Debout les braves #12

Un vrai fanzine, sur papier, 36 pages avec une couverture couleur et une mise en page soignée. Et prix libre, en plus. Respect. Debout les braves est le fanzine photo d’Olivier, avec une ambiance punk français / anarcho-punk qui traîne dans les pages. Les photos de concerts, ça peut franchement avoir un côté trop classique et barbant parfois mais, d’une part, comme l’indique le sous-titre du fanzine – Visions de la scène genevoise et d’ailleurs – Olivier a la bonne idée de s’intéresser aux gens, aux lieux ou aux moments qui font autant la scène que les musiciens. D’autre part, les photos, souvent en noir et blanc fortement contrastés, sont belles et les concerts sont de style variés. Enfin, il y a quand même un peu de texte : une interview de Vocal cheese, un duo qui mélange yodel et approche politique, et un édito qui prend partie contre les danses violentes aux concerts.

« ChAOS = OK » (Varukers, The Turin horse – 10 oct.)

Affiche plutôt européenne ce soir-là à l’Usine – comme l’a fait remarqué quelqu’un. Les lillois de Psychophore (avec un(e) membre de 20 minutes de chaos) jouaient d’abord, suivis de Coupe-gorge, un groupe punk-oï genevois très actif en ce moment. J’étais pas là pour ces deux groupes mais quiconque veut savoir ce qu’il en était peut regarder ici ou .

Arrivée tardive donc, au milieu du set des punks anglais The Varukers. Groupe historique assez proche,  idéologiquement et musicalement, de Discharge, dont il compte – ou comptait, suis pas allé vérifié – des membres. Le chanteur annonce que le groupe célèbre ses 40 ans d’activités l’an prochain. Ce qui d’ailleurs ne fait pas réagir grand monde. Est-ce que c’est du au degré d’ébriété dans le public ou au niveau moyen du punk genevois en anglais, ça j’en sais rien.

N’empêche que leur set reste bien agressif. Toutes crêtes dehors, avec paroles haineuses contre les gouvernements, le capitalisme et la guerre et accent anglais à couper au couteau, comme il se doit. Enrico, le guitariste de Turin horse qui joueront juste après, racontera que, lorsqu’il est monté sur scène à la fin du set pour féliciter le guitariste, celui-ci lui a répondu « C’est sympa, mec, mais j’en ai rien à foutre. » Ha ha.

Initialement prévus à la Makhno, à l’étage au-dessus, The Turin Horse avaient été rajoutés sur l’affiche. L’occasion de mélanger les publics, aussi bien. Le 1er EP de ce duo turinois avait fait carrément forte impression et on peut d’ailleurs lire son interview par ici.

Enrico – T-shirt de Père Ubu, petit, trapu et jovial – et Alain –  longiligne, tatoué, plus réservé – sont deux gars à priori assez différents. Mais sur scène c’est une seule et même créature enragée, écumante et tentaculaire. On reconnait The regret song et The light that failed, les deux morceaux du EP – pas de reprise d’Unsane ce soir-là . Et on découvre tout un tas de brulôts tirés des mêmes charbons ardents, qui devraient fournir la matière de l’album à venir. L’ambiance est à peine tempérée par un morceau plus calme, atmosphérique et menaçant, au mileu du set. Comme du Pink floyd acide.

C’est quand même autre chose de les voir sur scène. On se rend compte de la précision et de la force de frappe du duo. Emotionnel, chaotique et évocateur, leur noise-rock furieux transcende les genres et pourrait certainement parler à des gens de tous horizons. En tous cas, il a fait le bonheur des 15 personnes présentes, qui hurlent leur enthousiasme à chaque morceau et empêchent le groupe de quitter la scène à la fin du concert.

Ben ouais, il y a encore des gens prêts à rester éveillés jusqu’à deux heures du mat en semaine pour être témoins de ça.

