Hardcore à la petite semaine 2 (Darius, Uns, Death Engine – L’Usine, 17 mars 2015)

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J’aimais bien l’affiche de ce concert : un groupe de post-rock, un groupe de noise-rock et un groupe de post-hardcore. Bon, les étiquettes ça vaut ce que ça vaut mais c’est quand même moins ennuyeux que d’avoir l’impression d’entendre trois fois le même discours.

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Darius

C’est Darius qui a joué en premier. Les trois guitaristes de ce groupe ont des guitares bien funky et empilent leurs arpèges scintillants ou leurs accords syncopés pour créer un post-rock mélancolique et assez puissant.

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Uns

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Puis, Uns. Uns de Limoges, Limoges city ! Le CSP, la porcelaine, le plateau de Mille-Vaches, yeah ! Qui fait une musique assez difficile à décrire tant ils semblent parfois prendre un malin plaisir à prendre à contre-pied les structures classiques du rock. Il y a des petites notes cristallines qui se développent et se répètent, mais aussi des gros accords bien accrochés à la terre (le côté Mille-vaches…). Les morceaux sont longs, peut-être parfois trop. C’est narratif, ambitieux, personnel. Ils ont sorti un joli CD qu’ils vendent à prix libre.

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Death Engine

Et Death engine investit la scène. Pas de bonjour ni d’au revoir, on est pas là pour rigoler. Death Engine déverse ses torrents de bruit. Pas un moment de répit, pas un silence, à peine une intro répétitive qu’on est reparti, la tête sous l’eau. Mur du son sur tous les morceaux, intensité maximale. Et en même temps, pas un break en trop, on sent que c’est un groupe qui sait exactement la musique qu’il joue.

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Hey, les Uns sont en rade d’une date le 20 mars (Lausanne a été annulé), si quelqu’un a un plan de secours…

PS Oui, je suis de Limoges.

Cette routine n’est pas forcément l’enfer… (Swain, Direct effect, Le Grand Mal – Usine, 10 mars 2015)

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Ouuuuh, dur les concerts de milieux de semaine, et sans grosse tête d’affiche en plus. Lorsque j’arrive, Le Grand Mal est en train d’exprimer sa vision du hardcore sombre et torturé devant un cercle restreint mais néanmoins attentif d’une quinzaine de personnes, en comptant les membres des autres groupes, bien sûr.

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LGM

Ils le font avec conviction, ça pioche un peu à tous les rateliers : grind, métal, hardcore, punk. Moderne, quoi. C’est dark, très dark, tellement dark qu’ils ont un morceau qui m’a fait penser à Tom Waits mélangé à…ben, à du hardcore, tu suis ou quoi?!

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Direct effect

On remonte le temps avec Direct effect, des Américains qui, malgré leur jeune âge, font du punk-rock qui aurait pu se jouer en 1981. Ca fait du bien après toutes ces darkeries d’entendre des mélodies qui donne envie de lever le poing et de danser débilement. Dommage que le guitariste trouve que c’est une bonne idée de mettre des solos dans du punk. Ceci dit le groupe fait jeune, timide, on capte rien à ce que raconte le chanteur entre les morceaux et on a l’impression qu’ils sont soulagés d’en finir.

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Swain

Ce n’est pas le cas de Swain, des Hollandais émigrés à Berlin (si j’ai bien compris). Le chanteur aime communiquer. Là aussi, ça fait du bien. Il nous raconte qu’il trouve qu’il y a quand même beaucoup de BMW à Genève et, plus intéressant, qu’il a envie de conserver la folie qu’il a ressenti lorsqu’il découvrait le hardcore, tout gamin, et de ne pas céder aux conventions et codes sociaux du punk. Moi je dis, plutôt bien comme message. Et il passe à l’action en dansant sauvagement et en headbangant tout ce qu’il peut. Leur « grungy hardcore » m’a vraiment fait penser à ce que je connais de Pissed Jeans, un espèce de hardcore garage surpuissant, vraiment pas dégueu. De toutes façons, un groupe qui joue « Waiting room » de Fugazi pendant ses balances ne peut pas être mauvais !

PS Le titre c’est parce que Swain s’appelait avant « This routine is hell »…

« J’écoute de moins en moins de punk éthiopien joué par des Hollandais mais là je vais me rattraper ! » (Orchestre tout-puissant Marcel Duchamp, The Ex, Konono n°1 – Brise-Glace, 26 février 2015)

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Jésus, je l’ai attendu ce concert… A l’entrée, bof bof : les appareils photos sont interdits. Ah, pourquoi? Pour que les gens puissent profiter de la musique. Vois pas le rapport. Et puis, fallait demander une autorisation par mail mais vous ne pouviez pas le savoir car c’est marqué nulle part. Hmmm, et bien merci bien…

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Vous vouliez peut-être savoir à quoi ils ressemblent, Orchestre Tout-puissant ? Et bien… non.

