Split K7 Archet cassé/1000DIEZ

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Archet cassé sort de nouveaux morceaux, mais de manière si discrète qu’on pourrait bien passer à côté. Cinq titres supplémentaires – dont deux instrumentaux – à se mettre sous la dent de ce spleen en rimes qui court après l’enfance et ne cherche pas à prouver quoi que ce soit. Un côté électro peut-être encore un peu plus prononcé, voire cold sur le dernier titre. Si je ne devais en retenir qu’un parmi toutes les expérimentations one-man/woman/chanson/synth/indus/wave, y’aurait des chances que ce soit Archet cassé.

De l’autre côté, 1000# balance des beats à l’envers plutôt cools. Il y a du texte aussi, dont un e-dozer débile et halluciné bien marrant.

Ceci est une cassette à la jolie pochette sérigraphiée mais je n’en dirai pas plus vu que je ne l’ai pas.

Split K7 Archet cassé/1000DIEZ (Four4 records).

>>>>>>>>>> FOUR4 RECORDS

Barré#7

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Le numéro 7 de Barré est sorti depuis un moment déjà et comme les autres épisodes apporte son lot de reportages hors des sentiers battus –  la Hongrie d’ajourd’hui du point de vue ses sans-abris, des portraits de femmes résistantes en Tunisie, la religion du Wack en Afrique de l’ouest – des témoignages et analyses – la langue des signes, la ZAD de Roybon -, un article dessiné sur la guerre des Demoiselles, une interview des éditions de la Goutte d’or, une synthèse sur le dessinateur Jaime Hernandez (Love & rockets), un panorama vraiment marrant de films inclassables (L’enfer de la cinémathèque). D’autre petites choses et une anti-discothèque de années 90 toujours aussi bien vue mais qui fait aussi encore une fois regretter que cette chouette revue qui a des choses à dire ne soit pas plus en prise avec la scène musicale actuelle.

L’édito narre encore une fois la difficulté de fabriquer une telle revue avec une équipe amateure et bénévole mais ne lâche pas pour autant puisqu’elle envisage une version en kiosque !

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Nurse, untitled LP

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Voici – enfin – le premier disque de Nurse. Uniquement en CD pour l’instant, pour la version vinyle il va falloir patienter encore un peu. Premier disque et premier long-format de neuf titres. Chez Nurse, on fait pas semblant. On aime se jeter tête baissée dans  la bagarre. Il faut dire aussi que les quatre haut-savoyards auront mis un certain temps pour en arriver là – cinq ans, pour être précis. Mais c’est peut-être le temps qu’il faut, pour faire un groupe.

Passée l’intro – sorte de mise en jambes gonflée à bloc sur deux accords -, c’est Salty river – nouveau nom de ce qui a longtemps été le seul enregistrement disponible de Nurse – qui procure habilement une sensation de reconnaissance et une émotion lancinante étreint l’auditeur, qui ne le quittera pas jusqu’à la fin du disque. Chacun des morceaux a sa façon de décliner le post-hardcore explosif du groupe travaillé d’aspirations pop  – à moins que ce soit l’inverse – sa propre mécanique fluide, sa manière de travailler la tension, de l’exacerber à petit feu ou au contraire d’ouvrir ou refermer brutalement les vannes. Noise chaotique laissant place à une rythmique rock parfaite ici (I should know), arpèges arc-boutés sur leur dissonance jusqu’à la rupture là (Before the ship flows…). Et derrière un nom imbuvable – They should tell us that we have to drive us back home -, un des titres les plus échevelés, les plus pop du disque – de ces morceaux que tu te remets immédiatement une fois terminé parce que tu viens de te prendre dans les oreilles quelque chose qui arrive très rarement et que tu as trouvé beau. Et pour arriver à me faire préférer un de leurs morceaux les plus pop, c’est vraiment que ce groupe doit être dans le vrai quelque part. Le chant constamment en première ligne. Un chant émo magnifique de gosse qui gueulerait à tue-tête ses mélodies d’espoir, de défiance et de dépit. Les lignes appuyées de la guitare, qui jouent presque à égalité avec la voix, quand elles ne viennent pas brouiller les pistes, pousser au vice et au déséquilibre. Le duo basse batterie  joue une partition peut-être moins flamboyante mais pas moins efficace, loin de là. Pression constante, tout en ayant l’art de jamais trop en faire, toujours sur l’action quand il faut.

