Les New-Yorkais de Zs étaient inconnus au bataillon. Seul indice, un disque publié par Three One G attise la curiosité.
Pour autant, on est loin du hardcore à la Warsawwasraw ou Doomsday student. Le quartet propose une musique hybride, très déconstruite. Eclats de jazz. Echos de rock progressif. Parasitage électro-accoustique.
De la dentelle qui cite, qui oscille, qui flotte. Choses perçues fugacement. Tête sous l’eau. Douleur tenace. Os qui crissent.
Le premier morceau, linéaire, lancinant, envahi peu à peu par un chaos sonore poignant tient bien en haleine. Je perdrai un peu le fil par la suite. Difficile de faire autrement, peut-être, face à cette musique un brin insaisissable.
Tous les programmes de tous les festivals vous diront que Fred Frith est une légende de la guitare préparée et improvisée. C’est possible. Ca peut faire peur.
Pourtant, la musique de Fred Frith ne refuse pas les structures, les mélodies. Elle ressemble à une recherche tâtonnante, un flux ininterrompu de motifs naïfs, de trouvailles fragiles, précaires. Toujours susceptibles de partir de travers. De basculer dans l’absurde, le silence ou d’être englouties dans le bruit.
Il s’en dégage une poésie incroyable. A la fois totalement anti-académique et accessible, angoissé et plein de sérénité et d’humour. Franchement, on pourrait en faire des thèses.
Je ne peux que conseiller les merveilles que sont « Step across the border », le film que lui ont consacré Nicolas Humbert et Werner Penzel, et « Rivers and tides », le documentaire sur Andy Goldworthy, dont Fred Frith a composé la musique.
>>>>>>>>> ZS
>>>>>>>>>> FRED FRITH