Après avoir rôdé aux abord du lycée, voilà que Taulard nous emmène dans la plaine. Deuxième album sorti en catimini, à se demander même si ça ne les dérange pas, qu’on parle d’eux. En même temps, cette discrétion, ça va bien à leur musique pas prétentieuse pour un sou, qui semble faite pour être distribuée de la main à la main, le groupe de copains de copains.
Pas vraiment de grande surprise à l’écoute de ces 11 titres dans le droit fil de ce que le groupe a fait jusque-là. Toujours ce rock alternatif à synthé déluré – à peine un passage reggae vient prendre le contre-pied sur un morceau, un peu façon Bad Brains – et ces textes désarmants qui donnent envie de tendre l’oreille pour entendre l’histoire jusqu’à la fin. Les hésitations, les dégoûts, les impasses, les noeuds psychologiques exposés sans fard et les espaces géographiques ouverts, comme refuges, comme antidotes. L’air de rien, l’écriture de Taulard capture au vol un trouble indéfinissable, une nostalgie poignante omniprésente qui ne dit pas son nom. Si certains textes versent un peu dans l’anecdotique, d’autres, comme « Dans la plaine » et son évocation des saisons d’été, sont à écouter absolument.
Taulard, « Dans la plaine » LP (Broderie records)
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