Child abuse (Cave 12, 10 octobre 2014) – « Crazy loud shit !!! »

C’était l’occasion de découvrir ce lieu – Cave 12 – spécialisé dans la musique expérimentale (cousin du 102 à Grenoble ou des Instants chavirés à Montreuil). Facile d’accès (centre de Genève, quartier des écoles et universités), c’est une jolie petite salle (vraiment une cave) où les organisateurs accueillent avec le sourire. J’ai trouvé très plaisante la présentation orale – et drôle – des concerts par les organisateurs, ça met un peu de convivialité dans une soirée qui autrement pourrait être froide. Et encore, je suis initié – bonjour l’impression de niche ultra-spécialisée que ça doit faire si on est novice…

fond

La soirée a commencé par deux sets de bruit à base d’électro (j’ai retenu aucun nom mais je mets le lien vers la page de la soirée), façon les oreilles collées à un réacteur d’avion. J’ai été assez peu surpris, je trouve cette musique pas extrêmement évocatrice et assez linéaire mais j’aime bien la puissance qui s’en dégage ainsi que le « grain ». En plus, y’avait un joli fond visuel pour le premier set. Troisième set dans le même style, avec un gars à la voix, façon râle d’agonisant. D’ailleurs il a fait mine de se pendre tout le concert et est allé s’affaler sur le sol du bar à la fin. Performance, performance…

child abuse 2

Bon, j’étais venu pour les américains de Child abuse et leur noise saccadé, violent et ludique (ah oui, c’est violent MAIS ludique, y’a toute une thématique autour des jouets et de l’enfance…). Ils ont envoyé sec. Leur son est super bon (c’est ça qui m’avait attiré dans ce que j’avais pu entendre d’eux, ça et le fait qu’ils ont sorti leur dernier disque sur le label Skin Graft), leurs morceaux empilent les rythmes tortueux et improbables et les couches de bruit, tout en restant écoutable et même qu’on dansait un peu. Le set était un peu court, un petit thank you, un morceau en rab et un mot sur les disques et tee-shirts qui permettent de payer l’essence et c’était plié. Mais bon, fatigués par la tournée, j’imagine.

child abuse 3

La petite folie qui se dégage du groupe (rien que leurs têtes improbables…) est bien représentative de ce qui fait l’intérêt de la musique noise, je trouve. Une certaine apologie ludique (décidément…) de la déviance qui crée un espace de liberté et de créativité qui fait du bien.

Bref, bien content d’avoir vu ce groupe !

OLYMPUS DIGITAL CAMERA

Photo exquise d’un groupe classieux. (Dominika Michalowska)

http://www.cave12.org/CHILD-ABUSE-WITTMER-MEIRINO-DUO

http://www.skingraftrecords.com/bandhtmlpages/child_abuse.html

Genève

GVA by night…

L’autre côté de la carte postale…

jeff mercier

Jeff Mercier est secouriste au PGHM et alpiniste de haut niveau. Son blog est captivant autant par ses réalisations en montagne que par la façon détachée et ironique qu’il a de raconter ses voies et de se mettre en scène en tant qu’alpiniste. Une autre qualité, c’est son franc-parler quand il aborde l’alpinisme aujourd’hui, que ce soit quand il aborde le point de vue du secouriste  ou l’attraction qu’exercent sur les esprit les « mythes » de la montagnes : le Mont-Blanc, la compétition, la performance, l’engagement…

http://jeffmercier.blogspot.fr/2014/08/aiguille-dargentiere-3901m-ouverture-d.html

Le retour !

affiche-small

Le « Festival international du film à la con » est de retour à Thônes cette année (après un an de pause, je crois). Ambiance « bonne déconne » en perspective pour ce festival de copains, avec, si j’en crois mon expérience des années précédentes, quelques perles cachées au milieu des grosses déconnades. On y avait vu par exemple « Black swan revival and the karma people », spectacle étonnant traitant sur un mode humoristique le thème de la secte (en tous cas c’est comme ça que je l’avais compris). Bref, faut y aller le coeur léger et l’esprit ouvert !

http://www.festival-film-ala-con.com/

T’es pas une légende, t’es juste vieux…

snfu-web

J’avais vu SNFU, il y a peut-être 20 ans, à Limoges, et j’étais curieux de voir ce qu’ils étaient devenus. Le flyer de l’Usine (Genève) annonçait la couleur : « Survivors of the punk night », avec une photo de Mr Chi Pig (le chanteur), sa barbe effilochée, son crâne dégarni… Et ben, après quelques minutes d’observation, la magie a quand même fait son effet. Et je ne fus pas le seul à dodeliner de la tête, la salle était assez déchainée. Pas de message politique, juste des gars avec qui on passe un bon moment en partageant une musique qu’on aime. J’aime bien les groupes punks qui ont cet esprit (qui n’est pas forcément exclusif d’un « message », d’ailleurs, mais qui est plus quelque chose d' »incarné » que d’abord un discours). A part ça, le chanteur est le seul « survivant » du groupe (si j’ai bien compris) et le terme survivant n’est pas trop fort. Son parcours est assez chaotique. Il y a un film plutôt pathétique sur lui (Open your mouth and say… Mr Chi Pig), où l’on apprend qu’il a notamment été sauvé du suicide par un flic. Ironique, pour le chanteur d’un groupe dont le nom signifie Society’s No Fucking Use !

J’ai découvert aussi Ultra Bidé, un groupe de noise japonais qui a donné un des concerts les plus joyeux que j’ai jamais vus.

Kiss the bottle – une poignée de titres sur un cd donné dans un concert…

ktb pochette
Pas si facile de trouver une voix vraiment personnelle dans le hardcore. Les groupes se suivent et se ressemblent souvent. Dans tous les groupes qu’il a faits (Peu être, Carther matha, Amanda Woodward, je ne les connais pas tous), Gérôme a toujours fait preuve de créativité. Les paroles de Kiss the bottle reprennent des moments passés vers la Pologne (sauf erreur de ma part), un peu à la manière d’un carnet de voyage, autant dire du jamais vu dans ce style de musique (ça n’engage que moi). C’est rugueux, sale, comme la musique, comme le chant, plus simple et concret que ses paroles d’Amanda Woodward (mieux, à mon avis). Le chant lui aussi a quelque chose de plus posé et sonne davantage sur la musique. Le son est bon, ça envoie du bois mais je trouve que les riffs et les breaks s’enchainent un peu trop vite, de manière un peu automatique. Bref, je ne suis pas toujours fan de la musique mais c’est quand même chouette de voir une voix faire son chemin.
On peut écouter quelques titres ici, j’aime particulièrement « Sévèrement dosé » :
http://www.stonehengerecords.com/kissthebottle/