Bref, tour de chauffe avec Orchestre Tout-puissant Marcel Duchamp, qui joue une musique à mi chemin entre des beats africains, une pop tendue et des passages plus syncopés. Pas désagréable mais le côté un peu lisse de ce groupe m’a laissé légèrement sur ma faim. Je ne pouvais pas m’empêcher de faire des comparaisons avec l’ancienne formation du batteur, Dog faced hermans, plus dissonant et aventureux…

Petite pause et deuxième mauvaise surprise. Une copine garde notre fille et j’ai besoin d’aller chercher mon téléphone que j’ai oublié dans la voiture, mais un vigile m’indique que toute sortie est définitive. Et là, ça commence à faire beaucoup. Ce sera quoi, la prochaine fois : tenue correcte exigée ? Contrôle des papiers en règle ? C’est quoi la musique qu’on vient écouter déjà, ce soir? Du punk ? Ah, ouais ? Le vigile en question m’a laissé faire un aller-retour au parking, mais bon…

Puis The Ex prend possession de la scène et on oublie tout ça. Comme c’est bon de retrouver leur simplicité, leur plaisir de gamins à faire du bruit ensemble. On était du côté de Terrie, son ampli nous crachait presque directement dans les oreilles. Quel pied ! Ces rythmiques qui tout à coup s’emballent et trépignent de manière absurde, ces solos de traviole… On a même eu droit à une impro de grande classe contre la rambarde en métal du bord de la scène.

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Et là, ce bon vieux Terrie qui vient chercher Andy pour une bagarre de guitares The Exienne ! Et ben… non plus.

Finalement, leur set aura été génial mais me donnera l’impression d’être pas si long, forcément. Peut-être qu’ils seront revenus sur scène durant le set de Konono, mais pour nous c’était le temps de partir. Des feux d’artifice de bruit plein les oreilles…

PS Merci Daniel pour le titre…

Taulard – « Les abords du lycée »

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C’est drôle, ce groupe.  Les petites mélodies faciles et rigolotes façon nintendo servies par une basse et un synthé joueurs et les paroles introspectives, concernées et perturbées. Et on balance le tout et ça donne un mélange que je trouve bien personnel. Comme du punk sans se cacher derrière les cris, ou de l’électro avec un cerveau.

Les paroles, c’est un peu pareil. On met en rime toute la vie et on balance. Depuis un hymne au Moucherotte jusqu’à une lettre pleine de remord à une ancienne petite amie ou une histoire d’auto-stop qui tourne presque mal. D’autres choses un peu plus énigmatiques, aussi. Y’a toujours cette spontanéité, cette sincérité un peu sur le fil qui est assez poignante.

Au premier abord, j’avais trouvé l’esthétique du disque peu attirante. En fait, elle correspond totalement à la musique de Taulard. Simple, à la fois réaliste et poétique, avec ses zones d’ombres et surtout ne se souciant pas trop de correspondre à des modes. Le disque est sorti en collaboration avec le label grenoblois Taenia Solium (et aussi Et mon cul c’est du tofu ? Mais c’est pas marqué sur le disque, j’ai pas trop compris…). Il est vendu à prix libre et sent bon le DIY. Y’a un chouette texte dans le livret qui explique les motivations pour sortir ce genre de disque et le choix du prix libre.

Et d’ailleurs, l’album est téléchargeable sur leur site. Trop gentils…

http://taenia-solium.net/cadre.htm

http://taulard.bandcamp.com/

http://taulard.blogspot.fr/

Comme à la maison ! (Nevraska + Smutt – 24 janvier 2015, Alterlocal)

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Par une soirée bien hivernale, rien de tel que du bon noise au coin du feu pour se réchauffer. C’est justement ce que proposait ce soir l’Alterlocal. Et vu la taille du local en question, on risque pas d’avoir froid.

Enfin, toute lumière éteinte, boule à facettes et projo brillant de tous leurs feux, le mini local prend quand même des airs de salle de concert et c’est Nevraska qui ouvre le bal. Ce duo basse-batterie est, ai-je entendu, tout récent, mais déjà bien en place.

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Nevraska

Math-rock bien véloce. Ca tricote des parties binaires avec des choses plus complexes. Une basse plutôt claire que distordue (j’ai même trouvé qu’il y avait parfois des petites sonorités jazz rock…), une batterie qui en met partout et très très fort comme il se doit. Bref, ça défile à une vitesse que ton cerveau à du mal à enregistrer mais tu te laisses aller et ça va bien se passer, comme on dit par ici.

