Comme à la maison ! (Nevraska + Smutt – 24 janvier 2015, Alterlocal)

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Par une soirée bien hivernale, rien de tel que du bon noise au coin du feu pour se réchauffer. C’est justement ce que proposait ce soir l’Alterlocal. Et vu la taille du local en question, on risque pas d’avoir froid.

Enfin, toute lumière éteinte, boule à facettes et projo brillant de tous leurs feux, le mini local prend quand même des airs de salle de concert et c’est Nevraska qui ouvre le bal. Ce duo basse-batterie est, ai-je entendu, tout récent, mais déjà bien en place.

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Nevraska

Math-rock bien véloce. Ca tricote des parties binaires avec des choses plus complexes. Une basse plutôt claire que distordue (j’ai même trouvé qu’il y avait parfois des petites sonorités jazz rock…), une batterie qui en met partout et très très fort comme il se doit. Bref, ça défile à une vitesse que ton cerveau à du mal à enregistrer mais tu te laisses aller et ça va bien se passer, comme on dit par ici.

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Smutt in da pit

Avec Smutt, on change de propos (mais c’est ça qu’est bien) : punk-rock carrément old school, puissant, entrainant, joyeux. Tout ce qu’il faut, quoi. Si Nevraska envoie le bois, Smutt met le feu!

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J’ai pensé aux Dead Kennedys, Adolescents, Ramones. Il m’a semblé qu’ils faisaient des reprises que j’avais l’impression de connaître par coeur sans être capable de mettre un nom dessus. Et même ils enchainent les morceaux et ça c’est la classe (quoi qu’avec 2 mins le titre, il vaux mieux echaîner…) ! Chanteur noyé dans le public, blagues, pogo, foule en délire, petit rappel. Ca y est, j’ai plus froid.

Pierre blanche pour une journée noire

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Les voitures avancaient plus lentement. Les gens parlaient plus bas. Ou étaient-ce mes yeux et mes oreilles sous le coup de l’horrible nouvelle ? On a été quelques-uns à se retrouver devant la mairie de La Roche pour marquer ce moment d’une pierre blanche et rendre hommage à Charlie. Ce qui fait le plus mal, c’est de repenser au grand duduche que je lisais quand j’étais gamin. Cette gaieté, cette joie de vivre de sale gosse. Assassinée.

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Varsovie, perle sombre

C’était durant une fête de la musique, à Grenoble, il y a déjà quelques années. On se dit que, quand même, on va aller y faire un tour, des fois que… Je m’étais arrêté dans un parc, devant un groupe dont le look plutôt sombre jurait plutôt avec l’esprit festif qui règne lors de cet événement.

La chance de découvrir des groupes, c’est ce qui est génial avec les festivals, et la Fête de la musique est une sorte de festival même si on a peut-être un peu moins de chance d’être surpris qu’ailleurs – d’être happé par quelque chose alors qu’on ne s’y attend pas. Je ne peux pas dire que je sois fan à priori du style de musique que joue Varsovie, mais on s’en fout car j’ai été complètement hypnotisé par leur set.

Varsovie joue un espèce de punk (c’était ça le look dont je parlais plus haut) – maintenant on dit « post-punk » -, un peu new-wave, c’est-à-dire sombre, mélancolique mais également épuré et qui a quelque chose de très juste et comme ciselé au niveau des mélodies. Au milieu des dizaines de groupes de (reprises) rock démonstratifs et braillards qui infestent la fête de la musique, comme c’était bon de tomber sur cette perle sombre !

Deuxièmement, Varsovie chante en français. Et ça sonne, ce qui en fait donc un cas assez rarissime et mérite l’intérêt.cd-1cd-2cd

Je ne me rappelle plus comment je me suis procuré Neuf millimètres, leur CD démo. Ce disque a produit sur moi exactement le même effet que les concerts : un groupe dont je n’attends rien et qui s’impose. Cinq titres parfaits, taillant leur route impeccablement entre montées de fièvres bruyantes et mélodies. Et surtout, surtout : rien à enlever, rien. Juste la moelle, chaque idée à sa place, pas un coup de grosse caisse en trop, rien. Claque.

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Je n’ai pas écouté leur deuxième disque, Etat civil, sorti en 2010. J’ai repris le train avec leur deuxième véritable album L’Heure et la trajectoire, sorti cette année. J’aime toujours, mais ce disque a quelque chose de plus clair. La production est moins abrasive sur certains morceaux, elle arrondit un peu plus les angles. La guitare se fait plus cristalline, la basse plus ronde, et la voix même est plus posée, perdant un peu le côté sale. D’avantage en avant, elle prend des accents rock français, noir désirien sur Hotel Roma ou L’Heure et la trajectoire (et son break aux relents de Joy Division). En tous cas, on peut pas leur reprocher d’avoir peur du lyrisme. Bon, le sentiment d’urgence et de fièvre est toujours là, ça sonne toujours et, personnellement, je me laisse volontiers entraîné par le dance-punk génial de Sunsiaré et son riff robotique. Mon morceau préféré de cet album dansant et lyrique.

PS C’est rigolo, le terme « post-punk » parce que c’est un terme inventé à posteriori pour qualifier une musique déjà ancienne, si on peut dire, et quasiment contemporaine du punk. En gros, si les Sex Pistols sortent leur premier album Never mind the bollocks en 1977, le « post-punk » arrive un an après, avec le premier disque de Joy division en 1978. Ou quelque chose comme ça…

http://varsovie.bandcamp.com/

http://www.thoseopposedrecords.com/

http://www.infrastition.com/index.php/en/