« Feel good music / Feel bad music » (Stefano Pilia, Zu, Totorro – Brise-Glace, 8 avril)

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En raison peut-être d’une affluence trop restreinte, ce concert s’est finalement déroulé dans la petite salle du Brise-Glace. La faute à une programmation trop aventureuse ? Peu importe, on gagnait en convivialité ce qu’on perdait niveau son.

Débuts en douceur avec Stefano Pilia, assis seul face au public avec sa guitare et ses nombreuses pédales d’effets. Enfin en douceur, si on veut. Ses petites notes cristallines venant se crasher régulièrement sur des murs du son bruitistes.

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Une musique tentant un pont entre entre post-rock, folk et ambient bruitiste. Assez hypnotisant.

Les italiens de Zu sont les rois de la collaboration : leur discographie bien fournie compte plus de disques réalisés avec des invités que ceux du groupe lui-même. Mais là, c’était bien Zu en trio, soit Luca T. Mai au saxophone bariton, Massimo Pupillo à la basse et le suédois Tomas Järmyr derrière les fûts.

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Ce groupe est un volcan. Une éruption continue de riffs carnassiers, de bastonnades en règle, de raclées sonores. Martèlements incessants à la batterie. Agression continue de basse rocailleuse. Et le sax qui zèbre un ciel déjà surchargé en électrons. Faut pas sortir, par ces temps-là.

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Et le plus surprenant et le plus génial avec ce groupe, c’est l’inventivité folle dont il fait preuve et qui fait parfois totalement mouche. Tout à coup, au milieu du déluge d’agression sonore, un plan arrive. Un plan incroyable qui prend tout à contre-pied, un plan que tu n’as jamais entendu auparavant et qui sonne comme c’est pas permis, comme rien d’autre.

La classe. L’engagement total d’un groupe qui écrit des pages nouvelles de l’histoire du rock. C’est rien moins que ça, Zu !

Bien que les deux groupes soient estampillés « Maths », les ambiances ensoleillées de Totorro ne pourraient pas être plus éloignées de l’ouragan qu’on vient d’essuyer. Comme quoi les étiquettes taisent autant qu’elles disent.

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Le groupe a décidé de jouer à même la salle, au milieu du public. Les musiciens ont l’air confiants, enchaînent les blagues avec le public. En réalité, leur musique doit autant à l’émo-rock et au post-rock des années 90 ou 2000 qu’à autre chose. Son côté lisse et déjà entendu me laisse un drôle de goût dans la bouche, me séduit pas vraiment. Musique légère et malicieuse ou produit pas dérangeant et pré-formaté, prêt à être récupéré ? Chacun tranchera. Ou pas. Y’a pas mort d’homme dans ce genre de débat de toutes façons.

En ce qui nous concerne en tous cas, on a assez tôt rejoint la nuit annecienne, où la jeunesse éméchée s’essayait déjà à quelques plongeons.

« Usine intime » (Zerö, Mike Watt & Il Sogno del Marinaio – Usine, 12 octobre)

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L’Usine en mode café-cabaret feutré, si, si, c’est possible. Peu d’affluence ce mercredi soir, malgré les grands noms à l’affiche.

dscn2511Les lumières de Zérö étaient intégralement rouges, sûrement pour rappeler la pochette de leur dernier disque. De Bästard, leur ancien groupe (dont ils joueront d’ailleurs un titre), je me rappelle une musique balladeuse, capable d’emprunter à presque tout, de l’ambiant au noise, au cabaret, aux musiques traditionnelles…

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Zérö a aussi cette dimension touche-à-tout, cinématographique. Musique tendue, brumeuse. Parfois un peu insaisissable, à l’image des visages évanouis de leur pochette encore une fois. Mais aussi traversée de montées de tension stridentes…

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Après les ombres mouvantes de Zérö, le punk-rock expérimental et malicieux de Mike Watt, acoquiné avec le duo italien Il Sogno del Marionaio.

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Avec toujours ce style inimitable – quelque part entre rock minimaliste et progressif, si vous avez du mal à imaginer, vous n’avez qu’à écouter –  et cette voix reconnaissable entre mille, Mike Watt continue de tracer son bonhomme de chemin. L’ex-Minutemen (pères de tous les punks de traviole de la terre) et bassiste des Stooges* a toujours la patate pour venir jouer dans des endroits sombres et enfumés. L’Usine cette année, Bellecombe-en-Bauges en 2014. A plus de 60 ans, avec son inamovible chemise à carreaux, il est la preuve vivante que le punk-rock, ça peut être autre chose qu’une musique formatée. Il me fait penser à un monde où on oublierait pas qu’on a été un gosse, où on oublierait pas qu’on peut être passionné, que ça peut être beau de créer, envers et contre tout.

Hey, c’est pas un peu la classe, ça ?

*Après Steve MacKay au Poulpe (avec Bunktilt), en 2014 ou quelque chose comme ça, c’est le 2e Stooges que je vois en concert dans le coin ! Hé hé ! A quand Iggy pop à Urgence disks?

« L’orchidée cosmique » (Urgence disks – 1er nov.)

DSCN0350Quelques images  du show de L’Orchidée cosmique à Urgence disks. L’Orchidée, c’est un projet solo d’un bassiste d’Annecy. Plongées soniques tout en douceur, perte de pesanteur, grosse basse distordue. Ca joue autant avec les pieds et les pédales d’effets qu’avec les doigts. Tout se bouscule, se superpose ou se répond. Chouettes effets de contrastes sur les textures sonores. On pouvait penser aussi à des trucs un peu cold typés années 80, car finalement on retrouve des bases rock assez classiques, notamment lorsqu’il y a un beat. Un projet à suivre…

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Et une petite vidéo d’un morceau pas encore publié, et encore sans nom : https://www.youtube.com/watch?v=GvwrCei_9P0&feature=youtu.be