grenoble en  2015 qui, il faut le dire, est tout simplement exceptionnel. Et l’épisode d’Upset the rythm consacré au spoken word ferait un super complément !

 

L’Effondras, « Les Flavescences »

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« Les Flavescences » est la suite du premier LP de L’Effondras, qui avait déjà bien marqué. Ce disque est sorti au début de l’année et a reçu un nombre impressionnant de chroniques, donnant le sentiment que le trio de Bourg-en-Bresse est un des groupes les plus commentés du moment – ce qui n’est qu’ une supposition, bien sûr.

On retrouve l’ampleur et le dépouillement des compositions de L’Effondras, cette façon d’esquisser, puis de reprendre une mélodie, par petite touches et variations, aussi longtemps qu’il le faut, jusqu’à atteindre quelque chose d’intense, de dramatique et de grandiose.

Chacun des quatre titres qui composent cet album propose une ambiance bien à lui et c’est une évolution par rapport au premier LP. Le disque s’ouvre sur Les rayons de cendre, son riff tumultueux et émotionnel et ses brusques ruptures de tensions. Commençant en demi-teinte, Lux furiosa bifurque en cours de route sur un riff enjoué, plein d’allant et presque pop, que n’aurait pas renié Ride en son temps. Suit alors une jolie accalmie, Phalène, apaisée et délicate comme un instant suspendu. Mais c’est pour mieux replonger dans la tempête de Le Serpentaire, super-morceau de plus de 30 minutes, toute amarre larguée, avec une idée mélodique encore plus primale et et où les rythmes et le bruit semblent se diluer dans l’air, se perdre jusqu’à se faire ambiants.

A coup sûr, ce groupe un peu obscur, esthétique (la pochette mystérieuse de Marion Bornaz est de toute beauté) et exigeant ne pourra pas plaire à tout le monde. En partie parce qu’il refuse la collaboration avec les névroses de l’époque : l’obsession de l’accessibilité immédiate, du message binaire et lisible (hé hé), du grand cirque du bavardage insignifiant et généralisé. Mais on le verrait bien dépasser le cadre des circuits rock, aussi alternatifs soient-ils, et ceux qui tenteront l’aventure pourraient bien être grandement récompensés.

L’Effondras, « Les Flavescences » (Noise parade / Dur & Doux, 2017).

>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> L’EFFONDRAS

>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> NOISE PARADE

>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>> DUR&DOUXL'effondras recto

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« Médiathèque sonique » (Slang, Orchidée cosmique – Médiathèque de La Roche-sur-Foron, 6 mai)

Orchidée rouge

Quelques images de la médiathèque sur orbite avec Slang, un jeune groupe qui joue un rock à la fois un peu expérimental et très inluencé blues/70s, et L’Orchidée cosmique.

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Un concert dans un lieu atypique, avec les sommets embrumés en arrière-fond de grande classe.

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La musique en apesanteur de L’Orchidée cosmique s’y prêtait particulièrement bien et c’était l’occasion d’entendre quelques nouveaux morceaux.

Orchi 2.JPG L’Orchidée cosmique

Slang

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« Feel good music / Feel bad music » (Stefano Pilia, Zu, Totorro – Brise-Glace, 8 avril)

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En raison peut-être d’une affluence trop restreinte, ce concert s’est finalement déroulé dans la petite salle du Brise-Glace. La faute à une programmation trop aventureuse ? Peu importe, on gagnait en convivialité ce qu’on perdait niveau son.

Débuts en douceur avec Stefano Pilia, assis seul face au public avec sa guitare et ses nombreuses pédales d’effets. Enfin en douceur, si on veut. Ses petites notes cristallines venant se crasher régulièrement sur des murs du son bruitistes.

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Une musique tentant un pont entre entre post-rock, folk et ambient bruitiste. Assez hypnotisant.

Les italiens de Zu sont les rois de la collaboration : leur discographie bien fournie compte plus de disques réalisés avec des invités que ceux du groupe lui-même. Mais là, c’était bien Zu en trio, soit Luca T. Mai au saxophone bariton, Massimo Pupillo à la basse et le suédois Tomas Järmyr derrière les fûts.

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Ce groupe est un volcan. Une éruption continue de riffs carnassiers, de bastonnades en règle, de raclées sonores. Martèlements incessants à la batterie. Agression continue de basse rocailleuse. Et le sax qui zèbre un ciel déjà surchargé en électrons. Faut pas sortir, par ces temps-là.

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Et le plus surprenant et le plus génial avec ce groupe, c’est l’inventivité folle dont il fait preuve et qui fait parfois totalement mouche. Tout à coup, au milieu du déluge d’agression sonore, un plan arrive. Un plan incroyable qui prend tout à contre-pied, un plan que tu n’as jamais entendu auparavant et qui sonne comme c’est pas permis, comme rien d’autre.

La classe. L’engagement total d’un groupe qui écrit des pages nouvelles de l’histoire du rock. C’est rien moins que ça, Zu !

Bien que les deux groupes soient estampillés « Maths », les ambiances ensoleillées de Totorro ne pourraient pas être plus éloignées de l’ouragan qu’on vient d’essuyer. Comme quoi les étiquettes taisent autant qu’elles disent.

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Le groupe a décidé de jouer à même la salle, au milieu du public. Les musiciens ont l’air confiants, enchaînent les blagues avec le public. En réalité, leur musique doit autant à l’émo-rock et au post-rock des années 90 ou 2000 qu’à autre chose. Son côté lisse et déjà entendu me laisse un drôle de goût dans la bouche, me séduit pas vraiment. Musique légère et malicieuse ou produit pas dérangeant et pré-formaté, prêt à être récupéré ? Chacun tranchera. Ou pas. Y’a pas mort d’homme dans ce genre de débat de toutes façons.

En ce qui nous concerne en tous cas, on a assez tôt rejoint la nuit annecienne, où la jeunesse éméchée s’essayait déjà à quelques plongeons.