« Oldies but goodies » (Converge, Trap them, etc. – Usine, 2 juin)

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Je ne suis pas forcément le plus qualifié pour parler de Converge vu que je n’ai quasiment jamais écouté sur disque… mais en même temps le principe de ce blog/zine n’est pas d’être qualifié ou reconnu de quelque manière que ce soit.

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En plus, on est arrivé bien tard, le set de Trap them avait déjà commencé (sans parler des deux premiers groupes qu’on a loupés…). Hardcore lourd et sombre, avec des parties rapides mais ça reste bien plombé. Le chanteur a un physique à la Henry Rollins période cheveux longs. Sympa (si on peux dire) mais l’ambiance est encore un peu réservée. Ce n’est que sur le dernier morceau et sa rythmique punk/garage/oï – bref, bien binaire -, que ça commence à coller un peu avec le public.

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A quoi ça sert de faire la chronique d’un concert de Converge ? Le groupe existe depuis plus de 20 ans, a fait 8 albums…bref tous ceux que ça intéresse connaissent déjà (et ça fait un paquet de monde, au vu de la salle bien pleine)… Ceux qui ne s’interessent pas à cette musique auront l’impression de violence gratuite, d’un trip de bourrins. Mais en fait l’ambiance posée par le groupe est plutôt positive. Jacob Bannon, le chanteur, ne cesse de remercier les gens d’avoir fait le déplacement et se montre attentif au public et avide de communiquer. Il y a un truc qui est passé par là et qui s’appelle le straight-edge, qui a un peu changé la face du hardcore… Certes, la musique du groupe reste ultra torturée mais elle ne pue pas la haine ou la violence (comme chez d’autres groupes). Cette musique revisite pas mal l’histoire du hardcore : des parties techniques et chaotiques qui les ont rendus célèbres mais aussi d’autres plus mélodiques et émotionnelles (je sais pas pourquoi, je pensais souvent à ce vieux groupe straight-edge, Ignite…). Quelques problèmes techniques viendront – à peine – perturber le concert mais Converge délivrera quand même un set ultra intense…

PS Hey, les photos sont de Monsieur Charmot, merci ! Vous pouvez aller faire un tour sur sa page, il y en aura sûrement plein d’autres : https://www.facebook.com/denis.charmot

« Show ! » (C. W. Stoneking – La Gravière, 31 mai)

thNous sommes allés à ce concert sur la foi d’un morceau fascinant entendu par hasard à la radio. C’était aussi l’occasion de découvrir un chouette lieu, la Gravière, serré contre deux théâtres au fond d’une allée, dans un quartier d’entreprises de Genève.

Le bonhomme – le personnage – entre en scène et tout de suite l’émotion s’installe. C. W. Stoneking joue un blues, mâtiné de rythm ‘n blues, de rock’n roll (pas de rock, de rock’n roll) voire de ska. Mais un blues d’antiquaire, un blues originel où la recherche de l’authenticité va jusqu’à l’imitation de l’accent noir américain du sud d’antan et le souci du moindre détail.

Ce souci du spectacle a quelque chose de touchant et de fragile qui fait comme un écrin à la voix rauque du chanteur. J’ai adoré le contraste entre ce show léché, presque théâtral, et cette voix cassée. J’ai largement préféré la première partie, plus blues, aux morceaux qui suivaient où on avait plus l’impression d’être au milieu d’une surprise party rock’n roll des années 50.

Mais quoi qu’il en soit, il y avait deux petites choristes à côté du chanteur. Mignonnes comme tout (faut bien dire ce qui est), avec des voix à tomber, des chorégraphies rigolotes et elles, elles ont fait le show tout le long et je crois bien qu’une bonne partie des applaudissements ravis étaient pour elles…

En tous cas, ça va faire le grand écart ce soir avec Converge ! 😉

Tenez, c’est bien parce que c’est vous :

« Bonheurs bruyants » (Hyperculte + Francky goes to Point-à-Pitre – Usine, 28 avril)

Lorsque je passe la douane cette nuit-là, le panneau lumineux se détache sur le ciel de traîne, pourpre, délavé, et semble crier « Change! Change! », comme pour ingurgiter toujours plus goulûment les devises du visiteur. Au même moment, dans l’autoradio du kangoo, Fugazi me crie « IF YOU DON’T LIKE WHAT YOU SEE, THE WORD IS…

… CHANGE »*

Ouais, bon…

Venons-en au concert de ce soir, placé, disons, sous le signe d’une certaine approche du groove tropical.

