Hey, quelques collages de la copine Sibylle, de Grenoble. Un intermède graphique estival, en quelque sorte…
« Partouze sonique intégrale »* (La Colonie de vacances – Place des volontaires, 6 juillet)
Un petit mot sur ce concert hors du commun qui s’est tenu lundi 6 juillet en fin d’aprem, sur la place des Volontaires, devant l’Usine. La colonie de vacances, c’est quatre groupes – Marvin, Papier tigre, Pneu et Electric electric -, sur quatre scènes, se faisant face, et le public au milieu. Le dispositif fait son petit effet et les passants que je croise n’en croient pas leur yeux.
Les groupes jouent à la fois des morceaux qui appartiennent au répertoire de chacun – en général le groupe commence son morceau et les autres interviennent petit à petit sans crier gare, ou envoient tous la purée en même temps – ou composés pour ce projet spécifique.
On peut rester au centre et profiter un maximum du son, façon rave party, ou se balader d’un groupe à l’autre, façon British museum, goûter un peu à la noise électro énigmatique d’Electric electric, au rock tendu et ciselé de Papier tigre, au chaos bubblegum core de Pneu ou aux tubes heavy de Marvin.
Quelques petits problèmes techniques viennent perturber le concert mais ne gâche pas le plaisir de ces groupes de faire du noise ensemble. Se démener sous la canicule, une bien chouette façon de fêter l’été.
*Oui, c’est clair que j’aurai pu trouver un titre plus classe (j’avais pensé à des choses comme « Les polyphonies noise »…) mais je me suis dit qu’une référence cochonne bien sentie aurait plus de chance d’attirer des visiteurs… Malin, hein ?
« Ils sont fous, ces anglais ! » (YCVN, Death Pedals, Palehorse – The Hope and Anchor, 20 juin)
De passage en Angleterre, je profite d’un peu de temps libre pour aller faire un tour à Londres, goûter un peu de noise british. Vive les voyages culturels !
La soirée est organisée par Rip this joint!, un collectif de groupes et d’artistes londonien, et se passe au Hope and Anchor, un pub musical du nord de Londres. Qui a vu passer pas mal de noms (Specials…) dans ses murs, si j’en juge par les affiches qui le tapissent. Trois groupes à l’affiche, trois styles différents.
YCVN est un duo batterie / claviers, électro, etc. mais YCVN ne se cantonne pas pour autant à de la musique minimaliste car YCVN est un groupe assez débordant qui ose beaucoup de choses. Non, je n’ai pas dit que ça partait dans tous les sens, mais ça part dans beaucoup de directions. La voix trafiquée un maximum et le synthé qui voit trouble m’ont fait penser à Dévo ou Kraftwerk, mais les mélodies popisantes rappellent des choses déjà moins avouables. Enfin, on ne s’ennuie pas une seule seconde, même si ce n’est pas forcément le genre de musique que j’écouterais sur disque chez moi. Pas volontairement, en tous cas.
And now for something completely different… Death Pedals est un groupe dont j’avais entendu parler sur le zine noise ultime « Perte et fracas » (que tu devrais aller consulter si tu ne connais pas car il y a là un amour de la musique noise qui dépasse tout entendement). Mini sound-check, le bassiste affiche un sourire satisfait au son gras et saturé qui sort des baffles et c’est parti pour un set de punk-rock survolté qui ne connait pas de repos. Punk-rock qui ne quitte presque jamais ce bon vieux mid-tempo des familles, qui a dû être considéré comme le summum de la sauvagerie il y a longtemps, mais qui rocke encore bien les chaumières aujourd’hui. Leur son m’a fait penser à des choses comme Husker Dü et tirait sur le noise sur certains morceaux plus répétitifs et monocordes (adjectifs employés ici uniquement dans leur sens positif, je précise).
Palehorse est un groupe qui visiblement avait plusieurs fans dans la salle mais qui ne m’a qu’à moitié convaincu. Les deux basses et la batterie font un super boulot : c’est lourd, ça sonne terrible, ça tourne comme un animal dans sa cage prêt à se jeter sur les grilles. Seulement, la voix, à côté, ne fait pas le poids. Le chanteur se rabat souvent sur des hurlements ou grognements qui ont pour effet de transformer ce groupe en cliché hardcore alors que sa musique aurait pu être autrement plus prenante et dérangeante en cherchant autre chose. Mais bon, n’est pas Oxbow qui veut…
Bon, ce n’est qu’un avis subjectif. Par contre, ce qui est objectif c’est les gros lourds qui se sont mis à pogoter si violemment qu’un gars du public qui ne demandait rien à personne a failli s’évanouir quand il s’est pris un coup. Il a fallu que le groupe intervienne et que le chanteur fasse la sécurité dans le public sur le dernier morceau pour que ça se calme un peu et que le concert puisse s’achever, dans une ambiance plutôt tendue. Merci, les gars. La testostérone, c’est la plaie des concerts punk.
