Quelques instants qui paraissent un peu tâtonnants, puis la musique de Nevraska prend ses marques, le son devient plus organique, et les morceaux du duo prennent leur vitesse de croisière.
Sur cette « grosse » scène, la variété de leurs influences ressort encore davantage. Noise, hardcore, voire hardcore mélodique, émo, rock, etc. assimilés, revisités, régurgités par le duo basse/batterie dans des compositions ciselées, dont le haut régime reste la marque de fabrique.
Le public est restreint (forcément, deux groupes plutôt axés noise, pas forcément connus…) mais les gens en redemandent, c’est chouette à voir. Les morceaux sont rythmés par le sourire et les saluts de Pascal, le bassiste (ce type a quelque chose du maître zen). Le duo, qui a mis un paquet de temps à venir jouer au Brise-Glace, est visiblement content d’être là et leurs morceaux bien rodés méritent vraiment d’être gravés sur disque. Leur album devrait sortir en septembre…
Piniol
Piniol est une formation lyonnaise issu de la fusion de deux groupes, Ni et Poil. C’est une sorte de groupe dédoublé ou de groupe miroir: deux batteurs, deux bassistes et deux guitaristes et un clavier au milieu.
Le premier long titre s’ouvre sur quelques arpèges très post-rock qui vont se dérouler en une pièce d’ampleur comme un espèce d’immense escargot psychédélique. Waouh.
La musique de Piniol, c’est une architecture angulaire, monstrueuse, grotesque, dont on se dit qu’elle ne peut être issue que d’un cerveau malade…
On n’est plus dans le math-rock, mais plutôt en eau trouble, quelque part entre math-rock, jazz-rock et musique contemporaine. Une musique à la fois groovante et savante, plutôt grandiloquente, et parfois kitsh.
Les parties plus chorales ou orchestrales m’ont plu davantage que celles plus destructurées où le groupe joue avec les styles musicaux (zouk…). Là, j’avoue que j’ai tendance à décrocher, parce que je ne vois plus que les effets produits, et moins ce que la musique a à dire.