Hyperculte

Hyperculte est un duo batterie / contrebasse qui fait une drôle d’impression. Tandis que la batterie envoie le beat simple, linéaire et groovant (ben, ça m’a fait un peu penser à de l’électro), la contrebasse se charge de brouiller les cartes, avec des mélodies sur le fil ou en empilant des séquences plus bruitistes. Ca donne quelque chose d’à la fois dansant et inconfortable. J’avoue que j’ai apprécié quand les voix venaient donner un peu de corps à cette musique.

Ensuite est venu Francky goes to Point-à-Pitre, qui a vraiment des palmiers gonflables, des chemises et des colliers de fleurs hawaiiens, c’est pas juste de la pub. Certains disent qu’il y a du math-rock là-dedans. Peut-être, et c’est vrai que ces guitaristes sont de vrais héros mais moi, j’ai trouvé que c’était speedé, noisifié, mais qu’au final ça zoukait quand même ferme. Moussaillons.

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PS Et pourquoi je m’embête à écrire des trucs, puisque vous pouvez apprécier le concert directement dans votre canapé ? Non, mais ne vous faîtes pas d’illusions, ça n’a rien à voir avec se prendre le son directement dans les oreilles au concert, hé hé.

* Fugazi, Demo (Dischord records, 2014). Chouette disque, non?

« Dance-punk tonight ! School tomorrow ! » (Chocolat Billy, Api Uiz, Kocher/Lanz duo – Cave12, 22 mars)

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Jonas Kocher à l’accordéon qui couine, qui pleure ou qui suffoque, Joke Lanz aux platines, aux parasitages, aux cut-ups. 30 mins environ de musique bruitiste et improvisée. Bon début de soirée, bonne durée aussi. Juste le temps de prêter l’oreille à une musique quand même bien abstraite, qui peut repousser (surtout dans les moments où elle refuse toute structure) mais qui a aussi ses moments où elle se met à parler.

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Jonas Kocher et Joke Lanz

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Puis Api Uiz entre en scène. Malheur, mais qu’il est bon ce groupe ! Afro-beat noisifié, frénétique, qui cherche la trance et ne veut plus s’arrêter. Je ne connaissais que vaguement (internet…) et c’est de la bombe. Ca groove mortel, ça fait des blagues n’importe comment, c’est le bordel, le bon bordel. Ca m’a fait penser à tout un courant de groupes français actuels, bien sûr, mais aussi aux Minutemen. Pas mal, non ? Ce côté groove serré et millimétrique avec un son bien distordu…  En tous cas, ils ont bien sué pour les, allez, 20 personnes qui s’étaient déplacées pour ce concert… Fallait être là !

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Api uiz prêche la bonne parole du noise fumant

Pas eu le temps, par contre, pour Chocolat Billy, qui s’annonçait comme une déclinaison intéressante du même groove fumant. Dommage… Merci Cave 12 ! vitrine 3 vitrine 5*vitrine 2

Hardcore à la petite semaine 2 (Darius, Uns, Death Engine – L’Usine, 17 mars 2015)

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J’aimais bien l’affiche de ce concert : un groupe de post-rock, un groupe de noise-rock et un groupe de post-hardcore. Bon, les étiquettes ça vaut ce que ça vaut mais c’est quand même moins ennuyeux que d’avoir l’impression d’entendre trois fois le même discours.

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Darius

C’est Darius qui a joué en premier. Les trois guitaristes de ce groupe ont des guitares bien funky et empilent leurs arpèges scintillants ou leurs accords syncopés pour créer un post-rock mélancolique et assez puissant.

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Uns

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Puis, Uns. Uns de Limoges, Limoges city ! Le CSP, la porcelaine, le plateau de Mille-Vaches, yeah ! Qui fait une musique assez difficile à décrire tant ils semblent parfois prendre un malin plaisir à prendre à contre-pied les structures classiques du rock. Il y a des petites notes cristallines qui se développent et se répètent, mais aussi des gros accords bien accrochés à la terre (le côté Mille-vaches…). Les morceaux sont longs, peut-être parfois trop. C’est narratif, ambitieux, personnel. Ils ont sorti un joli CD qu’ils vendent à prix libre.

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Death Engine

Et Death engine investit la scène. Pas de bonjour ni d’au revoir, on est pas là pour rigoler. Death Engine déverse ses torrents de bruit. Pas un moment de répit, pas un silence, à peine une intro répétitive qu’on est reparti, la tête sous l’eau. Mur du son sur tous les morceaux, intensité maximale. Et en même temps, pas un break en trop, on sent que c’est un groupe qui sait exactement la musique qu’il joue.