Le son colle au plus prés de l’énergie impétueuse du groupe, réussit à capter sa folie (la voix gueulée hors micro de Pixies), à épouser de manière ingénieuse ses moments chaotiques autant que les passages plus intimistes – avec un tel naturel qu’il est forcément le résultat d’un travail minutieux acharné. En vérité, je ne saurais pas dire si l’album de Nurse est un grand disque de rock – c’est pas impossible – mais c’est en tous cas un putain de disque chérissable de bout en bout, jusque dans ses imperfections, et, tout comme celui de Nevraska, une pierre angulaire de la scène que j’apprécie et que je soutiens.

>>>>>>>>>> NURSE

L’Orchidée cosmique + Spanked (Brise-Glace, 18 avril)

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La petite salle du sous-sol du Brise-Glace – dite « club » – propose régulièrement des concerts de groupes locaux (ou pas). C’était le tour de L’Orchidée cosmique ce soir-là, suite à une résidence qui a d’ailleurs donné lieu à la réalisation d’une vidéo.

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L’Orchidée attaque déjà son dernier morceau lorsque j’entre dans la salle. Dommage, toujours un plaisir de se laisser emporter par les sonorités aériennes et les constructions étonnantes de sa musique, somme toute très ludique et accessible.

Plein de bonnes nouvelles du garçon, en tous cas. Un enregistrement prévu, avec une sortie sur un label parisien.

spankt 2.JPGOriginaires de Besançon, Spanked étaient les invités de L’Orchidée. Le duo vient de sortir son deuxième album. Si leur musique évoque des références assez évidentes, du côté de Seattle par exemple, elle n’hésite pas à sortir aussi de sa zone de confort.

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Jeu assez technique et hyper dynamique pour le batteur et atmosphères parfois plus lourdes et lancinantes du côté de la guitare ou du chant. Spanked propose une musique rentre-dedans et variée qui tiendra bien en haleine les personnes présentes.

Les discussions post-concert révèleront des personnes humbles et très accessibles. Malheureusement, la convivialité du lieu est limitée et il a fallu y mettre un terme plus tôt que ce qu’on aurait souhaité. A une prochaine !

>>>>>>>>>> L’ORCHIDEE COSMIQUE

>>>>>>>>>>> SPANKED

The non-philosophy of noise-rock : a (posthume) interview with Buzz rodeo

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We all love it when a plan comes together. Such was the case when Stuttgart-based trio Buzz rodeo said they were available to play with local emo-rockers Nurse at their album release party in Le Poulpe. Meeting Ralph, Daniela and Helge was a blast and, on stage, the dry, angular and yet melodic noise-rock of the Germans seriously kicked asses. It came all the more as a surprise, then, to learn that the band had disbanded a few days later, putting their west-European tour to a brutal halt. So much for rock’n roll. Anyway, they let none of that out on that night and were happy to answer some of my usual questions. Here is what they had to say.

OK Buzz rodeo, let’s go  ! Your songs are really well built, noisy but very coherent, so I guess this is not your first band experience… Could you tell us a little bit about your musical pasts ?

Ralph (guitar/voice) : We played in a band called Are we electric ? It was instrumental surf-punk-math-rock (laughs) ! And I played before in a band called Mink Stole et Helge played in Craving, I played in Bhang dextro. We had four 7 ‘’ out in the 90s.

Helge (drums) : The drummer of Bhang dextro left and then I came and we formed Are we electric ? together.

Ralph : Are we electric ?, Mink Stole and an unknown band called Lightning ships… And Tiger Shower Caps !

And you, Daniela ?

Daniela (bass) : I played in an all-girl band. A cover band.

How is the integration in Buzz rodeo going ? (Daniela has been in the band for one year)

D : Very good ! I love the music, I love the songwriting…

R : The guys ! (Laughs)

D : Yeah. Ralph is a bit special…

R : (Funny voice) Very special !

