Tu parles le Quicksand ? Le Jawbox, le Helmet, le Girls against boys ? Si c’est le cas, il y a des chances pour que tu te retrouves en terrain familier avec cet album des Italiens de Flying disk, déjà auteurs d’une première galette sympathique. Au cours des quatre années qui séparent les deux disques, le groupe a continué à progresser et à affirmer ses choix. Son post-hardcore est de plus en plus coloré par les mélodies et les petites bombes qui ouvrent le disque – One way to forget, On the run – donnent le ton : Flying disk vire de plus en plus du côté rock de la force. Aucun mal à ça, tout le monde aime un bon gros riff rock de temps en temps et, avec son très typé mais aux petits oignons – guitare ample qui résonne dans la nuit, basse qui ronfle impeccablement -, ces morceaux sont remplis de chouettes idées, de breaks virevoltants, de dynamiques bien maîtrisées.
Pour autant, tous les morceaux ne font pas une impression aussi satisfaisante. L’énergie se dilue un peu sur les titres du milieu et plusieurs moments moins inspirés. On ne peut quand même pas faire comme si cette musique n’existait pas depuis 20 ans et je jure sur la tête de ma maman bien-aimée que j’ai déjà entendu les arpèges de Night creatures tels quels ou presque ailleurs. L’impression aussi parfois que l’ambition mélodique du groupe se fait au détriment de la tension des morceaux et qu’il manque des titres comme Scrape the bottom sur le premier album, certes plus basique dans leur progression mélodique mais qui avait quelque chose d’instinctif et de mordant.
Album attachant, qui respire la passion, Urgency peut séduire mais aussi laisser sur cette impression de références un peu encombrantes. Heureusement, les coups gagnants sont suffisamment nombreux pour donner envie de suivre le groupe et d’entendre ce qu’il peut donner sur scène, en vrai.
Flying disk, « Urgency » LP (Brigante Records / Scatti Vorticosi / Edison Box)
>>>>>>>>>> FLYING DISK