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Hey, les Uns sont en rade d’une date le 20 mars (Lausanne a été annulé), si quelqu’un a un plan de secours…

PS Oui, je suis de Limoges.

Cette routine n’est pas forcément l’enfer… (Swain, Direct effect, Le Grand Mal – Usine, 10 mars 2015)

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Ouuuuh, dur les concerts de milieux de semaine, et sans grosse tête d’affiche en plus. Lorsque j’arrive, Le Grand Mal est en train d’exprimer sa vision du hardcore sombre et torturé devant un cercle restreint mais néanmoins attentif d’une quinzaine de personnes, en comptant les membres des autres groupes, bien sûr.

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Ils le font avec conviction, ça pioche un peu à tous les rateliers : grind, métal, hardcore, punk. Moderne, quoi. C’est dark, très dark, tellement dark qu’ils ont un morceau qui m’a fait penser à Tom Waits mélangé à…ben, à du hardcore, tu suis ou quoi?!

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Direct effect

On remonte le temps avec Direct effect, des Américains qui, malgré leur jeune âge, font du punk-rock qui aurait pu se jouer en 1981. Ca fait du bien après toutes ces darkeries d’entendre des mélodies qui donne envie de lever le poing et de danser débilement. Dommage que le guitariste trouve que c’est une bonne idée de mettre des solos dans du punk. Ceci dit le groupe fait jeune, timide, on capte rien à ce que raconte le chanteur entre les morceaux et on a l’impression qu’ils sont soulagés d’en finir.

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Swain

Ce n’est pas le cas de Swain, des Hollandais émigrés à Berlin (si j’ai bien compris). Le chanteur aime communiquer. Là aussi, ça fait du bien. Il nous raconte qu’il trouve qu’il y a quand même beaucoup de BMW à Genève et, plus intéressant, qu’il a envie de conserver la folie qu’il a ressenti lorsqu’il découvrait le hardcore, tout gamin, et de ne pas céder aux conventions et codes sociaux du punk. Moi je dis, plutôt bien comme message. Et il passe à l’action en dansant sauvagement et en headbangant tout ce qu’il peut. Leur « grungy hardcore » m’a vraiment fait penser à ce que je connais de Pissed Jeans, un espèce de hardcore garage surpuissant, vraiment pas dégueu. De toutes façons, un groupe qui joue « Waiting room » de Fugazi pendant ses balances ne peut pas être mauvais !

PS Le titre c’est parce que Swain s’appelait avant « This routine is hell »…

Cafards et crustacés (Pneu, Ultradémon, Taulard, etc., etc. – Usine, 13 fév 2015)

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L’arrivée sur la place des Volontaires, devant l’Usine, était marrante. Sur la place, une foule à majorité black. C’est là, le concert de Pneu ? Ah, non, c’est derrière, ici c’est électro. Ah ? OK, effectivement, on se retrouve tout de suite entre blancs… Où l’on voit que le rock est une culture assez connotée racialement…

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Bref, ai vu un tout petit bout de Oswalovi et Andrea Rotti, mais alors tout petit, et c’est Havak qui enchaîne sur la scène d’en face (près de l’entrée) à peine le premier concert terminé. J’ai à peine eu le temps d’admirer un gars qui s’essayait aux coups de pieds sautés tout seul dans un coin de la salle. Etrange.

Bref, autant le son est bon sur la première scène, autant le son de celle où joue Havak semble brouillon. Le groupe joue une espèce de cold wave et j’ai vraiment pas trouvé que le son était à leur avantage. La cold wave, faut plutôt un son un peu vaporeux et cristallin, il me semble.

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Taulard

Ca enchaine sans temps mort avec Taulard, sur la scène du fond (pas celle de l’entrée où le son est moyen, vous suivez ?). Qu’est-ce que c’est chouette. Quelque part entre la chanson à texte et le punk sautillant, à la fois fun et prenant. C’est du rock alternatif, en fait. D’ailleurs, je pensais parfois à la Mano negra. Super concert.

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A peine le temps de boire un bière, que Marilou commence son set sur la scène de l’entrée. Et là, tout à coup, je me demande pourquoi la soirée s’intitule « Cafards et crustacés ». y aurait-il une scène cafards et une scène crustacés? En tous cas, j’ai trouvé que le groupe tirait bien son épingle du jeu, avec une musique bien intense.

