Phyllis Dietrichson est putain mort

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Phyllis Dietrichson est putain mort, il y a 3 ans ou quelque chose comme ça. Formé sur les cendres de The June Ampera, du désir de faire cette putain de musique qui te brûle de l’intérieur. Un EP sorti en 2011 et un deuxième disque en split avec les américains de Dérive en 2013. Un petit tour à l’est, à l’arrache, puis un projet de deuxième, avorté.

Puis, plus rien.

Consumé.

Phyllis Dietrichson is about our hearts, our loneliness and the conviction that we have to fight again and again even if there’s no hope to win.
We are The Losers.

Depuis, un membre est parti et fait un groupe de bruit, un autre bidouille de l’électrique et boit des cafés et Ben officie dans Nurse, dont on devrait entendre parler dans un futur plus ou moins proche.

https://phyllisdietrichson.bandcamp.com/

« Liquidation avant travaux » (Nurse, Crankcase – Le Moderne, 21 juin)

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Cette année encore, le Moderne bar proposait une Guinguette rock’n roll dans son arrière-cour. Un décor parfait à base de mur écroulé, de graffiti géant pas moche et de ces immeubles bien gris et bien massifs qui font le charme si particulier d’Annemasse city.

Nurse aurait sûrement fait fureur au mileu des années 90, avec son émo-rock cadencé qui fait méchamment taper du pied. Le son était  parfait, très naturel avec l’impression que le grain de l’ampli Orange coulait directement des enceintes.

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C’était la deuxième  fois que je les voyais et ça m’a permis de me rendre compte à quel point leurs morceaux sont ciselés. Le groupe dose ses effets, module ses transitions et varie ses intensités avec art. On passe d’une ambiance spoken-word bluesy lancinante à de grosses poussées de fièvre et, même si on est quand même en terrain connu, chaque titre a sa personnalité, son équilibre. Des morceaux aboutis qui demandent à être enregistrés – ce qui devrait être fait d’ici l’automne, apparemment – et gravés sur vinyle, cd, cassette, quelque chose, quoi.

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Nurse prêche la fièvre

Sur scène, comme le dit le bassiste, le groupe lâche tout et s’attache à repousser les limites de la folie dans le rock’n roll. Ce que le public varié de la fête de la musique regarde avec  approbation.

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Crankcase… Alors eux, ils ont clairement vendu leur âme au rock’n roll sale et électrocuté.

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Et quand on se permet de disserter sur les touristes allemands en Birkenstocks en Ardèche entre les morceaux et en plus de faire une reprise punk de « Boys, boys, boys » de Sabrina, et ben,  c’est même pas la peine de demander le purgatoire, il n’y aura aucune rémission, ce sera l’ enfer direct.

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On est pas au Hell fest mais c’est pas ça qui va empêcher Crankcase de lancer un circle pit de fou (« farandole », en français). Histoire de fêter dignement la dernière fête de la musique dans ce lieu, victime de l’appêtit des promoteurs immobiliers.

crkse 4A New York comme à Annemasse city, la gentrification dicte sa loi et progresse inexorablement.

« Holy fuck, yeah! » (Unlogistic, Nurse, Speed Jesus, Rupturr – Bellecombe-en-Bauges, 21 mai)

Bellecombes, c’est un joli village perdu dans le massif des Beauges, entre Annecy et Aix-les Bains. La route qui y mène est bordée de plein de belles falaises, qui te font te demander pourquoi tu ne vas pas grimper plutôt que d’aller voir un concert de hardcore…

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Ca se passe dans une bonne vieille salle-des-fêtes – enfin une salle sans scène ! – et c’est un concert à l’occasion de l’anniversaire d’un personnage-clé de la scène punk d’Annecy. What’s his name ?, pourriez-vous vous demander… Loaf is the answer.

C’était aussi l’occasion de voir enfin Nurse, dont j’ai loupé systématiquement tous les concerts. Ce groupe des alentours de Reignier joue une sorte d’émo-rock enflammé. La basse et la batterie font tourner des rythmique entrainantes sur laquelle la guitare vient poser ses motifs inventifs.

Ils ont tous l’air tout à fait d’accord pour jouer la musique qu’ils font et il y a dans ce groupe une énergie incandescente, très screamo 90s, bien classe. Leur set se termine par un chouette morceau long et lancinant, ponctué d’explosions intermittentes. Il paraît qu’ils ont enregistré des morceaux il y a déjà deux ans mais ne les ont jamais sortis. Peut-être qu’ils se décideront un jour à les terminer ?

