Last but not least. Au tour de Greg de conclure ce tour du monde d’ici des playlists 2017. Greg est un afficionado du Poulpe, notre CBGB à nous – hey attend, le Poulpe 2.0, c’est bien mieux que le CBGB, non !!?* Bref, DJ émérite et animateur radio à ses heures pas perdues, Greg est lui aussi une véritable encyclopédie de poche – aucun rapport avec sa taille, hein – du rock’n roll. Lui, évidemment, modeste, soutiendrait le contraire. Mais sa rétrospective variée, pointue et sélectionnée avec un soin d’amoureux prouve largement qu’il a tort.
Dernier petit coup d’oeil dans le rétro sur 2017 avant de s’engouffrer tête la première dans la nouvelle année.
C’est la première fois que je m’attèle à la rédaction de la liste des disques qui m’ont marqué dans l’année. Exercice ultra subjectif que l’on me propose là. Alors oui, subjectif je le serai, après tout il s’agit ici de mon top à moi.
C’est parti pour une douzaine de LP avec dans le désordre :
DEADCROSS, « Deadcross »
1er album ultra attendu pour ces 4 vieux briscards de la scène californienne qui dépote et on est pas déçu une seconde. C’est lourd, carré, efficace et ils ont les crocs comme à la première heure.
https://youtu.be/WpdcT8kyP1U
RADIOHEAD « oknotok 1997 2017»
20 ans ! Déjà 20 ans que Radiohead a retourné le cerveau de toute une génération avec cet album indispensable. 12 perles qui sont toujours autant belles et pertinentes ici rééditées dans une version augmentée de 11 autres titres; face B ou réels morceaux inédits de l’époque qui n’ont pas à pâlir devant ceux ayant terminé sur la galette d’origine.
https://youtu.be/0sFvFVkeGVg
TOGETHER PANGEA, « Bulls and roosters »
Après un EP sorti en 2015, 3e LP pour ces désormais quatre garçons pas spécialement dans le vent mais toujours aussi frais. Une bande de branleurs magnifiques (on parle ici de potes de FIDLAR, Audacity, No parents…) qui savent aussi bien écrire de superbes mélodies faussement désinvoltes que des hymnes aux riffs ultra efficaces.
Et si vous les croisez sur scène je vous mets au défi de ne pas finir à sautiller au milieu de la fosse, sourire béat accroché aux lèvres, comme un gosse de 15 piges à son premier concert punk.
https://youtu.be/98lWrKFlyE0
LYSISTRATA « The thread »
Après quelques petites sorties, l’obtention du 1er prix « pastaga » SA live music et une réputation de bulldozer live (réputation clairement pas usurpée) voici donc le premier LP de LYSISTRATA. C’est ici 7 titres en 43 mins tendues, nerveuses et parfois foutraques qui font plus que retranscrire l’énergie brute du groupe sur scène. 1er LP et 1re réussite.
https://youtu.be/XclGscH_KYo
KORTO « Korto »
Les locaux de l’étape. Sorti cet automne sur le label Six tonnes de chair records, ce premier long format (après un split single avec les chambériens de Don Glow) est un disque que l’on a du mal à décoller de la platine. Chaque titre à son tempo, son identité propre… Mais l’album, dans son entièreté, s’écoute comme défilerait une route en trois dimension ou l’on se laisserait guider par le groupe qui maîtrise carrément bien son propos. Une envolée du gratteux, un break du batteur, une ruée du bassiste, quelques harmonies vocales, ça monte, ça tourne, accélère, vire, freine, et Un plaisir de se laisser conduire par ses trois-là sur ce trajet vers… Vers quoi au juste? On s’en fout complet, l’important étant de profiter du voyage.
https://youtu.be/ugcRAuT2Slw
METZ, « Strange peace »
Débarqué façon blitzkrieg en 2012 sur nos contrées avec un premier disque tonitruant et ravageur suivi trois ans plus tard de son petit frère très justement appelé « II », voici donc le troisième album, toujours sur Sub pop, des canadiens de Metz. La batterie est toujours aussi lourde et frappe toujours aussi fort, la basse souffle toujours autant, la gratte est toujours aussi rêche et la voix, reconnaissable entre mille, vient transpercer le tout de manière, elle aussi, toujours aussi vindicative. Et pourtant cet album est différent. Ayant fait le choix d’une production moins rentre-dedans le trio n’en a pour autant pas rangé sa hargne toujours sous-jacente mais ici canalisée pour mieux mettre en relief la tension de morceaux à l’écriture impeccable. Savoir évoluer sans se renier, la marque d’un grand groupe.
https://youtu.be/0lBQdzSQSaI
FUFANU, « Sports »
Ces islandais ont commencé en 2015 sous forme de duo electro et ont gentiment évolué pour apparaître aujourd’hui comme un trio mélange d’influences diverses plutôt recommandables, du post-punk à la new-wave.
