Suite de nos aventures au pays de la noise. Après une première soirée haute en couleurs – et comment ne serait-ce pas le cas avec les gais lurons légèrement cramés de Dewaere ? -, fatigués mais euphoriques mais attention sans autre drogue dans le corps que l’adrénaline et l’endorphine, on file vers Annecy et son fameux Bistro des Tilleuls.
Là-bas, les choses se lancent doucement. Les Russes ont du retard. On admire les travaux réalisés dans l’été qui optimise l’espace de scène. Jars arrivent. On fait connaissance, on mange et on fait les balances. A peu près en même temps. Matt, qui nous accueille, trime comme un dingue. A la fois au bar, au son et au service. Il est déjà 21 h 30. Les Russes ont l’air trop sympa. Le public est là. C’est cool.
On ouvre la soirée avec Cutter, devant un public déjà bien compact, puis c’est au tour de Jars de monter sur scène. Repérés sur un ou deux webzines et sur la foi de quelques morceaux, on est bien curieux de voir ce que ça va donner.
Jésus, y’a certainement pas de lézard. Jars, c’est le power trio par excellence. Formation rapprochée, combative, qui maintient un feu nourri jusqu’à ce que tu tombes à genoux.
Leur noise-rock sale et lourdingue évoque irrésistiblement quelques figures du genre : Big black, ou Jesus lizard pour les arpèges torves, mais aussi parfois des trucs plus rock mais pas moins énervés – Nirvana période Bleach, pour être précis. Et cette voix rauque gueulée en russe qui en rajoute encore dans la rage crue. Les groupes qui chantent dans leur propre langue ont quelque chose en plus, pas en moins. Enfin, certains.
Le public massé devant la petite scène est immédiatement ultra réceptif. Pogo, chutes diverses et variées, mouvements de foule plus ou moins contrôlés. La salle est sombre, moîte et méchamment houleuse. Soir de gros temps. Sasha, le très sympathique batteur blond, rayonne derrière ses fûts. Il nous fait un show pas possible à base de grimaces maniaco-euphoriques et cogne comme un damné. Plaisir d’offrir, joie de recevoir.
Ce qu’offre Jars, c’est un set intense et punitif, mené d’une main sûre, qui s’achève dans un chaos de larsens et de hurlements. Ce genre de groupe authentique et sincère, qui sera pour toujours hors des radars, ne se croise que sur la route. Fallait être là. L’excellente interview réalisée dans l’arrière-cuisine du resto confirmera pleinement cette impression.
Affaire à suivre, sans aucun doute.
Les chouettes photos sont de l’ami Olive et de son site LowLightConditions.
>>>>>>>>>> CUTTER
>>>>>>>>>> JARS