D : Helge is my flying teacher ! He is such a good drummer that playing bass with him is like flying ! And Ralph, he is…

R : … (Unidentified german word, better not to translate.)

D : No, an endless source of songs… In three days, he can do…

R : … one album ? (Laughs)

That was actually my next question : what is the writing process to achieve these songs that you recognize almost immediately ?

R : I just come to the rehearsal and play some riffs… and the others build it up !

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Your last album was published on a polish label – Antena krzyku -, can you pronounce that name for me ?

R : We say « Antena Kryschkou », but we don’t really know…it might not be the exact way… (Laughs)

Can you tell us a bit about this label ?

R : Its is 30 years old, at some time it was forbidden in Poland. Too political, or something like that… It’s a really cool guy who runs the label !

How did you meet him ?

R : He wrote to me on Facebook and we talked and talked and talked. I hadn’t noticed that he had a label. Three weeks later, he was like « Hey, I’ve got this label » and I was like « WHAT ?!! ». He has many bands on his label from all over the world. And not only noise-rock : hardcore-punk, balkan rock, he has all… But he loves noise-rock and post-punk ! He was the roadie for The Ex in the 80s and 90s, he was all over Europe with them.

D : And the best thing is that he doesn’t tell us what we should do…

R : Most of the promotion we do by ourselves, on Facebook…

Yeah, I’ve seen it once or twice… (Everybody laughs out really loud, Ralph being a serial Facebook poster.)

R : But you have to do this ! There are so many bands out there ! Many bands say fuck self-promotion, but it’s not my opinion…

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Do you think this has changed ? In the 90s, there used to be quite a lot of fanzines that bands would use for their promotion…

R : Yeah, I personnally read Maximum rock’n roll, Flipside, Heartattack and the German ones : Ox fanzine

H : And Trust. Trust is better !

R : And Skyscraper magazine and Copper press. And Magnet magazin in the 90s. And another German one in the 90s : Spex.

D : But the change is that you have more direct contact with fans. With social media, you collect them step by step, you talk with them directly. We send the teeshirts, the records by ourselves…

R : We write little messages, include them in the package. We built this Buzz rodeo thing mostly on Facebook.

Then do you think local scenes still have a relevance when you can be in touch with a guy in South america and organize a tour…

R : Local networks yes but not with the local scene… Not so many bands and they are much younger than us. But we have connections all around the world. The guys call us : Hey, come to Russia, come to Australia ! The next step would be to tour the US but… we are afraid of Trump ! Could be a horror trip !

Are these easy connections all good experiences ?

R : In general, you can rely on people, yes.

D : Things happen…

R : Yeah, but I would say 90 % is good. No assholes ! It works !

You seem to be very active : writing, recording, touring. Do you have music-related jobs ? Or flexible jobs ?

R : I’m a landscaper. Self-employed, so when we play, I have no money. But I can do what I want.

D : I’m in a sound studio that does advertising : radio spots, TV spots and videos… The day has 24 hours and it’s always full. When I do stuff for Buzz rodeo, I can’t work so much. But it’s OK.

H : I’m a teacher for fair-trade shops…

R : We can’t live from music only ! So far but… it can change ! (Laughs)

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Can you tell what bands are worth listening to in Germany right now ?

R : German bands ? That’s the hardest question ! (Laughs) Heads…. Not many that I prefer listening to…

H : You have to take a few minutes to think about this… Kurt… Ten Volt shock is cool ! Yass…

R : Party diktator. They have a new band called Waran… I personnally listen to American or UK bands : Blacklisters, Usa nails… And all the 90s stuff : Touch and go, Amphetamine reptile, Dischord, Trance syndicate… This shit… And I love Peru, from Poland. they’re great !

H : Frana… Porch… We toured with them in the UK.

You – especially Ralph – seem to be real noise-rock freaks, how would you define the essence of it – the philosophy of noise-rock – to people who don’t know about it and surely want to know ?

D : Good question…

R : We are really loud… and dirty. Well, … I don’t know ! (Laughs)

D : In the end, it’s just music. A matter of taste…

R : My roots are more in the UK post-punk scene. The Fall, stuff like that… Television personalities, Gang of four are my personal favourites. The guitar-player is god !