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Smutt in da pit

Avec Smutt, on change de propos (mais c’est ça qu’est bien) : punk-rock carrément old school, puissant, entrainant, joyeux. Tout ce qu’il faut, quoi. Si Nevraska envoie le bois, Smutt met le feu!

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J’ai pensé aux Dead Kennedys, Adolescents, Ramones. Il m’a semblé qu’ils faisaient des reprises que j’avais l’impression de connaître par coeur sans être capable de mettre un nom dessus. Et même ils enchainent les morceaux et ça c’est la classe (quoi qu’avec 2 mins le titre, il vaux mieux echaîner…) ! Chanteur noyé dans le public, blagues, pogo, foule en délire, petit rappel. Ca y est, j’ai plus froid.

Varsovie, perle sombre

C’était durant une fête de la musique, à Grenoble, il y a déjà quelques années. On se dit que, quand même, on va aller y faire un tour, des fois que… Je m’étais arrêté dans un parc, devant un groupe dont le look plutôt sombre jurait plutôt avec l’esprit festif qui règne lors de cet événement.

La chance de découvrir des groupes, c’est ce qui est génial avec les festivals, et la Fête de la musique est une sorte de festival même si on a peut-être un peu moins de chance d’être surpris qu’ailleurs – d’être happé par quelque chose alors qu’on ne s’y attend pas. Je ne peux pas dire que je sois fan à priori du style de musique que joue Varsovie, mais on s’en fout car j’ai été complètement hypnotisé par leur set.

Varsovie joue un espèce de punk (c’était ça le look dont je parlais plus haut) – maintenant on dit « post-punk » -, un peu new-wave, c’est-à-dire sombre, mélancolique mais également épuré et qui a quelque chose de très juste et comme ciselé au niveau des mélodies. Au milieu des dizaines de groupes de (reprises) rock démonstratifs et braillards qui infestent la fête de la musique, comme c’était bon de tomber sur cette perle sombre !

Deuxièmement, Varsovie chante en français. Et ça sonne, ce qui en fait donc un cas assez rarissime et mérite l’intérêt.cd-1cd-2cd

Je ne me rappelle plus comment je me suis procuré Neuf millimètres, leur CD démo. Ce disque a produit sur moi exactement le même effet que les concerts : un groupe dont je n’attends rien et qui s’impose. Cinq titres parfaits, taillant leur route impeccablement entre montées de fièvres bruyantes et mélodies. Et surtout, surtout : rien à enlever, rien. Juste la moelle, chaque idée à sa place, pas un coup de grosse caisse en trop, rien. Claque.

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Je n’ai pas écouté leur deuxième disque, Etat civil, sorti en 2010. J’ai repris le train avec leur deuxième véritable album L’Heure et la trajectoire, sorti cette année. J’aime toujours, mais ce disque a quelque chose de plus clair. La production est moins abrasive sur certains morceaux, elle arrondit un peu plus les angles. La guitare se fait plus cristalline, la basse plus ronde, et la voix même est plus posée, perdant un peu le côté sale. D’avantage en avant, elle prend des accents rock français, noir désirien sur Hotel Roma ou L’Heure et la trajectoire (et son break aux relents de Joy Division). En tous cas, on peut pas leur reprocher d’avoir peur du lyrisme. Bon, le sentiment d’urgence et de fièvre est toujours là, ça sonne toujours et, personnellement, je me laisse volontiers entraîné par le dance-punk génial de Sunsiaré et son riff robotique. Mon morceau préféré de cet album dansant et lyrique.

PS C’est rigolo, le terme « post-punk » parce que c’est un terme inventé à posteriori pour qualifier une musique déjà ancienne, si on peut dire, et quasiment contemporaine du punk. En gros, si les Sex Pistols sortent leur premier album Never mind the bollocks en 1977, le « post-punk » arrive un an après, avec le premier disque de Joy division en 1978. Ou quelque chose comme ça…

http://varsovie.bandcamp.com/

http://www.thoseopposedrecords.com/

http://www.infrastition.com/index.php/en/

Festival Face J – J3 (Sathonay trio, Two Pin Din, Shopping – Cave12, 6 déc 2014)

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Retour à Cave 12 pour profiter un peu d’un festival bien intéressant, qui donne envie de faire le trajet jusqu’à Genève tous les soirs !

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Sathonay trio

La soirée à débuté en douceur avec Sathonay trio. Trio donc (violoncelle, Saz, batterie), construit autour du Saz, luth d’origine turc, et des musiques orientales. Mais ce n’est qu’une base pour s’envoler vers des horizons tour à tour cotonneux et planants et des montées de fièvre bruitistes, nettement plus rythmés. Super concert, même si le deuxième type de morceaux me fait nettement plus vibrer. Certains passages m’ont fait penser à The Roof et le concert s’est terminé sur un air d’origine grecque, qu’avait également repris il me semble, Kletka Red.

