Ce concert organisé sous l’impulsion de Florian cosmique proposait trois groupes d’Annecy : The beauty the world makes us hope for, Komodo experience et L’Orchidée cosmique. Une affiche bien variée dans un lieu qui semble devenir un des refuges les plus hospitaliers pour la scène locale.
Arpèges délicats, lentes montées en tension et explosions intermittentes d’orages soniques : pas de doute, on est en terrain post-rock avec The beauty the world makes us hope for. Un groupe qui a déjà un EP et un LP à son actif.
La prestation de TBTWMUHF dégage pas mal de ferveur. A l’image de son nom, le groupe privilégie une approche douce, entraînante, provoquant une impression cotonneuse et parfois un peu lisse. Peut-être que le groupe – et la beauté aussi, du coup – gagnerait à marquer ses contrastes de manière un peu plus abrupte ou dramatique ?
J’ai fait une vidéo d’un morceau. Pour une fois que le son passe dans ma caméra sans saturer !
Pas de non-violence avec Komodo Experience (quoique…). Je voyais ce trio instrumental pour la deuxième fois, ce qui m’a permis d’un peu mieux comprendre leur musique, qui jongle avec les styles et les influences.
On passe d’un riff dissonant et froid à une partie rapide qui loucherait vers le trashcore puis un downtempo qui semble venir tout droit du hardcore. Tout ça sans complexe et de façon totalement maitrisée. Pour ne pas dire bien technique.
C’est vraiment fun à écouter. En fait, ça ressemble à un espèce de hardcore progressif, ou de crossover assez original… Et toujours ce batteur punitif derrière les fûts…. C’est quand même pas tout le monde qui peut se vanter de plier un gros Mesa boogie en deux…
Le groupe couronne son show avec une reprise de Ace of spades, de qui-vous-savez. Avec chanteur, s’il-vous-plait. Honnêtement, rien que ce morceau enflammé valait le déplacement. Une petite vidéo d’un morceau est aussi visible ici.
L’Orchidée cosmique était un peu l’inconnue ou le petit nouveau de la soirée. Même s’il a déjà joué à Annecy et dans les alentours, le projet de Florian est assez récent et je pense que beaucoup de gens le découvraient ce soir-là.
Voir un one-man band a toujours quelque chose de fascinant : ces gars qui se démènent tout seuls sur scène avec leurs multiples instruments ou, dans ce cas-là, leurs multiples pédales d’effets, ça tient un peu de la performance… Motifs mélodiques fragiles qui se déroulent et scintillent sur fond d’infrabasses distordues ou de gros beats, parfois limite industriels, la musique de L’Orchidée n’est pas facile à étiqueter. Le son plus défini qu’à son concert à Urgence disks permet de se rendre compte de tonalités assez pop, mais pas une pop légère, une pop de l’espace sur fond sombre et insondable, en quelque sorte.
L’Orchidée captive son auditoire, attentif jusqu’à la fin. L’impression, au-delà des étiquettes ou des styles, de voir une personne s’exprimer, créer quelque chose de nouveau… Il fait frais dans l’espace !
Autre chose de chouette, c’était le nombre de personnes présentes – souvent actives, les gens du webzine Rictus s’y étaient par exemple donné rendez-vous – et l’ambiance motivante. C’est bon de voir qu’un concert avec uniquement des groupes locaux peut déplacer du monde et – OK, à une petite échelle – qu’il n’y a pas forcément besoin de méga têtes d’affiches ou de grosses infrastructures.
* Auto-référence à une première chronique d’un concert dans le même endroit.