D : Music just makes peole feel something. You can say I love that but you can’t say what the philosophy of it is !

(Follows a discussion on how music can touch people in different ways…)

R : A new record is in the works : fifteen new songs ready to be recorded. We hope we can go to Blackbox studio, in France. We have contacts with Albini too but it was too expensive for us. But it would be a good thing, recording with him in the near future.

So you’re planning to have the new album out this year ?

R : Yeah, on the same label, Antena Kryzku. Of course.

 

Post scriptum

On latest news, Ralph has started a new band project with Sasha (ex-Frana) on drums and Daniel (Buzz rodeo sound guy) on bass. To be continued…

 

All black and white pictures are from Dylan D. Breed. Thanks to him again.

 

>>>>>>>>> MINK STOLE 1, 2

>>>>>>>>> BHANG DEXTRO 1, 2, 3

>>>>>>>>> ARE WE ELECTRIC ?

>>>>>>>>> TIGER SHOWER CAPS

>>>>>>>>> LIGHTNING SHIPS

>>>>>>>>> BUZZ RODEO

>>>>>>>>> ANTENA KRZYKU

>>>>>>>>>> LE POULPE

 

 

Don Aman, « Starving » LP

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Depuis son premier album et l’occasion de les voir en concert à plusieurs reprises, le trio dijonnais Don Aman me fait irrésistiblement penser à la chanson de Dominique A, Le courage des oiseaux. « Si seulement nous avions / le courage des oiseaux / qui chantent / dans le vent glacé ? »

« Starving » est donc leur deuxième album, présenté dans un emballage magnifique (artwork de Marie Llanéza) et bénéficiant d’une production soignée et méticuleuse qui est une des marques de fabrique du groupe. Au fil de ses neuf titres, cet album fait une nouvelle fois la preuve de la volonté opiniâtre du trio d’inventer librement une musique qui lui soit propre – le courage des oiseaux évoqué plus haut, pour ceux qui ne suivent pas.

Les ambiances pop/folk et intimistes dominent et restent la couleur principale de la musique de Don aman. Le ukulele ou la guitare accoustique font des apparitions  régulières. Pour autant, le trio parvient constamment à insuffler de la tension et à mener ses idées en des lieux intéressants. Ces parties, de plus en plus maîtrisées et assumées, donnent d’ailleurs lieu à des passages magnifiques, comme sur Blizkrieg où les envolées de la voix rappellent Morissey.

Les étiquettes ahurissantes dont le groupe se voit affublés lors de ses passages en concert – du rock progressif en passant par le dark wave et le post-rock noisy – sont la meilleure preuve qu’il n’est pas évident de saisir la musique de Don aman (eux qui n’aiment pas les références, ils sont servis). Car les ambiances calmes et sereines peuvent se charger d’ombres ou tourner à l’orage violent sans crier gare. D’ailleurs, le disque s’ouvre sur un Dark, blonde, red atypique et très réussi, avec son riff de basse noise, massif et répétitif. Megpie s’interrompt brutalement pour laisser place à un riff rock et une batterie machinique qu’on croirait tout droit sorti d’un vieux Jesus and Mary chain. Et que dire de Douglas, longue pièce de plus de 18 minutes aux ambiances encore plus indéfinissables, où la matière sonore semble passer au premier plan durant toute une première partie et où la voix finit par arriver comme si de rien n’était à la quatorzième minute, non sans que le morceau ait culminé auparavant dans un stoner tonitruant ?

En un mot comme en cent, Don aman est un groupe qui ne ressemble qu’à lui-même et y ressemble de plus en plus. Leur liberté et leur ambition les rend précieux et, oui, excitants. Puissent les oiseaux voler encore longtemps et toujours plus haut, loin des vents dominants.

Don aman, « Starving » (Urgence disk, 2018).

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>>>>>>>>>> DON AMAN

>>>>>>>>>> URGENCE DISK

 

« Chanson nuke » (Noir boy George, Usé, Jessica93 – Cave12, 31 mars)

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Trois projets solo à Cave12, pour fêter la sortie en vinyle sur Kakakidz records d’un live de ces mêmes trois projets. A Cave12 aussi, mais trois ans plus tôt. Faut suivre.