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Ensuite, Two Pin Din. Les antécédents de ce duo de guitaristes (ex-Nomeansno et Dog faced hermans) me mettaient l’eau à la bouche, même si j’avais un peur du syndrôme « les vieux punks prennent leur retraite et s’achètent des amplis 5 watts »… C’est bête. J’avais tort. Two Pin Din est un duo génial, auquel il ne manque rien.

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C’est une espèce de punk-rock minimaliste (forcément, deux guitares…), avec de petites évocations surf, rock n’roll ou même un peu country. Mais il y a toujours un petit truc de travers qui vient perturber les choses. « We »re not very good at telling jokes between songs. », disent-ils au début du set, mais c’est pas vrai. En fait, leur concert entier à l’air comme une grande blague bruyante et malicieuse.

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L’utilisation des guitares est très percussive et a un petit air de famille avec The Ex. C’est génial de voir un groupe où les membres expriment à ce point leur personnalité. Dans la musique, mais rien que leur apparence est frappante. Andy Kerr, ressemble au canadien typique, simple, brut de décoffrage et de bonne humeur tandis que Wilf Plum a une dégaine d’artiste excentrique, presque un peu dandy, qui représenterait mieux le vieux continent.

Ensuite, y’a eu Shopping, trio anglais (deux filles et un gars, pas si courant) jouant une sorte de punk new-wave, où on sentait également des influences un peu reggae, ou ska. Ca m’a fait penser à la période Sandinista des Clash. Ils étaient jeunes mais super à l’aise sur scène et leur set dégageait vraiment quelque chose. Chouette découverte !

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On a pas été très attentif à la suite donc je ne peux pas en parler. On est même parti avant la fin mais je suis sûr que DJ Yabon a su « mettre la foule en trance dans la félicité », comme il le promettait !

Hey, on peut trouver une discographie commentée géniale de Dog faced hermans ici :  http://www.perteetfracas.org/zine/oldies/dog_faced_hermans.htm

T’es pas une légende, t’es juste vieux…

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J’avais vu SNFU, il y a peut-être 20 ans, à Limoges, et j’étais curieux de voir ce qu’ils étaient devenus. Le flyer de l’Usine (Genève) annonçait la couleur : « Survivors of the punk night », avec une photo de Mr Chi Pig (le chanteur), sa barbe effilochée, son crâne dégarni… Et ben, après quelques minutes d’observation, la magie a quand même fait son effet. Et je ne fus pas le seul à dodeliner de la tête, la salle était assez déchainée. Pas de message politique, juste des gars avec qui on passe un bon moment en partageant une musique qu’on aime. J’aime bien les groupes punks qui ont cet esprit (qui n’est pas forcément exclusif d’un « message », d’ailleurs, mais qui est plus quelque chose d' »incarné » que d’abord un discours). A part ça, le chanteur est le seul « survivant » du groupe (si j’ai bien compris) et le terme survivant n’est pas trop fort. Son parcours est assez chaotique. Il y a un film plutôt pathétique sur lui (Open your mouth and say… Mr Chi Pig), où l’on apprend qu’il a notamment été sauvé du suicide par un flic. Ironique, pour le chanteur d’un groupe dont le nom signifie Society’s No Fucking Use !

J’ai découvert aussi Ultra Bidé, un groupe de noise japonais qui a donné un des concerts les plus joyeux que j’ai jamais vus.

Kiss the bottle – une poignée de titres sur un cd donné dans un concert…

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Pas si facile de trouver une voix vraiment personnelle dans le hardcore. Les groupes se suivent et se ressemblent souvent. Dans tous les groupes qu’il a faits (Peu être, Carther matha, Amanda Woodward, je ne les connais pas tous), Gérôme a toujours fait preuve de créativité. Les paroles de Kiss the bottle reprennent des moments passés vers la Pologne (sauf erreur de ma part), un peu à la manière d’un carnet de voyage, autant dire du jamais vu dans ce style de musique (ça n’engage que moi). C’est rugueux, sale, comme la musique, comme le chant, plus simple et concret que ses paroles d’Amanda Woodward (mieux, à mon avis). Le chant lui aussi a quelque chose de plus posé et sonne davantage sur la musique. Le son est bon, ça envoie du bois mais je trouve que les riffs et les breaks s’enchainent un peu trop vite, de manière un peu automatique. Bref, je ne suis pas toujours fan de la musique mais c’est quand même chouette de voir une voix faire son chemin.
On peut écouter quelques titres ici, j’aime particulièrement « Sévèrement dosé » :
http://www.stonehengerecords.com/kissthebottle/