Gig alert : Cadet massive + Last Flag – Brasserie pirate, 7 juin.

Cadet massive réunit deux amis de longue date : Frank Garcia, musicien DIY aux multiples facettes, capable de mener de front des projets aussi variés que le solo délicat et haletant Sheik Anorak, la noise stridente de Videoiid ou le black metal intense de Neige morte, et Simon Canzoneri, batteur de formations locales incontournables : We are the incredible noise et Black Mont-Blanc.

Pas de disque encore mais deux extraits de répètes :
https://www.youtube.com/watch?v=73AD4ujTEi0
https://www.youtube.com/watch?v=73AD4ujTEi0

Tout nouveau groupe annecien, Last flag vient de sortir son 1er EP (en version numérique). Le quatuor y pratique une musique intense, qui doit au moins autant au métal alternatif des années nonantes qu’au post-hardcore/métalcore moderne.

https://lastflag.bandcamp.com/album/predictable-wounds

Pas de temps mort ! DJ Blender égaiera également savamment la soirée avec un set de circonstance. Dance ! Dance ! Dance !

Punkenconcert.blogspot.fr

 

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Hey, un petit mot sur ce chouette blog qui existe depuis 2012 et où l’on trouve plein de chroniques et de vidéos de concerts, à Annecy ou ailleurs. Des chroniques de concert, ça peut paraître bête mais, selon la personne qui écrit, ça peut être drôle à lire, donner plein d’infos sur une scène (qui a joué où ? Quand ? Avec qui ? Etait avant dans un groupe avec X, etc. etc.). Ca peut aussi faire réfléchir en apportant des réflexions personnelles.

Flyers

C’est le cas ici, avec une personne qui, visiblement, n’écoute pas du punk depuis hier. Les chroniques sont donc très orientées punk-rock/hardcore et forment une véritable petite documentation sur la scène d’Annecy (beaucoup de concerts à la Machine utile) et les festivals locaux, qui souvent n’est pas disponiblle ailleurs – ou alors je connais pas, ce qui est tout-à-fait possible. Dommage par contre que les chroniques se concentrent uniquement sur le groupe qui a été filmé, donnant l’impression que le reste n’existe pas (je pense au concert avec Death Engine, par exemple, où j’aurais bien voulu savoir comment c’était).

Le dernier post en date concerne le dernier concert à la Machine utile avant que cette chouette lieu ne soit reconverti, avec une vidéo de The Hi-Lites qui ont joué ce soir-là.

Une scène silencieuse est une scène morte !

« Noisy pop choucroute en orbite » (Korto – Bouffon de la taverne, 16 janvier)

 

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Il y avait une offre pléthorique de concerts ce samedi-là : chanson dégénérée au Cabinet (Ventre de biche – mais qui a été annulé), dernier concert à la Machine utile à Annecy, mais aussi la première édition de ce festival dédié à la musique psyché, le « Psych fest ». Pour lequel le Bouffon de la taverne, avec ses affiches vintage de Pink Floyd et Frank Zappa, était à coup sûr l’écrin idéal.

psych fest

Arrivé un peu en avance, c’est l’occasion de jeter un oeil sur les productions de Pop club records et de faire connaissance avec cette asso, qui organise le festival. Bon, je précise que le psyché, à priori, c’est pas trop mon truc, pas mon univers. Je suis là par curiosité, histoire de découvrir quelque chose de différent. Les pochettes de disques sont jolies, à l’image de l’affiche bien classe du festival. On retrouve ces accumulations typiques du psyché, qu’on connait tous. Y’a comme une créativité débridée et naîve, qui est marrante. Finalement, des styles artistiques actuels  – je pense au Dernier cri, ou à certains artistes street-art – sont un peu une forme de psychédélisme dégradé…

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Trêve de considérations philosophico-graphiques aléatoires, Korto s’empare de la scène. Trio dans lequel on retrouve 2/3 (basse/batterie) des Space fisters – pour un trip un peu différent et un peu pareil, donc – et qui montait pour la première fois sur scène ce soir-là. Cool.

