« Chanson nuke » (Noir boy George, Usé, Jessica93 – Cave12, 31 mars)

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Trois projets solo à Cave12, pour fêter la sortie en vinyle sur Kakakidz records d’un live de ces mêmes trois projets. A Cave12 aussi, mais trois ans plus tôt. Faut suivre.

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Grosses boucles de basse et rythmiques entrainantes, guitares saturées d’effets et voix noyée dans la masse sonore. Jessica93, shoegaze irradié.

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Sa musique s’approche d’un groupe de rock classique. Seules la boîte-à-rythme et les boucles induisent un côté répétitif et synthétique, un peu lo-fi.

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Il n’a apparemment pas joué les morceaux du dernier album qui, parait-il, est vraiment bien et certain(e)s ont été un peu déçus. Et il n’a rien dit non plus sur la proposition de Cédric Villiani de doubler les salaires en début de carrière dans la recherche.

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Usé – c’est-à-dire Nico qui joue aussi dans Headwar et plein d’autres groupes. Quelque part entre chanson déglinguée, performance et techno-indus.

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Un bout de batterie, une guitare qu’il maltraite à volonté, un caleçon long et des micros auxquels il fait subir les derniers outrages. C’est un spectacle bien sauvage que de le voir s’agiter derrière son attirail.

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Mais, là aussi, pas un mot sur la proposition de M. Villiani…

Un public maintenant dense se presse devant la scène pour le début du concert de Noir boy George. Je sais pas si c’est un signe de succès ou que le Genevois a la flemme de se pointer tôt. Nous, on vient de la campagne. On est là à 21:30.

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Noir Boy George : sound-system low-cost et textes sérieusement hallucinés. Comme ceux qu’inventerait un petit keupon triste lors de sa première nuit sous les ponts. Son premiers Noël avec les rats.

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Et toujours rien sur la proposition de Monsieur Villiani.

Moralité : génération Nuke.

 

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>>>>>>>>>> KAKAKIDZ RECORDS

>>>>>>>>>> JESSICA93

>>>>>>>>>> USÉ

>>>>>>>>>> NOIR BOY GEORGE

« Supersonic youth ! » (Llamame la muerte, Presque maudit- Usine, 2 mai)

PM entente.JPGAvantage et inconvénient d’arriver en retard. Avantage: tu arrives pour trouver le groupe au milieu du concert, bloqué sur une note répétée inlassablement devant un public médusé. C’est drôle, venant de l’exterieur. Inconvénient : tu rates le premier groupe.

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Presque maudit, c’est presque comme Marilyn Rambo, presque. Une déferlante de rythmes concassés, un déluge sonore sans guère d’interruption,  avec peut-etre un peu plus de colonne vertébrale, dû à une une guitare supplémentaire que je soupconne d’être baryton mais peut-être pas.

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A l’image du morceau plein de swing classique pour lequel le groupe a réalisé une vidéo, leur musique saccadée a une légère tendance à produire chez le spectateur des mouvements incontrôlables qui te font ressembler à une animation GIF. Ou une animation gifle. Mais pas assez au goût du batteur, qui a éprouvé le besoin de jouer des cymbales avec ses pieds et de venir danser dans le public.

Jolie table aussi, où on trouvait les productions d’Epicericords, le label d’Aurel, guitariste de Presque maudit. Plein de disques et de sérigraphies magnifiques à prix libre.

« On a tous un côté Marylin… » (Marylin Rambo, Fuper, Lado – L’Ecurie, 17 nov.)

12235021_1647047992217879_5609822117425556904_nIl y a un nombre impressionnant de pédales d’effets sur scène pour Fuper. La musique du duo genévois a un côté assez minimaliste, lo-fi, une espèce de garage trafiqué ou de pop déréglée. Quelques plantages, dus sûrement à la jeunesse du projet, qui je trouve rendait le concert humain. On peut même dire que ça accentuait sérieusement le côté lo-fi.

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Fuper, merfi.

Lado, c’est une formation où les deux Marylin Rambo s’amusent à faire le backing band pour un madoliniste, si ce mot existe. C’est frais et folk de traviole.

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Marylin Rambo, c’est un duo guitare/batterie de Lozère. Math qui rocke pas mal, et même assez burné, un peu dans les parages de Pneu. Il parait que c’était pas leur meilleur concert, mais ça a bien fait danser quand même et c’était très agréable de les rencontrer. Aurel fait un microlabel très beau, epicericords (il fait le graphisme aussi) et multiplie les projets (au moins 4 à ma connaissance). Ils avaient une chouette table avec des fanzines et quelques  disques (c’est triste un concert sans table), ils m’ont vendu un CD qui ne marche pas mais comme ils donnent les affiches qu’ils vendent 5 euros, c’est pas grave.