>>>>>>>>>>>> THE TURIN HORSE

>>>>>>>>>>>> THE VARUKERS

>>>>>>>>>>>> DRONE TO THE BONE

« En lambeaux dans le chaos » (Tuscoma, Coilguns – L’Ecurie, 22 sept.)

La petite cour devant l’Ecurie est presque noire de monde lorsqu’on arrive. Drone to the bone fête ses 9 ans et, malgré quelques concerts moins suivis, sa programmation radicale et avant-gardiste est incontournable pour les amateurs de bruit et de fureur. Puis faut dire que Coilguns est précédé d’une sacré réputation sur scène, hé hé. A peine le temps de passer au bar, que Bruno annonce le début des hostilités avec Tuscoma. C’est parti !

Loins d’être des inconnus, ce duo néo-zélandais officiait auparavant sous le nom de Hollywoodfun downstairs – passés à Genève il n’y a pas si longtemps d’ailleurs (déjà en formule à deux). Le groupe a opéré une mue progressive : originellement trio, ils pratiquaient un punk noise qui se prenait parfois des coup de speed ultra-rapides et hurlés qui faisaient leur particularité. Des surfeurs de satan en quelque sorte, mais qui ne crachaient pas sur les mélodies. Sous le nom Tuscoma, le speed prend le devant de la scène et le surf reste au placard.

Mur du son quasi ininterrompu. Blast-beats impitoyables et voix hurlée en arrière-plan comme sous le choc d’une électrocution continue, dont l’effet est encore accentué par l’éclairage aux néons blancs éblouissants. Je sais pas si le public attentif et statique est comme moi, légèrement surpris et dubitatif devant la décharge sonore des néo-zélandais fortement déconseillée aux épileptiques. Pas inintéressant, loin de là, mais on respire un peu quand le groupe retrouve du groove avec le dernier morceau et sa rythmique presque garage.

Les quatre lascars de Coilguns font une entrée bien classe en trinquant sur scène (whisky ?), instruments déjà en place. Ca sent le savoir-vivre et la camaraderie. Et l’envie d’en découdre aussi. Dés les premiers accords, Louis Jucker, le chanteur, se jette sur les premiers rangs, dans un espèce de saut de l’ange mi-ruée de mélée, mi-pulsion suicidaire. Le groupe place son concert sous le signe de la tension maximum, de la folie, de la confrontation avec le public et de l’envie de vivre un moment taré avec lui.

Et c’est exactement ce qu’ils firent. Coilguns soumet le public à un feu nourri et interrompu de leurs brulôts hardcore-noise-metal qui ne se soucie pas trop des genres et de la bienséance, tant que ça défouraille. Et parfois avec tout à coup un groove électrocuté génial à tomber. Coilguns sait même faire le rock.

L’intensité émotionnelle et l’engagement physique ont quelque chose qui rappelle certains groupes hardcore des années 90. Born against ou Heroin, au hasard. Même si c’est pas exactement la même chose évidemment. De même les danses folles et le discours personnel et inconventionnel du chanteur entre les morceaux, très loin des poses habituelles dans ce genre de musique. En sortant de ce concert éreintant, tu ne sais plus grand chose mais tu sais au moins que tu as vu de la musique vivante.

>>>>>>>>>> TUSCOMA

>>>>>>>>>> COILGUNS

>>>>>>>>>> DRONE TO THE BONE

« Football : 0 / Hardcore punk survolté : 10 000 » (Tuco, Joliette – La makhno, 27 juin)

Peu de monde ce soir-là à l’étage de l’Usine. A vrai dire, il y a à peine plus que notre groupe de copains lorsque Tuco plaque ses premiers accords.

Plaisir de retrouver leur noisecore massif et tourmenté. Ces longs morceaux pleins de bifurcations soudaines, de répits trompeurs, où suinte la tension malsaine.