Je suis pas spécialiste mais, d’entrée de jeu, on retrouve bien le fil rouge kraut promis par l’alléchant (et excellent) texte de présentation du festival. Un son brillant et un peu métallique, des motifs répétitifs, une batterie millimétrique… Un côté à la fois avant-gardiste et désuet, si une telle chose est possible. Durant leur set, j’ai pensé à ce morceau ultra-connu – « Psyché rock » de Pierre Henry…

On imagine bien le plaisir qu’ont ces gars à jouer avec cette forme, à maîtriser ses effets (car effets il y a). A bloquer sur le petit riff sec et répétitif pour tout à coup gonfler le tout dans une grosse poussée de fièvre sonique dont le trio stoner a le secret.

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L’ensemble fait une impression assez propre, léchée, notamment avec des voix qui tiennent davantage du choeur éthéré (normal pour du space-rock, ha ha !. … Hum…). Et moi qui vient du punk-rock et qui ne peux pas m’empêcher de donner mon avis personnel sur les groupes que je vois, j’étais un peu en manque d’abrasion et d’uppercuts dans le bide…

Mais bon, Korto s’ajoute sans problème à la liste des groupes  excellents du coin !

PS Il y avait deux autres groupes après, que je n’ai point vus.

« Brassé localement  » (Nevraska, Komodo experience – Brasserie pirate, 26 sept.)

komodo nevraskaDécouverte pour moi de ce chouette lieu – la brasserie pirate. Encore un endroit sur Annecy qui fait de bons concerts, tous les vendredi pour être précis.

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Nevraska

Nevraska joue en premier. Petite intro bruitiste et c’est parti pour un set de leur math/noise-rock, qui sait aussi être mélodique et swinguant. C’est pas du math-rock qui fait mal à la tête, juste ce qu’il faut de galipettes pour te garder éveillé.

DSCN0091Pendant leur set, on reconnait Liru et Nebula, les deux morceaux « démo » bien percutants déjà disponibles sur leur bandcamp et j’écoute les autres avec intérêt (l’expérience de voir un groupe en concert est totalement différente selon qu’on connait leurs morceaux sur disque ou pas, je trouve). Certains sont plus dansants, plus lisibles mais en général leur style est assez trépidant et te laisse guère le temps de reprendre ton souffle. L’abum, prévu pour début 2016, s’annonce bien! Et d’ailleurs, il y a une campagne de financement par pré-commande.

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Komodo experience

C’est Komodo experience, autre groupe d’Annecy, qui joue ensuite. Noise-hardcore-punk, disait le flyer. Peut-être, surtout pour la batterie, j’ai trouvé (un batteur qui, disons, n’hésite pas à taper sur ses fûts…), parce que la guitare, elle, reste assez métal. Du coup, ça fait un espèce de crossover. Ultra-énergique, mais moins ma tasse de thé, personnellement.

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« Partouze sonique intégrale »* (La Colonie de vacances – Place des volontaires, 6 juillet)

M 4 Un petit mot sur ce concert hors du commun qui s’est tenu lundi 6 juillet en fin d’aprem, sur la place des Volontaires, devant l’Usine. La colonie de vacances, c’est quatre groupes – Marvin, Papier tigre, Pneu et Electric electric -,  sur quatre scènes, se faisant face, et le public au milieu. Le dispositif fait son petit effet et les passants que je croise n’en croient pas leur yeux.

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Electric electric

EE 2 Les groupes jouent à la fois des morceaux qui appartiennent au répertoire de chacun – en général le groupe commence son morceau et les autres interviennent petit à petit sans crier gare, ou envoient tous la purée en même temps – ou composés pour ce projet spécifique.

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Yeah Marvin yeah

On peut rester au centre et profiter un maximum du son, façon rave party, ou se balader d’un groupe à l’autre, façon British museum, goûter un peu à la noise électro énigmatique d’Electric electric, au rock tendu et ciselé de Papier tigre, au chaos bubblegum core de Pneu ou aux tubes heavy de Marvin.

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Papier tigre

Quelques petits problèmes techniques viennent perturber le concert mais ne gâche pas le plaisir de ces groupes de faire du noise ensemble. Se démener sous la canicule, une bien chouette façon de fêter l’été.

pneu 1

Ladies and gentlemen : Pneu

*Oui, c’est clair que j’aurai pu trouver un titre plus classe (j’avais pensé à des choses comme « Les polyphonies noise »…) mais je me suis dit qu’une référence cochonne bien sentie aurait plus de chance d’attirer des visiteurs… Malin, hein ?

