Tu peux en penser ce que tu veux, mais la vie réserve parfois des surprises. Comme ce groupe – New Bomb Turks – , dont tu n’avais en tout et pour tout que le souvenir lointain d’un album sur une cassette copiée et d’un article dans feu le fanzine Violence, refaisant surface sans crier gare. Et le pire, c’est qu’il y avait une bagnole pleine de fins esprits – en fait il y en avait même deux – prêts à faire le trajet d’Annecy jusqu’à Lyon pour aller voir si ça en valait la peine.
L’Ayers rock boat, c’est une grosse péniche stationnée sur le Rhône, avec une petite scène au-dessus de la cale, perdue au milieu des multiples bars de ce qui est apparemment plutôt une boîte de nuit. Un endroit génial pour voir des concerts en été en tous cas.
C’est The Scaners qui ont ouvert les hostilités. Rock’n roll primitif et sauvage bourré de délay, de fuzz et de réverb. Et un look bien travaillé, quelque part entre les Blues brothers et les Clash. Ou quelque chose comme ça.
Le set des Lyonnais passe super bien et se déguste comme un vieux film de SF bien rétro, avec distance et sans prise de tête.
Le premier truc qu’on remarque quand on croise – au bar pour être précis – Eric Davidson, le chanteur de New Bomb Turks, c’est que, comme la musique de son groupe qui a un côté cartoonesque, lui-même a une tête de personnage de comics. Vous savez, le menton un peu large, une espèce de houpette… Oh merde, un peu comme ça, quoi.
Devant la scène, les rangs se sont bien resserrés et sont compacts avant même l’entrée du groupe. Faut pas se leurrer, quand tu vas voir New Bomb Turks, c’est pour te payer ton shoot de punk-rock parfait. Ceux qui sont venus savent très bien pour quoi ils sont là.
Et c’est bien évidemment exactement ce qui va se passer. Les morceaux du groupe, souvent courts et directs et qui s’enchaînent sans temps mort, semblent contenir l’énergie maximum dans le format le plus réduit possible. Formule totalement explosive.
Les mélodies ne sont pas oubliées pour autant. New bomb Turks c’est un punk-rock originel, cramponné à ses racines rock’n roll et garage. Ce groupe plie en quatre tous les AC/DC et tous les stades de France du monde.
La folie du groupe fait assez rapidement effet sur la foule, qui perd tout contrôle. Le spectacle est autant dans la salle déchaînée que sur scène. Slams et pogo s’enchaînent de manière frénétique, dans une moiteur à la limite du supportable. Le punk-rock a trouvé son Ibiza.
Le groupe semble poser un regard satisfait sur le chaos qu’ils ont contribué à créer. Ils n’ont plus qu’à enchaîner leurs tubes survitaminés. Satisfaits d’avoir fait leur boulot. Le concert se prolongera par quelques rappels, presque obligatoires, avant de terminer cette soirée mémorable en buvant des bières sur le pont du bateau.
Comme disait une personne dans le public : « A la fin du concert, y’a plus que des copains… »