Le label en question : http://epicericords.tumblr.com/

Anne-James Chaton/Andy Moor, Massicot – Cave12, 8 mai

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Vernissage de sortie d’album pour le groupe genévois Massicot, avec, comme première partie de choix, le duo Andy Moor (guitare / The Ex)/Anne-James Chaton.

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Anne-James Chaton à la voix, Andy Moor aux brosses

Enfin duo… la bande-son et les images fixes projetées jouent un grand rôle dans la performance de ce duo-là. Les textes/poêmes d’Anne-James Chaton sont minimalistes, factuels, des relevés, des listes. On navigue entre l’anecdotique, l’information pure et le vertige créé par l’accumulation. Ils fonctionnent souvent à la façon d’énigmes, comme celui sur la mort de Diana ou celui, très poétique, où l’on comprend plus ou moins qu’il est pornographique (dumoins c’est ce que j’ai cru comprendre… )

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Dis d’une voix profonde et imperturbable (que j’ai trouvée impressionnante de maîtrise), il y a quelque chose d’objectif, de froid et en même temps qui amène vers une tension sourde. Comme si ces chiffres, ces faits, ces infos qui sont une grande partie de notre quotidien étaient un écran où parfois on distingue le drame et l’humain. Les références à la religion et au sacré sont d’ailleurs très présentes…

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Andy Moor comme vous ne l’avais jamais vu !

La guitare d’Andy compose un décor sonore, ou passe par dessus et viens parasiter la voix, ou raconte des histoires dans son coin. Les projections ancrent dans le contexte. L’ensemble à un peu un côté Godspeed you black emperor! (Les lignes de guitares ont d’ailleurs un petit goût post-rock, enfin quand même façon The Ex, hein).

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Cave12 est remplie lorsque les Massicot montent sur scène. Leur set était bien trépidant, emmené par une basse-jouet qui donne une tonalité de traviole à leur musique répétitive et malicieuse. Mais j’avoue que j’étais plutôt fatigué et je n’ai pas profité plus que ça du concert. C’était la fête, en tous cas.

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« Virée virons vrillés » (Daîkiri, Les Spritz – Cave12, 11 avril)

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Du noise pour rigoler. Du noise pour délirer et rentrer en transe… Ce concert a eu la très bonne idée de commencer pile au moment où nous sommes arrivés, c’est-à-dire bien en retard. Il proposait deux duos bien décalés : Daïkiri, basse/batterie de Metz et Les Spritz, guitare / batterie siciliens.

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Daîkiri ouvre le bal. Le groupe joue sur le sol, ce sont les amplis qui sont empilés sur la scène, comme un mur derrière le groupe. La basse a carrément un chouette son : beau grain bien baveux et en même temps on distingue parfaitement les notes aigues.

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Daîkiri opère dans le mode survolté – un peu genre 33 tours passé à la vitesse supérieure (et c’est également le cas pour la voix – à croire que c’est vraiment leur but de faire cette impression…) Les morceaux sont souvent bâtis sur le même principe : on fait tourbillonner un riff jusqu’à lui faire prendre sa force d’impact maximale et BAM! on balance le riff suivant. Ca donne à chaque fois comme un sentiment d’accélération, on a un peu l’impression d’être dans une centrifugeuse. La voix aigue du chanteur rajoute au côté totalement décalé. Plus le concert avance, plus le groupe devient fou. Bref, vous l’avez compris, c’était magnifique.

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Les Spritz travaillent un peu la même veine, avec le côté épileptique un peu moins marqué. La guitare a un je-ne-sais-quoi de post punk et les riffs ont quelque chose de classique (j’avais jamais écouté avant donc c’est vraiment l’impression sur le moment). Mais le principe reste le même, et même poussé encore davantage. On tourne en boucle, encore et encore, on fait monter la sauce, sûrement, on vrille, on vrille, on creuse. Toujours la même chose. Encore. Ton cerveau fume. Tu ne tiens plus. (Franchement, y’a eu un morceau où ça a duré tellement longtemps… c’était abusé…je serais vraiment curieux de connaître le nombre exact de répétitions.) Et puis, l’explosion in the sky, le break, la variation, le lâchage de nerfs et là, c’est la trance, la fête, l’éclate.

Voilà, voilà, c’était donc une bien belle soirée où étaient d’ailleurs proposés des cocktails qui n’étaient peut-être pas pour rien dans sa réussite. Et aussi de belles tables de distributions avec des zines, des disques, des sérigraphies. Et ça aussi, ça fait plaisir.