« Bonheurs bruyants » (Hyperculte + Francky goes to Point-à-Pitre – Usine, 28 avril)

Lorsque je passe la douane cette nuit-là, le panneau lumineux se détache sur le ciel de traîne, pourpre, délavé, et semble crier « Change! Change! », comme pour ingurgiter toujours plus goulûment les devises du visiteur. Au même moment, dans l’autoradio du kangoo, Fugazi me crie « IF YOU DON’T LIKE WHAT YOU SEE, THE WORD IS…

… CHANGE »*

Ouais, bon…

Venons-en au concert de ce soir, placé, disons, sous le signe d’une certaine approche du groove tropical.

Hyperculte

Hyperculte est un duo batterie / contrebasse qui fait une drôle d’impression. Tandis que la batterie envoie le beat simple, linéaire et groovant (ben, ça m’a fait un peu penser à de l’électro), la contrebasse se charge de brouiller les cartes, avec des mélodies sur le fil ou en empilant des séquences plus bruitistes. Ca donne quelque chose d’à la fois dansant et inconfortable. J’avoue que j’ai apprécié quand les voix venaient donner un peu de corps à cette musique.

Ensuite est venu Francky goes to Point-à-Pitre, qui a vraiment des palmiers gonflables, des chemises et des colliers de fleurs hawaiiens, c’est pas juste de la pub. Certains disent qu’il y a du math-rock là-dedans. Peut-être, et c’est vrai que ces guitaristes sont de vrais héros mais moi, j’ai trouvé que c’était speedé, noisifié, mais qu’au final ça zoukait quand même ferme. Moussaillons.

Francky

PS Et pourquoi je m’embête à écrire des trucs, puisque vous pouvez apprécier le concert directement dans votre canapé ? Non, mais ne vous faîtes pas d’illusions, ça n’a rien à voir avec se prendre le son directement dans les oreilles au concert, hé hé.

* Fugazi, Demo (Dischord records, 2014). Chouette disque, non?