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La distance n’est pas bien longue mais enfin faut pas traîner pour choper le premier morceau d’Ultradémon. Faut dire que ça va vite, ça balance des riffs hurlants dans tous les sens, et des petites rythmiques surfs, et du triturage de son. On comprend rien mais c’est pas mal, pas mal du tout.

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Ultrademon

Retour sur la scène cafard(s) avec His electro blue voice. Franchement, ces rythmiques linéaires, ça a un peu du mal à passer après l’hystérie Ultrademon. Mais bon le dernier morceau et son riff répété jusqu’à la nausée était quand même bien entêtant.

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Et c’est Pneu et leur noise trépidante qui font office de homard en chef. La disposition du duo dans le public (pas de scène) permet de participer un peu plus à l’extase bruitiste recherchée par le groupe. Les riffs joueurs qui te chahutent et te retournent comme une machine à laver, le batteur au bord de l’apoplexie, pas une seconde pour reprendre son souffle. Un  petit rappel mais c’est presque de trop, tant ce groupe joue une musique qui s’apprécie dans l’instant.

PS le dessin d’Ultrademon est extrait d’un petit fanzine rigolo illustrant leur tournée en automne 2014.

Festival Face J – J3 (Sathonay trio, Two Pin Din, Shopping – Cave12, 6 déc 2014)

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Retour à Cave 12 pour profiter un peu d’un festival bien intéressant, qui donne envie de faire le trajet jusqu’à Genève tous les soirs !

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Sathonay trio

La soirée à débuté en douceur avec Sathonay trio. Trio donc (violoncelle, Saz, batterie), construit autour du Saz, luth d’origine turc, et des musiques orientales. Mais ce n’est qu’une base pour s’envoler vers des horizons tour à tour cotonneux et planants et des montées de fièvre bruitistes, nettement plus rythmés. Super concert, même si le deuxième type de morceaux me fait nettement plus vibrer. Certains passages m’ont fait penser à The Roof et le concert s’est terminé sur un air d’origine grecque, qu’avait également repris il me semble, Kletka Red.

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Ensuite, Two Pin Din. Les antécédents de ce duo de guitaristes (ex-Nomeansno et Dog faced hermans) me mettaient l’eau à la bouche, même si j’avais un peur du syndrôme « les vieux punks prennent leur retraite et s’achètent des amplis 5 watts »… C’est bête. J’avais tort. Two Pin Din est un duo génial, auquel il ne manque rien.

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C’est une espèce de punk-rock minimaliste (forcément, deux guitares…), avec de petites évocations surf, rock n’roll ou même un peu country. Mais il y a toujours un petit truc de travers qui vient perturber les choses. « We »re not very good at telling jokes between songs. », disent-ils au début du set, mais c’est pas vrai. En fait, leur concert entier à l’air comme une grande blague bruyante et malicieuse.

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L’utilisation des guitares est très percussive et a un petit air de famille avec The Ex. C’est génial de voir un groupe où les membres expriment à ce point leur personnalité. Dans la musique, mais rien que leur apparence est frappante. Andy Kerr, ressemble au canadien typique, simple, brut de décoffrage et de bonne humeur tandis que Wilf Plum a une dégaine d’artiste excentrique, presque un peu dandy, qui représenterait mieux le vieux continent.

Ensuite, y’a eu Shopping, trio anglais (deux filles et un gars, pas si courant) jouant une sorte de punk new-wave, où on sentait également des influences un peu reggae, ou ska. Ca m’a fait penser à la période Sandinista des Clash. Ils étaient jeunes mais super à l’aise sur scène et leur set dégageait vraiment quelque chose. Chouette découverte !

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Shopping

On a pas été très attentif à la suite donc je ne peux pas en parler. On est même parti avant la fin mais je suis sûr que DJ Yabon a su « mettre la foule en trance dans la félicité », comme il le promettait !

Hey, on peut trouver une discographie commentée géniale de Dog faced hermans ici :  http://www.perteetfracas.org/zine/oldies/dog_faced_hermans.htm

Saturday night doom fever ! (Rorcal, Intercoastal, Suma – L’écurie, 29 novembre 2014)

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Petite incursion en terre métal. Ca va donc être bref car je ne suis pas spécialiste… Alors, c’était une soirée mélomane axée sur le doom. Pour ceux qui ne le savent pas, le doom est un dérivé du métal caractérisé par trois éléments : la lourdeur, la lourdeur et la lourdeur. Bref. Y’a eu Intercoastal, des locaux je crois, c’est pas du doom. Enfin, je crois pas. Leurs morceaux incluent trop de mélodies et même parfois un petit côté rock, ou hard-rock.