Howard Zinn/Daniel Mermet (Le Parnal – 13 juin)
Suis allé voir le documentaire de Daniel Mermet sur Howard Zinn. Mi-portrait de l’historien auteur d’Une histoire populaire des Etats-Unis, mi récit des luttes syndicales américaines, le film chante un air qui peut sembler désuet aujourd’hui (Daniel Mermet file des métaphores sur la « marée basse »). Celui d’une lutte des « petites gens » contre le consumérisme, la raison d’état, le gigantisme des intérêts, la folie du management.
Air que je trouve beau. C’était aussi l’occasion de découvrir le super petit cinéma associatif de Thorens et les gens qui organisaient (bien) la soirée.
« Oldies but goodies » (Converge, Trap them, etc. – Usine, 2 juin)
Je ne suis pas forcément le plus qualifié pour parler de Converge vu que je n’ai quasiment jamais écouté sur disque… mais en même temps le principe de ce blog/zine n’est pas d’être qualifié ou reconnu de quelque manière que ce soit.
En plus, on est arrivé bien tard, le set de Trap them avait déjà commencé (sans parler des deux premiers groupes qu’on a loupés…). Hardcore lourd et sombre, avec des parties rapides mais ça reste bien plombé. Le chanteur a un physique à la Henry Rollins période cheveux longs. Sympa (si on peux dire) mais l’ambiance est encore un peu réservée. Ce n’est que sur le dernier morceau et sa rythmique punk/garage/oï – bref, bien binaire -, que ça commence à coller un peu avec le public.
A quoi ça sert de faire la chronique d’un concert de Converge ? Le groupe existe depuis plus de 20 ans, a fait 8 albums…bref tous ceux que ça intéresse connaissent déjà (et ça fait un paquet de monde, au vu de la salle bien pleine)… Ceux qui ne s’interessent pas à cette musique auront l’impression de violence gratuite, d’un trip de bourrins. Mais en fait l’ambiance posée par le groupe est plutôt positive. Jacob Bannon, le chanteur, ne cesse de remercier les gens d’avoir fait le déplacement et se montre attentif au public et avide de communiquer. Il y a un truc qui est passé par là et qui s’appelle le straight-edge, qui a un peu changé la face du hardcore… Certes, la musique du groupe reste ultra torturée mais elle ne pue pas la haine ou la violence (comme chez d’autres groupes). Cette musique revisite pas mal l’histoire du hardcore : des parties techniques et chaotiques qui les ont rendus célèbres mais aussi d’autres plus mélodiques et émotionnelles (je sais pas pourquoi, je pensais souvent à ce vieux groupe straight-edge, Ignite…). Quelques problèmes techniques viendront – à peine – perturber le concert mais Converge délivrera quand même un set ultra intense…
PS Hey, les photos sont de Monsieur Charmot, merci ! Vous pouvez aller faire un tour sur sa page, il y en aura sûrement plein d’autres : https://www.facebook.com/denis.charmot
« Show ! » (C. W. Stoneking – La Gravière, 31 mai)
Nous sommes allés à ce concert sur la foi d’un morceau fascinant entendu par hasard à la radio. C’était aussi l’occasion de découvrir un chouette lieu, la Gravière, serré contre deux théâtres au fond d’une allée, dans un quartier d’entreprises de Genève.
Le bonhomme – le personnage – entre en scène et tout de suite l’émotion s’installe. C. W. Stoneking joue un blues, mâtiné de rythm ‘n blues, de rock’n roll (pas de rock, de rock’n roll) voire de ska. Mais un blues d’antiquaire, un blues originel où la recherche de l’authenticité va jusqu’à l’imitation de l’accent noir américain du sud d’antan et le souci du moindre détail.
Ce souci du spectacle a quelque chose de touchant et de fragile qui fait comme un écrin à la voix rauque du chanteur. J’ai adoré le contraste entre ce show léché, presque théâtral, et cette voix cassée. J’ai largement préféré la première partie, plus blues, aux morceaux qui suivaient où on avait plus l’impression d’être au milieu d’une surprise party rock’n roll des années 50.