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Grosses boucles de basse et rythmiques entrainantes, guitares saturées d’effets et voix noyée dans la masse sonore. Jessica93, shoegaze irradié.

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Sa musique s’approche d’un groupe de rock classique. Seules la boîte-à-rythme et les boucles induisent un côté répétitif et synthétique, un peu lo-fi.

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Il n’a apparemment pas joué les morceaux du dernier album qui, parait-il, est vraiment bien et certain(e)s ont été un peu déçus. Et il n’a rien dit non plus sur la proposition de Cédric Villiani de doubler les salaires en début de carrière dans la recherche.

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Usé – c’est-à-dire Nico qui joue aussi dans Headwar et plein d’autres groupes. Quelque part entre chanson déglinguée, performance et techno-indus.

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Un bout de batterie, une guitare qu’il maltraite à volonté, un caleçon long et des micros auxquels il fait subir les derniers outrages. C’est un spectacle bien sauvage que de le voir s’agiter derrière son attirail.

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Mais, là aussi, pas un mot sur la proposition de M. Villiani…

Un public maintenant dense se presse devant la scène pour le début du concert de Noir boy George. Je sais pas si c’est un signe de succès ou que le Genevois a la flemme de se pointer tôt. Nous, on vient de la campagne. On est là à 21:30.

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Noir Boy George : sound-system low-cost et textes sérieusement hallucinés. Comme ceux qu’inventerait un petit keupon triste lors de sa première nuit sous les ponts. Son premiers Noël avec les rats.

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Et toujours rien sur la proposition de Monsieur Villiani.

Moralité : génération Nuke.

 

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>>>>>>>>>> KAKAKIDZ RECORDS

>>>>>>>>>> JESSICA93

>>>>>>>>>> USÉ

>>>>>>>>>> NOIR BOY GEORGE

« Looking for Lucy » (Sabien Witteman – L’Angle, mars 2018)

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Le monde est minuscule. Ou alors c’est nous qui tournons en rond. On était justement en train d’évoquer l’actualité de The Ex, passés dans le coin il y a peu et qui sort un album ces jours-ci, qu’on apprend que Sabien Witteman – une des premières batteuses de The Ex, justement – expose à L’Angle, la petite salle d’art contemporain de la mjc de la Roche-sur-Foron.

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Une petite dizaine de peintures/techniques mixtes grand format et quelques images en noir et blanc plus petites.

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Silhouettes humaines. Instantanés sur aplats de couleur. Transparences. Hybridations avec des éléments animaux.

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Jusqu’à en faire des figures singulières, drôles, intrigantes. Plaisantes à regarder mais dont on peut facilement faire une lecture politique aussi.

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L’expo est gratuite et on peut la voir jusqu’au 15 mai. Erwtensoep – le groupe de Sabien Witteman et de son mari – donnera un concert pour la clôture.

 

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« Bankers »

 

>>>>>>>>>> SABIEN WITTEMAN

>>>>>>>>>> EWTENSOEP

>>>>>>>>>> L’ANGLE

« Le noise-rock est un sport de combat » (Buzz rodeo, Nurse – Le Poulpe, 17 mars)

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Parfois les rêves se réalisent. Parfois les hasards coïncident. Nurse qui fêtent au Poulpe leur premier album, un des disques de la scène locale les plus attendus, de ce côté-ci en tous cas. Et Buzz rodeo en rade de date sur la route de leur tournée italo-franco-espagnole… Alignement des planètes au-dessus de l’auberge supersonique de Reignier. Bon sang.

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Pas sûr que qui que ce soit ait entendu le nom de Buzz rodeo avant cette soirée du 17 mars. Pourtant le trio de Stuttgart a déjà deux albums, une poignée de formats plus courts et quelques tournées en France au compteur.