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Intercoastal

Ensuite, y’a eu Rorcal, c’est pas du tout du doom mais c’est ultra puissant, sauvage et chaotique et passablement sataniste. Y’en a que ça fait peut-être rire.

Bon. Ensuite, y’a eu Suma. C’en est. J’ai trouvé ça intéressant. Le batteur sur le devant de la scène, son torse nu s’élevant haut au dessus de sa batterie pour s’abattre et venir frapper le plus fort possible, à un rythme immuable, pendant plus d’une heure je pense. Une musique décomposée, comme dirait mon copain JB, des squelettes de morceaux dont toute viande a été raclée, pour ne garder que quelque chose de monocorde, monosyllabique. Non, vraiment, c’était bien. Y’a aussi un ordi et des samples, parfois un peu dub, qui allaient bien aussi. Sur tout ça, j’ai constamment eu l’impression que planait l’ombre de Neurosis (mon unique référence en la matière, à vrai dire).

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Suma aux balances

C’était aussi l’occasion de continuer ma découverte des lieux genevois. L’Ecurie, c’est un bar + resto végétarien, avec une salle parfaite. Elle fait partie de l’ilôt 13, un ensemble de batîments avec une histoire un peu alternative. Je n’en sais pas grand chose, mais il y a apparemment des ateliers d’artistes, des logements, des locaux associatifs et institutionnels. Et de jolis grafs, aussi.

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http://gpsprod.bandcamp.com/album/intercostal-s-t-gps-031

http://rorcal.bandcamp.com/

https://sumanoise.bandcamp.com/

Child abuse (Cave 12, 10 octobre 2014) – « Crazy loud shit !!! »

C’était l’occasion de découvrir ce lieu – Cave 12 – spécialisé dans la musique expérimentale (cousin du 102 à Grenoble ou des Instants chavirés à Montreuil). Facile d’accès (centre de Genève, quartier des écoles et universités), c’est une jolie petite salle (vraiment une cave) où les organisateurs accueillent avec le sourire. J’ai trouvé très plaisante la présentation orale – et drôle – des concerts par les organisateurs, ça met un peu de convivialité dans une soirée qui autrement pourrait être froide. Et encore, je suis initié – bonjour l’impression de niche ultra-spécialisée que ça doit faire si on est novice…

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La soirée a commencé par deux sets de bruit à base d’électro (j’ai retenu aucun nom mais je mets le lien vers la page de la soirée), façon les oreilles collées à un réacteur d’avion. J’ai été assez peu surpris, je trouve cette musique pas extrêmement évocatrice et assez linéaire mais j’aime bien la puissance qui s’en dégage ainsi que le « grain ». En plus, y’avait un joli fond visuel pour le premier set. Troisième set dans le même style, avec un gars à la voix, façon râle d’agonisant. D’ailleurs il a fait mine de se pendre tout le concert et est allé s’affaler sur le sol du bar à la fin. Performance, performance…

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Bon, j’étais venu pour les américains de Child abuse et leur noise saccadé, violent et ludique (ah oui, c’est violent MAIS ludique, y’a toute une thématique autour des jouets et de l’enfance…). Ils ont envoyé sec. Leur son est super bon (c’est ça qui m’avait attiré dans ce que j’avais pu entendre d’eux, ça et le fait qu’ils ont sorti leur dernier disque sur le label Skin Graft), leurs morceaux empilent les rythmes tortueux et improbables et les couches de bruit, tout en restant écoutable et même qu’on dansait un peu. Le set était un peu court, un petit thank you, un morceau en rab et un mot sur les disques et tee-shirts qui permettent de payer l’essence et c’était plié. Mais bon, fatigués par la tournée, j’imagine.

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La petite folie qui se dégage du groupe (rien que leurs têtes improbables…) est bien représentative de ce qui fait l’intérêt de la musique noise, je trouve. Une certaine apologie ludique (décidément…) de la déviance qui crée un espace de liberté et de créativité qui fait du bien.

Bref, bien content d’avoir vu ce groupe !

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Photo exquise d’un groupe classieux. (Dominika Michalowska)

http://www.cave12.org/CHILD-ABUSE-WITTMER-MEIRINO-DUO

http://www.skingraftrecords.com/bandhtmlpages/child_abuse.html

Genève

GVA by night…