« La belle Belgique sonique » (Nurse, It it anita – Le Poulpe, 6 déc.)

Ca fait déjà un mois, mais le souvenir est encore chaud comme la braise : Nurse et It it anita au Poulpe. Disons-le tout net : certainement le concert le plus mémorable que j’ai vu dans ce lieu.

Issu de différentes formations – Crappy stuff, NFO, Shivaz – Nurse pratique un rock noisy émotionnel très abouti, qui les place à part dans la scène locale.

Le groupe avait annoncé c’était leur dernier concert avant longtemps. Acculé par les contraintes diverses – comme tout ceux qui essaient de mener de front leur passion et le reste – ils tentent, si j’ai bien compris, de se dégager du temps pour créer de nouveau et, peut-être, donner une suite à leur merveilleux premier LP.

Les morceaux de Nurse sont une matière sombre mais hautement inflammable et il y a toujours un moment où elle s’embrase. C’est chouette de les réentendre sur cette scène, agrémentés d’une reprise du groupe grenoblois Virago que j’entendais pour la première fois. D’autant plus qu’à la console, Jérémie a ciselé un son d’une profondeur étonnante qui permet de les entendre dans les meilleures conditions qui soient.

Les Belges de It it anita étaient plutôt attendus, et pour cause, un premier concert au Brise-Glace avait laissé des marques et convaincu pas mal de monde. Y’a pas de hasard.

It it anita pratique aussi un rock bruyant qui, au-delà de l’influence Sonic youth évidente surtout sur les premiers disques, va piocher un peu partout sans a priori.

Mais sur scène, le mélange prend totalement corps. Rythmique baston, mélodies gorgées d’émotion et murs du son irradiants. It it anita joue sur tous les tableaux, appuie sur toutes les manettes en même temps, excelle dans toutes les disciplines. Et, là aussi, le son joue sa part et transcende la musique.

Un bon concert, c’est aussi un public qui vibre et réagit et l’action est dans la fosse autant que sur scène. Hystérie, tremblement, échange de fluide, osmose océanique entre les Belges soniques et la foule en sueur qui se presse contre la scène.

Le groupe finit par descendre la batterie au milieu du public – bien sûr qu’ils la descendent – pour une dernière transe sauvage et collective. Pas d’évanouissement, de visions ou d’état de conscience modifié mais on n’en était pas loin.

« Reignier, on va se faire tatouer tes initiales sur la poitrine ! », rigole le groupe. Sûr qu’en tous cas on t’oubliera pas de sitôt, Anita.

A suivre : une chouette interview, aussi bientôt qu’il sera possible.

PS Les photos sont encore une fois d’Olive. Je sais pas si il était inspiré ou si c’est un nouvel appareil photo, mais il faut absolument visiter son site Lowlightconditions pour aller voir toute la série qui est géniale. Merci Olive.

>>>>>>>>>> IT IT ANITA

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