Fidèles à eux-mêmes, leur performance est un rouleau-compresseur. On reconnaît quelques vieux titres de leur premier EP, comme le phénoménal Numb et son accélération qui te colle au mur du fond. Le premier album des Suisses devrait sortir ces jours-ci, en format numérique, en attendant un disque à l’automne.

Les mexicains de Joliette, eux, étaient une découverte pour pas mal de monde. En vérité, il y a pas vraiment besoin de beaucoup plus que deux minutes pour comprendre que ce groupe a quelque chose de très spécial.

   Putain de réacteur nucléaire où se fracassent sans discontinuer des atomes de hardcore hurlé, de noise surpuissante. Bouts de mélodies qui traînent en lambeaux dans le chaos et te prennent à la gorge. Breaks constamment sur le fil de la lame.

Le pire c’est que les jeunes Mexicains sont très cools sur scène, avenants et sympathiques. Derrière les fûts, le batteur prend le temps de remonter ses lunettes sur son nez d’un air flegmatique entre deux rythmiques hallucinantes de puissance et de groove. Machine !

Le public s’est massé devant la petite scène. Scotché. Chaque nouvel assaut sonore est accueilli avec ferveur. On en loupe plus une seconde.

C’était fou, ce concert ultime à prix libre devant une poignée de guignols. Au moment où tous les yeux, les oreilles et les porte-monnaies sont tournés vers la folie estivale du Hellfest et son hardcore à grand spectacle.

Nous, on a pas vu le match et on ira pas au Hellfest. Mais, ce soir-là – même si c’est évidemment con de le formuler comme ça – on nous empêchera pas de penser qu’on a vu le meilleur groupe de hardcore du monde, hé !

>>>>>>>>>> TUCO

>>>>>>>>>> JOLIETTE

« L’oeil du cyclone » (MoE – Cave 12, 20 juin)

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« Imagine un mélange entre Napalm death et Shellac. » C’est la comparaison rapide que j’avais trouvée pour décrire MoE à un copain qui ne connaissait pas. « Pas facile. », il avait répondu. Et pas tout a fait exact non plus, mais ça donne une idée de pourquoi ça valait largement le coup de faire le trajet jusqu’à Genève et Cave 12 ce mercredi-là.

Quasiment déserte et très tranquille lorsqu’on arrive. En fait, je crois que Cave 12 ne se remplit qu’à la nuit. Les Norvégiens – qu’on veut rencontrer pour une interview –  sont déjà là. Mais, fatigués par un trajet depuis Oslo beaucoup plus long que prévu et parsemé d’incidents de sécurité inquiétants, on ne les croisera pas trop avant le concert.

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Il débute devant une audience assez restreinte. On est mercredi et il fait très beau et puis c’est la coupe du monde, hein. Pas grave, le trio est là pour nous en mettre plein les oreilles et les mirettes et arborent des éléments de costume à paillettes. Batteur imperturbable sous sa cagoule fourrée qui lui donne des airs de teletubby gothique, qui casse sa caisse claire dès les premières secondes mais continue sur les toms comme si de rien n’était. Rien n’arrête la machine MoE quand elle est lancée.

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Relents de doom/stoner lourdingues. Pics de tension punk hardcore. Crise noise aigüe, soubresauts schizo, tension qui s’affole. MoE brouille les pistes, orchestre un chaudron brûlant où se fond tout ce qui est sauvage, tout ce qui se tend, éructe, se déchaine.

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Cette tension de malade, ces éclats de folie en rafales  sont servis par la technique irréprochable des trois musiciens confirmés, qui sont tous actifs dans des projets très différents, jazz, improvisé ou autre. Faut écouter sur disque pour comprendre – quoiqu’au final l’expérience en live soit assez différente, très organique.

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Pas de pit formaté ici. Pas de violence ritualisée. Sans forcer, sans rien imposer, le groupe communique juste une folie qui infuse progressivement dans le public présent et le concert se termine dans des danses sauvages et des cris enthousiastes.