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Buzz rodeo, c’est un noise-rock tendance ligne claire. Guitare tranchante, aiguisée comme un scalpel. Rythmique roulante, lourde mais sans excès. Pas de de graisse aux entournures. Juste ce qu’il faut de gravier dans la bouche et la peau(st-punk) sur les os. Et un certain savoir-faire dans la mélodie narquoise, aussi.buzz_rodeo-12.jpg

Le trio – Ralph à la guitare, Helge à la batterie et, last but not least, Daniela et ses magnifiques santiags rouges à la basse – execute son set.  Deutsches qualität. Et le mot exécution prend ici tout son sens.

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« Arkansas », « Underground luxury », « Jordan’s walk »…. Coups dosés, calibrés, méthodiques. Faits pour atteindre leur cible et qu’on fasse comme Ralph. Qu’on tombe à genoux.

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Le public était plutôt stoïque. Mais attentif, c’est déjà ça. Et il s’est encore densifié pour le début du concert des Nurse, qui fêtaient donc la sortie de leur premier album, dont on reparlera très bientôt par ici. On pouvait se le procurer en CD ce soir-là, pour la version vinyle va falloir attendre encore un peu.

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Pop sensible et ciselée ? Post-hardcore furieux et explosif ? Qui sait… Nurse trace sa ligne entre émotions contradictoires. Corde raide tendue au-dessus des à-pics.

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Sur la scène du Poulpe 2.0 (qui, d’ailleurs, vient du Macumba, si, si), avec un son peut-être un peu moins naturel que lorsqu’il sort directement des amplis, on retrouve ces morceaux qu’au fil des concerts on a appris à connaître presque par coeur. Qu’on devine composés à l’instinct. Taillés pour la scène.

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Quelles que soient les conditions, le lieu et l’heure, le groupe carbure toujours à l’énergie explosive, la transe dans le feu de l’action,  la purification par les flammes. Prêts à tout pour faire vivre l’instant. Quitte à se retrouver lui-aussi sur les rotules à la fin du concert. Certainement une des expériences les plus intenses de la scène locale en ce moment.

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Vous avez dit Noise rock freak ?

Toutes les photos sont de Dylan D. Breed, un grand merci à lui !

On peut déjà voir – bon sang, quelle rapidité – quelques images de ce concert, au flou dosé, calibré et méthodique, sur l’excellent site photo d’Olive, que je ne saurai trop vous recommander.

>>>>>>>>>> BUZZ RODEO

>>>>>>>>>> NURSE

THE TURIN HORSE : Interview

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Take a look at this picture. A very close look. Enrico Tauraso (guitar, voice) and Alain Lapaglia (drums, samples) are The Turin Horse. They are here to make a hell of racket and are not going to have it another way. That’s the impression you get, anyway, when listening to their first brand new untitled EP. Only three songs, including a cover of Unsane’s Blame me. Short, but intense by all means. And certainly enough to feed the desire to send them a bunch of questions and get to know more about that Turin Horse. Plus the fact that they’re close neighbours to ours, being based in Torino. Plus their rehearsals take place in the same basement as favourite turbo garage-punkers of ours, Sloks. Plus… Plus… Oh well, let’s get on with it.

If I’m correct, The Turin Horse rises from the ashes of Dead Elephant. What’s the relation between the two bands? What were the main idea behind starting The Turin Horse?

Enrico : Dead Elephant are still in my heart. I think about them with a bit of nostalgia, exactly like when you are looking at an old photography of a moment that you loved. This feeling isn’t related to the music (I’m happy with what I’m doing now) but to the human experience I lived playing in my past band. I’m conscious that this phase is gone now.

Except the fact I played guitar and sang in DE and now I do the same in The Turin Horse, there’s no relation between the two bands for me. I was just 1/3 of the DE. I try to play in TTH with a complete new attitude without thinking too much about what I did in my old musical projects. When I met Alain I was crushed by my past for various personal reasons. I think I was at a dead point and I needed fresh air in my mind. Alain has much influenced my way of play and think music. Sincerely I never accepted that DE were finished until he showed me that together we could get involved creating a new musical identity with its own sense.

Another aspect where I changed my role is that I built the main part of the gear I use in Turin Horse and I never did this kind of thing for DE.

For me the idea behind the Turin Horse was « Let the past go and drive the music over it. Let wounds/insecurities bleed again and try to play the music that is able to make you feel that fuckin shiver down your spine ». In other words I simply tried to express myself making a step forward. As a musician and as a human being. I don’t know if I’m succeeding but I’m trying to do my best.