Le groupe d’après vient de Saint-Etienne et n’a pas grand chose à voir. Rupturr est un duo  avec boite-à-rythme (passée sur cd !!)  et leur death/grind pourrait rappeler une version lo-fi (ou punk) de Napalm death. La boïte-à-rythme ajoute au côté arme de destruction massive et le bassiste ressemble à une réincarnation de Lemmy, voix y compris.

Speed Jesus… Holy fuck ! comme disent les Américains (enfin… pas tous). Ce groupe vient d’Orléans et inclue dans ses rangs un (ou des) membres de Gravity slaves ainsi que le guitariste de Nesseria. Fast-hardcore furieux, la bave aux lèvres. Le truc originel. Pur. Pas un plan en trop, pas l’ombre d’un riff macho-métal. La basse magnifique, pleine de distortion et de larsens. Ca pourrait rappeler plein de vieux trucs – qu’il ne serait pas nécessairement intéressant de nommer mais je le fais quand même juste pour le plaisir : Heresy ou Siege – et en ce qui me concerne, ils auraient pu jouer 5 sets d’affilée, je prenais.

Enfin ont joué Unlogistic. Trio de guitare, chant et boîte à rythme parisien, dont je croise le nom depuis toujours (je crois qu’ils jouent depuis plus de 20 ans) sans les avoir jamais vus. Chaotique – et pour faire chaotique avec une boite-à-rythme, il faut quand même s’employer – , leur version tarée du punk-hardcore mélange punk mélo et speed hardcore où tout est dit en moins d’une minute, un peu à la façon de 7 seconds. Ca fait des sales blagues en continu, ça méprise les codes du concert rock formaté, rien à foutre d’assurer, rien à foutre de retourner la salle, juste l’envie de jouer du punk jusqu’à la dernière de ses tripes. J’adore ce genre de groupe, qui arrive à briser le mythe du concert de rock pour installer une ambiance différente.

Pas de photo pour ce concert, mais peut-être qu’Olivier Lowlightconditions postera les siennes ?

 

 

Worst in me, « A long way home » (Bad mood records/Inhumano/Don’t trust the hype/Ashes cult)

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« A long way home » est le premier EP du quintet Worst in me, basé à Genève. La version vinyle est sortie conjointement sur plusieurs labels tandis qu’une version cassette en édition limitée était éditée par Ashes cult, micro label récent dont Xavier, le bassiste du groupe, est partie prenante.

« Living with decency », le morceau d’ouverture, donne le ton, avec une jolie partie hardcore rapide, un break sombre qui pourrait rappeler Neurosis et son riff metalcore final. Le style du quintet est en effet un dosage varié de différents ingrédients du hardcore depuis, disons, une vingtaine d’année et les 6 morceaux qui composent ce EP sont remarquablement homogènes.

On y trouve une forte composante mélodique et émotionnelle, comme sur « Profit on mankind » et son  mid-tempo presque pop-punk, ou dans « Citizen X » où la voix parlée me rappelle un morceau d’un des tout premiers groupe emocore (ou screamo, ou hardcore DIY, comme vous voudrez, on s’en fout) français : Finger print (1994…).

Mais le hardcore de Worst in me sait aussi être puissant ou lourd et travailler ses ambiances avec des parties lentes striées de guitares bloquées sur des notes suraigues, typiques du post-hardcore. Les mélodies et progressions d’accords ne sont pas toujours très originales… mais est-ce le but?

Quant à la voix, je ne peux pas m’empêcher de penser à Roger Miret d’Agnostic front tant certaines attaques sont proches. Ces intonations sont d’ailleurs assez répétitives et c’est un autre reproche qu’on peut faire au groupe.

En fait, si on devait résumer shématiquement ce disque, on pourrait même dire qu’il ressemble à ce qui se passerait si Agnostic front faisait de l’emo (la greffe peut sembler improbable, mais je dis ça sans moquerie aucune !)  Du hardcore intense, sincère et concerné, comme tout hardcore devrait l’être.

Worst in me, « A long way home » (Bad mood records/Inhumano/Don’t trust the hype/Ashes cult)

https://worstinme.bandcamp.com/