Sorti en début d’année, l’album SPORTS est un décathlon qui ne demande aucun effort tant cet album est fluide. Rythmes de batterie plutôt soutenus, basses rondes, nappes de synthés bien eighties, quelques gimmicks electro légers et la voix parfois grave de Kaktus qui vient se poser sur l’ensemble comme une cerise sur l’hjónabandssaela (ouais, Google m’a dit que c’est un gâteau islandais…) Vraie belle découverte de 2017, à suivre.
https://youtu.be/9CZ2oWZWrWkUNSANE, « Sterilize »
Le trio est du genre à qui on ne la fait pas. Officiant depuis 1988 mais réellement stable depuis 1994, ils creusent depuis sans relâche le sillon d’une noise monolithique sans concession.
Monolithique tant le disque est brut, lourd, carré… Et étrangement le tout n’est pas pesant, on ne la leur fait pas, je vous dis! On aligne pas huit albums en près de trente piges sans acquérir un minimum de savoir faire. Tout ici est efficace et précis, une baffe, une leçon de son.
https://youtu.be/0fRDzoUzl3c
IDLES, « Brutalism »
Décidément ces temps-ci l’Angleterre fourmille de groupes porteurs d’un rock plutôt vénère et noisy qui font plaisir à écouter. Venu de Bristol, Idles a su se démarquer de ses compatriotes grâce à ce premier long réussi en tous points avec une mention spéciale pour la production qui est de mon point de vue juste parfaite.
Batterie qui claque des rythmes variés, basse à l’avenant, guitares rageuses opérant par giclées acides et Joe Talbot en chanteur possédé déchirant le tout en éructant ses textes comme il gueulerait à une meute de chiens de vous bouffer le derche. Un album pareil moi je dis WELL DONE!!!
https://youtu.be/7Oxqf_15k0w
PHARMAKON, « Contact »
D’emblée je vous annonce qu’il s’agit ici du disque qui cette année m’a le plus retourné, marqué,… on en sort pas indemne. Pas le genre de galette qu’on cale nonchalamment sur la platine dans les soirées de l’ambassadeur, ho non!
Pharmakon, en grec cela signifie le remède autant que le poison, un tout; et derrière ce pseudo se cache margaret qui seule derrière ses machines prend un malin plaisir à nous tourmenter/expier avec sa voix de démente qu’elle envoie parfois se fracasser sur le mur de sa noise-indus souvent compact. Et l’on se retrouve comme perdu à nager de nuit en eaux troubles et profondes pour finalement s’apercevoir que l’on est descendu au centre de soi même pour se retrouver seul au contact de sa/ses multitude/s qu’il va falloir regarder en face, apprivoiser pour esperer remonter à la surface sain et sauf. Bref, cet album est un disque thérapeutique et il fait un bien fou!
Je ne vous met donc pas le lien d’un titre, mais celui de l’album complet. C’est la posologie de ce Pharmakon.
https://youtu.be/NM9cnEt_h_s
KEVIN MORBY, « City music »
Quatrième opus pour Kevin Morby depuis 2013 après avoir été bassiste au sein de Woods. Les titres de City music sont comme autant de perles pop/folk/rock au charme discret mais bien réel. Pas d’esbrouffe ici, le sieur Morby est un artisan discret qui s’efface au profit d’une écriture riche en harmonies et instrumentations sans jamais se perdre dans le grandiloquent ou le too much. De l’orgue par ci, une slide par là… C’est juste, c’est beau et surtout ce n’est pas chiant une seule seconde. Ce qui, convenons en, est assez rare; certains albums d’artistes folk étant souvent encore plus gonflants que leurs auditeurs.
https://youtu.be/QLL3AmFnhL8
Voila, c’est terminé. J’espère vous avoir donner envie de jeter une oreille attentive à ces quelques galettes de l’année écoulée. Et oui, il y en a eu d’autres en 2017, que je n’ai pas citées ici, que je n’ai pas écoutées ou qui sont tout simplement passé au travers de mon radar… On ne peut pas être partout.
2018 annonce déjà quelques belles surprises, alors soyez attentif et surtout curieux. The next big thing répète peut-être en bas de chez vous…
* Quelqu’un qui est vraiment allé au CBGB pour de vrai pourrait-il/elle nous dire ? Si oui, je publie direct. Si il y a des photos, je fais un bisou. Si il y a un tableau comparatif, j’envoie à 50 millions de consommateurs.