La soirée se terminera pas des rencontres et discussions bien agréables, au son de la sélection « pre-summertime » des DJs locaux. Black flag, c’est en effet totalement pre-summertime. Cave 12 ne ment jamais.

>>>>>>>>>> MOE

 

 

« La branche déviante de la famille » (Pilier, YC-CY – la Makhno, 10 mai)

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A proprement parler, on peut pas vraiment dire qu’il y ait d’organisation consacrée au noise-rock dans la région Annecy/Genève. Ca reste un peu le vilain petit canard, la branche déviante de la famille. Le cousin pas sortable. La cousine transgenre. Mais, au final, il n’y a pas trop à se plaindre car, dans la programmation des uns ou des autres, il y a régulièrement des noms inespérés, des coups de folie.

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La soirée commençait avec le hardcore-punk des locaux de Pilier. Eruction continue de rythmiques rapides et de riffs rentre-dedans, sans temps mort, dans un esprit très proche des Annemassiens de Wrensh. Hardcore droit au but, sans le métal en quelque sorte. Bon sang, heureusement qu’il y a encore des groupes comme ça.

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On sent le groupe habitués du lieu. Et le public, qui assure l’ambiance joviale. Ils se laisseront même convaincre par un rappel.

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Les Suisses allemands de YC-CY  ont peu joué par ici. Ils viennent de sortir leur 2e album sur le label allemand X-Mist et faisaient une courte tournée de trois dates dans l’est de la France.

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Leur musique semble provenir d’un lieu non-cartographié. Atmosphérique et bruitiste, violente et émotionnelle, dansante et expérimentale. A équidistance du post-punk, du hardcore, de la noise. A l’image du génialissime Kepler-186f, qu’il joueront en deuxième et qu’il faut absolument écouter. Ce morceau mérite à lui seul le nom de Todestanz – Danse de la mort -, le titre de leur album.

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Pulsation puissante de la batterie, réduite à sa plus simple expression, qui capte les regards. Bassiste en retrait, les yeux clos – des images de Joe Lally de Fugazi reviennent en flash. Sonorités incongrues que le guitariste tire de son instrument. Des airs de synthé vérolé. Chanteur coincé aux abords du public, plié sur son micro.

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La charge fût relativement brève mais intense. Comme leurs copains allemands de YASS, YC-CY dessine un noise-rock du futur – ou du présent, tout simplement – qui donne grandement envie de continuer à suivre ce que donne ce groupe.

 

>>>>>>>>>> PILIER

>>>>>>>>>> YC-CY

 

« Outsider music » (Zs, Fred Frith – Cave12, 14 fév.)

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Les New-Yorkais de Zs étaient inconnus au bataillon. Seul indice, un disque publié par Three One G attise la curiosité.

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Pour autant, on est loin du hardcore à la Warsawwasraw ou Doomsday student. Le quartet propose une musique hybride, très déconstruite. Eclats de jazz. Echos de rock progressif. Parasitage électro-accoustique.

De la dentelle qui cite, qui oscille, qui flotte.  Choses perçues fugacement. Tête sous l’eau. Douleur tenace. Os qui crissent.

Le premier morceau, linéaire, lancinant, envahi peu à peu par un chaos sonore poignant  tient bien en haleine. Je perdrai un peu le fil par la suite. Difficile de faire autrement, peut-être, face à cette musique un brin insaisissable.

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Tous les programmes de tous les festivals  vous diront que Fred Frith est une légende de la guitare préparée et improvisée. C’est possible. Ca peut faire peur.

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Pourtant, la musique de Fred Frith ne refuse pas les structures, les mélodies. Elle ressemble à une recherche tâtonnante, un flux ininterrompu de motifs naïfs, de trouvailles fragiles, précaires. Toujours susceptibles de partir de travers. De basculer dans l’absurde, le silence ou d’être englouties dans le bruit.

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Il s’en dégage une poésie incroyable. A la fois totalement anti-académique et accessible, angoissé et plein de sérénité et d’humour. Franchement, on pourrait en faire des thèses.