Does your band’s name come from hungarian director Bela Tarr’s film? Are you interested in experimental art, music or otherwise?

I have much respect for Bela Tarr’s works. In an era where tv series, social media and youtube give a new aesthetics of images, Bela Tarr’s works are there to draw attention to the original powerful visionary meaning of cinema. We were fascinated about the backstory of the movie plot: the whipping of a horse in Turin which is rumoured to have caused the mental breakdown of the philosopher Friedrich Nietzsche.

Nietzsche saw in the violence of the coachman the desire of the human beings to dominate the world and crying rushed to stop him.

Turin is also the city where we live since we began this band and we liked the idea of having a territorial reference in our name connected to a such controversial event…

Regarding my tastes sincerely I’m not interested in a specific genre of film, art or music. Good things and bullshit are everywhere (not in a specific genre) so I try to keep my heart open and I go deeper if I receive good vibrations.

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You’ve just released your EP, how do you feel about releasing music on vinyl in a more and more numerical era?

It isn’t too strange release a vinyl in this era. In a digital world it’s normal that people have a sort of fetishism for the oldest physical music medium.

A guy in the ’50 bought vinyls and a guy in the present does the same. We need rituals to give sense to our actions. It’s a cool thing, don’t you believe?

Your cover of Unsane’s Blame me is on the « Flattered, Shattered and Covered » Unsane Tribute comp. Can you tell us the story of how you ended taking part in this project?

I’m a big fan of Unsane from the 90s. Manuel Veniani asked us to take part in this project because he believes in what we could do for this operation. I’m grateful to him for taking part of the project: for me it was a good opportunity to show my gratitude to the Unsane for what they gave me. I’m proud to take part in that compilation. It’s an operation coming from the below made just for passion. This is why it’s great.

Enrico, I believe you use an EGC guitar or at least an alluminium neck guitar, don’t you? Can you tell us a little bit about that instrument?

I use a Travis Bean. I bought it in 2003 when fortunately guitars with aluminium neck weren’t as fashionable as now and didn’t cost so much. They were considerated guitars of the hippy freaks era. I was fascinated by this kind of guitars because I love Jesus Lizard and PIL guitar tones. Whem a friend of mine went to Chicago to play with his blues band, I asked him if he could find one for me. This friend came back in Italy with a Travis Bean 1000S and since that time I never thought about selling it because it became a part of my guitar sound. I only substitute the neck pickup with a new custom one because I need to use in a creative way the lack of the bass player in the Turin Horse.

I love this guitar because I can mount on it very thick guitar strings without problems with the neck stability. Sustain for days and a very transparent sound. It’s the only instrument I have since I bought it.

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Do you read about music? Books, magazines, webzines? Any that you follow in particular?

I was an avid reader when I was younger, when I didn’t have internet. I devoured magazines and books for years. In the last few times I took a little distance from the words about music. Frank Zappa said  » Talking about music is like dancing about architecture », I think it’s true. Especially in these days where there are a lot of experts in every kind of matter and I read a lot of opinions about every kind of things. Personally I take more care than in the past about what I read and « who » I’m reading. From my point of view as a music reader, it’s important to have an explanation about why an album/band has a value. In a sea of reviews that glorify records without giving a grounded merit, the risk is to no longer understand what has a real value and what doesn’t. This creates a lot of confusion. I don’t follow any specific magazine or website.

What’s worth listening to in Italy right now in your opinion?

I recently listen « Ere » from the band Stormo and I like it. Other italian bands that I love are Demikhov, Nudist, Hate&Merda, Carmona Retusa, Ruggine and Io Monade Stanca. They are all great bands, especially live.

And Finally, if you had to make a selection of three albums that are absolutely essential to you, what would they be?

This is a very difficult question…I think they can vary from a moment to another. 3 is a very small number!

In this moment I can say: Wipers – Over the Edge, Dickie Landry – Sixteen Saxophones, Pentagle – Basket of Light.

Thanks Tom!

See you Enrico !

>>>>>>>>>> THE TURIN HORSE