Mais quoi qu’il en soit, il y avait deux petites choristes à côté du chanteur. Mignonnes comme tout (faut bien dire ce qui est), avec des voix à tomber, des chorégraphies rigolotes et elles, elles ont fait le show tout le long et je crois bien qu’une bonne partie des applaudissements ravis étaient pour elles…
En tous cas, ça va faire le grand écart ce soir avec Converge ! 😉
Tenez, c’est bien parce que c’est vous :
« Miel de boue » (Mudhoney, White Hills – L’Usine, 20 mai)
Une petite tranche de punk-rock, quand même, Mudhoney. Seattle, Green river, Sub Pop, le grunge, Nirvana, tout ça… Et, à la différence d’un bon paquet de groupes de années 90, eux n’ont jamais arrété de jouer. Le prix d’entrée faisait un peu mal au porte-monnaie (et mérite bien qu’on enlève le mot « punk » de la première phrase) mais c’est quand même bien classe de voir un groupe comme ça dans une salle relativement petite comme le rez de l’Usine. Et c’était même pas plein… Putain, mais si les gens savaient…
Le set commence plutôt doucement. Quelques morceaux s’enchainent, dont le très sympathique « I like it small ». Le chant fait beaucoup dans la personnalité de ce groupe et c’est bon de voir Mark Arm (le chanteur) s’arracher pour aller trouver ces mélodies nasillardes et distordues. On sent le groupe concentré. un petit sourire en coin de temps en temps, mais c’est pas encore l’éclate…
Avant (il y a un paquet d’années), j’aimais pas les groupes comme Mudhoney. Je trouvais leur musique mollassonne et narcissique (bon, c’est sûr qu’à côté d’Extreme noise terror…). Je me rappelle même du chanteur d’un groupe qui théorisait ça en disant que pour se battre, avoir et donner de l’énergie, c’était pas ce genre de musique qu’il fallait… Mais maintenant, j’apprécie leur capacité d’auto-dérision et leur authenticité et « I like it small » est un super morceau qui résume bien leur état d’esprit…
Puis, Mark Arm lâche sa guitare et le set prend une autre ampleur. L’énergie vient. Il tient la scène comme un Jello, incarne ses morceaux, se démène comme un iguane. Le groupe joue des morceaux bien connus (« Touch me I’m sick », « Sweet young thing ain’t sweet no more »…), la salle devient un peu plus sauvage (y’a de tout, « vieux », « jeunes »…) et ça ressemble enfin à un vrai concert de p***-rock. Y’aura en plus un long rappel, avec une grande partie basse/batterie bien chouette.
Avant, y’avait White Hills, un trio de rock psychédélique qui étaient très bon dans leur style. Ou pas. Me sens pas qualifié pour en parler !
Don t you swear the little things
I like to try to sweep them in
I keep em tucked, in my fist
What they might be, you can only guess
And when I show my hand
You will finally understand
That I’ve got big enough balls
To admit I like it small
Mudhoney, « I like it small »
Anne-James Chaton/Andy Moor, Massicot – Cave12, 8 mai
Vernissage de sortie d’album pour le groupe genévois Massicot, avec, comme première partie de choix, le duo Andy Moor (guitare / The Ex)/Anne-James Chaton.
Enfin duo… la bande-son et les images fixes projetées jouent un grand rôle dans la performance de ce duo-là. Les textes/poêmes d’Anne-James Chaton sont minimalistes, factuels, des relevés, des listes. On navigue entre l’anecdotique, l’information pure et le vertige créé par l’accumulation. Ils fonctionnent souvent à la façon d’énigmes, comme celui sur la mort de Diana ou celui, très poétique, où l’on comprend plus ou moins qu’il est pornographique (dumoins c’est ce que j’ai cru comprendre… )
Dis d’une voix profonde et imperturbable (que j’ai trouvée impressionnante de maîtrise), il y a quelque chose d’objectif, de froid et en même temps qui amène vers une tension sourde. Comme si ces chiffres, ces faits, ces infos qui sont une grande partie de notre quotidien étaient un écran où parfois on distingue le drame et l’humain. Les références à la religion et au sacré sont d’ailleurs très présentes…
La guitare d’Andy compose un décor sonore, ou passe par dessus et viens parasiter la voix, ou raconte des histoires dans son coin. Les projections ancrent dans le contexte. L’ensemble à un peu un côté Godspeed you black emperor! (Les lignes de guitares ont d’ailleurs un petit goût post-rock, enfin quand même façon The Ex, hein).