« Show ! » (C. W. Stoneking – La Gravière, 31 mai)

thNous sommes allés à ce concert sur la foi d’un morceau fascinant entendu par hasard à la radio. C’était aussi l’occasion de découvrir un chouette lieu, la Gravière, serré contre deux théâtres au fond d’une allée, dans un quartier d’entreprises de Genève.

Le bonhomme – le personnage – entre en scène et tout de suite l’émotion s’installe. C. W. Stoneking joue un blues, mâtiné de rythm ‘n blues, de rock’n roll (pas de rock, de rock’n roll) voire de ska. Mais un blues d’antiquaire, un blues originel où la recherche de l’authenticité va jusqu’à l’imitation de l’accent noir américain du sud d’antan et le souci du moindre détail.

Ce souci du spectacle a quelque chose de touchant et de fragile qui fait comme un écrin à la voix rauque du chanteur. J’ai adoré le contraste entre ce show léché, presque théâtral, et cette voix cassée. J’ai largement préféré la première partie, plus blues, aux morceaux qui suivaient où on avait plus l’impression d’être au milieu d’une surprise party rock’n roll des années 50.

Mais quoi qu’il en soit, il y avait deux petites choristes à côté du chanteur. Mignonnes comme tout (faut bien dire ce qui est), avec des voix à tomber, des chorégraphies rigolotes et elles, elles ont fait le show tout le long et je crois bien qu’une bonne partie des applaudissements ravis étaient pour elles…

En tous cas, ça va faire le grand écart ce soir avec Converge ! 😉

Tenez, c’est bien parce que c’est vous :

« Miel de boue » (Mudhoney, White Hills – L’Usine, 20 mai)

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Une petite tranche de punk-rock, quand même, Mudhoney. Seattle, Green river, Sub Pop, le grunge, Nirvana, tout ça… Et, à la différence d’un bon paquet de groupes de années 90, eux n’ont jamais arrété de jouer. Le prix d’entrée faisait un peu mal au porte-monnaie (et mérite bien qu’on enlève le mot « punk » de la première phrase) mais c’est quand même bien classe de voir un groupe comme ça dans une salle relativement petite comme le rez de l’Usine. Et c’était même pas plein… Putain, mais si les gens savaient…

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Le set commence plutôt doucement. Quelques morceaux s’enchainent, dont le très sympathique « I like it small ». Le chant fait beaucoup dans la personnalité de ce groupe et c’est bon de voir Mark Arm (le chanteur) s’arracher pour aller trouver ces mélodies nasillardes et distordues. On sent le groupe concentré. un petit sourire en coin de temps en temps, mais c’est pas encore l’éclate…

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Avant (il y a un paquet d’années), j’aimais pas les groupes comme Mudhoney. Je trouvais leur musique mollassonne et narcissique (bon, c’est sûr qu’à côté d’Extreme noise terror…). Je me rappelle même du chanteur d’un groupe qui théorisait ça en disant que pour se battre, avoir et donner de l’énergie, c’était pas ce genre de musique qu’il fallait… Mais maintenant, j’apprécie leur capacité d’auto-dérision et leur authenticité et « I like it small » est un super morceau qui résume bien leur état d’esprit…

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Puis, Mark Arm lâche sa guitare et le set prend une autre ampleur. L’énergie vient. Il tient la scène comme un Jello, incarne ses morceaux, se démène comme un iguane. Le groupe joue des morceaux bien connus (« Touch me I’m sick », « Sweet young thing ain’t sweet no more »…), la salle devient un peu plus sauvage (y’a de tout, « vieux », « jeunes »…) et ça ressemble enfin à un vrai concert de p***-rock. Y’aura en plus un long rappel, avec une grande partie basse/batterie bien chouette.

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Avant, y’avait White Hills, un trio de rock psychédélique qui étaient très bon dans leur style. Ou pas. Me sens pas qualifié pour en parler !

Don t you swear the little things
I like to try to sweep them in
I keep em tucked, in my fist
What they might be, you can only guess
And when I show my hand
You will finally understand
That I’ve got big enough balls
To admit I like it small

Mudhoney, « I like it small »

« Destination : qualité » (Nevraska, Shizune – La machine utile, 1er mai)

Machine utile art

Moi je dis : concert punk, photo punk.