Cave12 est remplie lorsque les Massicot montent sur scène. Leur set était bien trépidant, emmené par une basse-jouet qui donne une tonalité de traviole à leur musique répétitive et malicieuse. Mais j’avoue que j’étais plutôt fatigué et je n’ai pas profité plus que ça du concert. C’était la fête, en tous cas.
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J’aime bien l’anecdote où Steve Albini, quand on lui demandait quel était le style de musique que jouait son groupe (je me rappelle plus lequel mais c’était forcément un groupe plus ou moins fondateur du noise-rock) répond : « du punk-rock ».
Un groupe de noise-rock, c’est un groupe de punk-rock qui pense qu’il y a trop d’easy-listening dans la vie,
un groupe de grind, c’est un groupe de punk-rock qui aime bien quand tout est dit en moins d’une minute,
Un groupe de hardcore, c’est un groupe de punk-rock qui fait du sport,
Un groupe d’anarcho-punk, c’est un groupe de punk-rock qui vit en communauté et qui fait un potager dans le sud de l’Angleterre ,
Un groupe de math-rock, c’est un groupe de punk-rock qui trouve que c’est un peu plus compliqué que ça, ou que ça devrait l’être,
un groupe de crust, c’est un groupe de punk-rock qui aime ce qui est classique et dans les règles de l’art selon saint Discharge,
Un groupe de doom, c’est un groupe de punk-rock du nord,
Un groupe d’émocore, c’est un vrai groupe de punk-rock,
Un groupe de stoner, c’est un groupe… Ah non, c’est pas un groupe de punk-rock.
Faut pas déconner, non plus.
Interview : NEVRASKA
J’avais envie d’inclure quelques interviews sur ce blog, et j’avais bien aimé le concert de Nevraska à l’Alterlocal. J’ai appris qu’ils étaient d’ici, que le groupe en était à ses débuts… Bref, l’idée de les interviewer est venue assez naturellement.
Ca s’est fait un peu avant leur concert avec Shizune à la Machine utile, le 1er mai.
Pouvez-vous nous parler de ce que vous avez fait avant Nevraska ?
Pascal : Moi, le groupe qui a été le plus marquant, ça a été Human side. Ce groupe a duré 10 ans, on faisait une espèce de trash technique et puis on a évolué vers quelque chose de plus mélodique, screamo, tout ça. En 10 ans, le groupe avait évolué et c’était cool parce qu’on était arrivé à une symbiose pas mal. J’ai aussi fait pas mal d’autres groupes dans des styles éclectiques : de la musique grecque des années 30, de la funk, du flamenco à deux guitares – je dis flamenco mais je devrais pas, c’était à trop petit niveau…
Cyril : Comme Pascal, j’ai eu un groupe métal/emo/hardcore qui s’appelait Inner suffering. Après je me suis orienté plus dans le rock, le stoner, puis garage. Et comme d’hab, y’a tout qui foire donc j’ai un peu abandonné la musique à une époque et puis Pascal m’a relancé et je me suis dit pourquoi pas ? Et c’est ce que j’ai fait de mieux, je crois…
Qu’est-ce que vous avez fait jusqu’à maintenant avec Nevraska ?
Pascal : On a choisi d’enregistrer deux titres, chez Moratel, en Suisse, parce que c’est un mec qui correspondait vraiment au son qu’on veut. Deux titres en une journée. On l’a fait un peu suer mais bon… c’est cher ! Enfin, c’est pas vraiment deux morceaux. Liru, c’est plus une intro. On l’a tourné en dix minutes et on s’est concentré sur l’autre morceau. C’était un choix de mettre des ronds pour avoir tout de suite quelque chose de qualité, d’ailleurs c’est pour ça qu’on a fait le site, aussi. On voulait que tout soit beau tout de suite, que ça nous fasse plaisir à nous aussi.
On a fait une dizaine de concerts jusqu’à présent. Le premier a été le festival Ecole-en-Bauges en septembre dernier.
Aviez-vous joué dans un duo basse-batterie avant ? Est-ce qu’il y a des formations similaires qui vous ont influencés ?
Pascal : Non, jamais, et ce n’était pas le but. C’est juste qu’il manque vraiment de gens sur Annecy et que c’est très dur de trouver des gens avec qui on a le feeling musical et humain. A force, on s’est dit tant pis, on part à deux. Après des groupes comme Sabot, moi j’adore mais c’était pas du tout une source d’inspiration. On voulait un chant, un synthé, une guitare… C’était vraiment pas le but de faire basse/batterie, à la base.
Cyril : On pourrait rajouter une guitare mais finalement à deux, ça se passe très bien. On se comprend vite, on compose vite. Donc, on va tout faire à deux jusqu’à l’album et si on prend un guitariste, ce sera pour un autre projet… Pour moi, c’était pas une source d’inspiration non plus et en plus les duos, ça fait un peu concept et moi, je suis pas très concept.
Pascal : Les duos, ça peut vite tomber dans la musique expérimentale ou un peu folle et nous, c’est pas le but, on veut juste faire des ziks cools qu’on aime bien !
Est-ce que vous avez l’impression de faire partie d’une scène à Annecy ?
Pascal : On ne peut que faire partie d’une scène puisque ça fait 15 ou 20 ans qu’on est dans ce réseau à Annecy. Ceci dit, comme on est plus vieux, les jeunes qui arrivent ne nous connaissent pas forcément. Après, la scène annecienne, ça se compte quand même très vite… mais il y a quand même une scène punk/garage qui est très présente…. Mais tout ce qui est hardcore/noise/math/post, la scène est très réduite…
Et selon toi, qui fait bouger cette scène ?
Pascal : Ben, selon moi, tu en as ici le meilleur exemple. L’Underground family, notamment Loaf, ça fait 20 ou 25 ans qu’il fait ça. C’est le seul et unique sur Annecy. Il a sorti des compiles, il a organisé des concerts de partout. Y’a eu le Tilleul qui organisait des trucs. L’Alterlocal, c’est pas trop au niveau musical… D’ailleurs, Loaf nous a toujours supportés et donc c’est un juste retour de parler de lui. C’est le seul et unique ! Bon, y’a aussi les Baujus qui organisent de belles choses dans les Bauges et font aussi partie de l’organisation de l’Underground family…
Au niveau médias, est-ce qu’il y a des trucs que tu regardes, que ce soit sur internet ou sur papier?
Pascal : Y’a Mowno. Moi, j’aime beaucoup la musique math-rock et ils en parlent à mort donc c’est cool. Sinon, tous les webzines, Fennec, Perte et fracas…
Comment vous vous placez par rapport à l’utilisation d’internet ?
Pascal : On n’est pas forcément au top, mais on essaye de faire au mieux. C’est clair qu’on pourrait avoir un Instagram, on n’a pas, mais c’est du temps aussi ! Faut qu’on développe tout ça, mais c’est déjà pas mal. Y’a pas mal de plans qui tombent grâce à ça. Mais on a voulu que tout soit beau, le son, le site, même le facebook. Moi je suis dans le milieu, donc ça m’éclate de faire ça.
Tu vois donc ça de manière très positive, parce que moi j’ai l’impression que, avec Internet, les groupes se consacrent beaucoup à faire de l’auto-promotion…
Pascal : Ouais, mais c’est bien ! Sinon, c’est très dur d’avoir quelqu’un qui t’épaule. C’est une peu le chat qui se mort la queue : si tu fais pas assez de concerts, tu n’auras personne pour s’occuper de toi, si tu n’as personne, tu ne feras pas assez de concerts… Alors que là, le réseau, ça réagit tout de suite. Par exemple, y’a Noise’R Us à Bayonne qui nous ont mis morceau de la semaine, je ne sais pas comment ils ont su… A l’époque, on n’arrivait pas à avoir accès à ça.
Oui, c’est vrai. Je pensais plutôt au fait que beaucoup focalisent sur les « Likes » et sont un peu dans une démarche d’auto-promotion constante…
Pascal : Nous, on veut que ce soit beau et cool mais tout en gardant une intégrité. On est des vieux punks, des vieux punks modernes !
Justement ma question suivante était : qu’est-ce que ça signifie, pour vous, le punk ?
Pascal : La musique, je m’en branle à la limite, ce qui m’intéresse, c’est l’état d’esprit. Ne pas se vendre, l’intégrité.
Est-ce qu’il y a des gens qui t’ont particulièrement marqué et qui t’ont amené à faire cette musique ?
Pascal : Ben… les potes, déjà, c’est eux qui m’ont hyper motivé, qui m’ont donné l’envie. Après… des groupes, il y en a eu des millions… et ça continue… Mais pas de mentors en particulier, juste l’énergie, l’envie et de voir ce que les gens faisaient avec .
Et voilà! Fin de l’interview, il est temps de monter sur scène. On ne rigole pas avec le timing à la Machine utile ! Dommage, j’allais juste aborder les questions politiques hard… 😉 Merci beaucoup aux deux Nevraska !
http://www.nevraska.com/
https://nevraska.bandcamp.com/