Première fois pour moi dans ce lieu de la culture underground annecienne. L’accueil est bien sympa, par des sculptures post-industrielles d’abord, puis par des humains ensuite.

Nevraska 2

Nevraska pied au plancher

La salle n’est pas très grande mais il y a une petite foule humaine bien dense qui s’y serre lorsque Nevraska commence son set. Petite intro lancinante qui fait chauffer les lampes de l’ampli puis le duo basse / batterie lance le moteur et on ne ralentira pas trop par la suite. Nevraska, ça file droit, ça négocie les virages serré et sans temps mort. Faut suivre. Faut rester concentré. Pas trop se laisser attendrir par le paysage parce qu’on risquerait d’avoir de mauvaises surprises. Le duo, c’est une formule light qui peut paraître austère, mais il y a comme une évidence dans la musique de ce groupe,. Peut-être ces mélodies qui parcourent les morceaux, peut-être le dialogue basse/batterie qui fonctionne particulièrement bien. Je ne sais pas…

Shizune 2

Shizune

« And now for something completely different… » Le punk-rock a plein de visages différents et c’est ça qui est bien. Shizune est un groupe d’emocore qui vient d’Italie. Leur émo est classique – c’est-à-dire que c’est un savant (hmm…) mélange de mélodies et de chaos, d’alternances de passages hurlés ultra-intenses et d’autres posés, presque méditatifs. On peut aimer ou mépriser cette musique – surtout quand on la connait à travers des caricatures ou des versions affadies  – , mais pour moi elle exprime / a exprimé quelque chose qu’aucune autre musique n’exprime. L’émo, c’est le punk sans l’idéologie, la révolution sans la violence, la radicalité ET la sensibilité. Bref, bref, j’ai trouvé que les italiens le faisaient bien, ils ont balancé leur sauce sans trop en faire non plus (comme je disais plus haut, avec l’émo, on tombe assez facilement dans le cliché).

Shizune

Les petites discussions post-concert ont confirmé cette impression : des gens ouverts, abordables et passionnés.

Comme tout le monde rencontré ce soir-là, d’ailleurs !

PS Le titre de cette chronique est emprunté à Pneu. Chouette groupe, Pneu, non?

« Bonheurs bruyants » (Hyperculte + Francky goes to Point-à-Pitre – Usine, 28 avril)

Lorsque je passe la douane cette nuit-là, le panneau lumineux se détache sur le ciel de traîne, pourpre, délavé, et semble crier « Change! Change! », comme pour ingurgiter toujours plus goulûment les devises du visiteur. Au même moment, dans l’autoradio du kangoo, Fugazi me crie « IF YOU DON’T LIKE WHAT YOU SEE, THE WORD IS…

… CHANGE »*

Ouais, bon…

Venons-en au concert de ce soir, placé, disons, sous le signe d’une certaine approche du groove tropical.

Hyperculte

Hyperculte est un duo batterie / contrebasse qui fait une drôle d’impression. Tandis que la batterie envoie le beat simple, linéaire et groovant (ben, ça m’a fait un peu penser à de l’électro), la contrebasse se charge de brouiller les cartes, avec des mélodies sur le fil ou en empilant des séquences plus bruitistes. Ca donne quelque chose d’à la fois dansant et inconfortable. J’avoue que j’ai apprécié quand les voix venaient donner un peu de corps à cette musique.

Ensuite est venu Francky goes to Point-à-Pitre, qui a vraiment des palmiers gonflables, des chemises et des colliers de fleurs hawaiiens, c’est pas juste de la pub. Certains disent qu’il y a du math-rock là-dedans. Peut-être, et c’est vrai que ces guitaristes sont de vrais héros mais moi, j’ai trouvé que c’était speedé, noisifié, mais qu’au final ça zoukait quand même ferme. Moussaillons.

Francky

PS Et pourquoi je m’embête à écrire des trucs, puisque vous pouvez apprécier le concert directement dans votre canapé ? Non, mais ne vous faîtes pas d’illusions, ça n’a rien à voir avec se prendre le son directement dans les oreilles au concert, hé hé.

* Fugazi, Demo (Dischord records, 2014). Chouette disque, non?