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Je ne peux que conseiller les merveilles que sont « Step across the border », le film que lui ont consacré Nicolas Humbert et Werner Penzel, et « Rivers and tides », le documentaire sur Andy Goldworthy, dont Fred Frith a composé la musique.

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>>>>>>>>>> FRED FRITH

« En avant dans toutes les directions » (Massicot, The Ex – Cave12, 13 déc.)

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SUPER_JOIE FANTASTIQUE MERCREDI SOIR !, comme dirait Cave12. Enfin, je le fais pas aussi bien qu’eux. Avec deux groupes bien connus dont la rencontre relève de l’évidence.

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Massicot installe un drôle de ballet déséquilibré et mutique.  D’un côté, les tropiques, les rythmes chaloupés et entraînants. De l’autre, la guitare atone, stridente et répétitive. La voix scandée, presque martiale par moment et parfois chantée en letton, je crois – ce qui d’ailleurs n’a rien à voir.

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C’est un inconfort étrange, un brin absurde, bizarrement déviant et plaisant. Quelque chose comme l’équivalent musical de Buster Keaton.

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Un musique intense, tendue. La concentration des musiciennes est palpable sur scène. Ce qui n’empêche pas une bonne dose de complicité d’ailleurs.

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Quel pied de revoir The Ex et leur agit-prop-punk à nul autre pareil ! Ca faisait presque longtemps – si on omet les projets parallèles vus entre-temps et qui passent régulièrement dans le coin.

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Le groupe a beau exister depuis un paquet d’années – 1979, quand même, ils détestent rien plus que l’ennui et présentaient donc un set entièrement nouveau, pour un album à venir. La motivation était grande et le set commence pied au plancher. Et Terrie et Andy ne tardent pas à se lancer dans un de leurs fameux duel de guitares ferrailleux. Une copine souffle : « Ah ouais, The Ex, c’est la baston, en fait ! »

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Sans connaître les titres, on reconnait la patte typique des hollandais bruyants  – en fait, il n’y a que la moitié du groupe qui est originaire des pays-bas – les hymnes bruitistes frénétiques où la musique du groupe a des accents de fanfare noise – surtout depuis qu’ils ont trois guitares. Un long titre sonique répétitif, presque instrumental. D’autres ambiances plus retenues, avec parfois la voix presque enfantine de Katherina.

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The ex, 38 ans d’âge.

Ce groupe a quelque chose d’un ovni, quand même. Ou d’un miracle. Sa manière de faire ce post-punk à la fois naîf et vindicatif, expérimental et bruitiste, n’appartient qu’à lui.  The Ex, c’est l’antithèse du math-rock.

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Sac poubelle avec boules de mousse collées dessus, utilisé par Terrie pour jouer de la guitare. Objet de nos questionnements.

Et pour Rad-Yaute, c’était un peu  « Foward in all directions »  ce soir-là, aussi. Vu que ça a été l’occasion d’une expérimentation avec la vidéo. Une interview filmée par Mister David, aussi connu sous le nom de LiveGenevaTV MC. On attend le résultat avec une certaine, euh, appréhension.

>>>>>>>>>> MASSICOT

>>>>>>>>>>> THE EX

« Bande de fanatiques » (Dustriders, Hollywoodfun downstairs, Vorvan – Makhno, 22 nov.)

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Rien de plus ennuyeux que ces concerts estampillés tel ou tel genre, où les groupes ressassent les mêmes codes et où la surprise et la prise de risque sont minimes. Heureusement ce concert à la Makhno, organisée par l’asso essentielle Drone to the bone, n’avait rien de tel, même si une arrivée tardive n’aura pas permis d’apprécier les locaux de Dustrider.

HFD 1Hollywoodfun downstairs, c’est un duo néo-zélandais et si il y a des fanatiques, c’est bien eux. Des tournées comme des forcenés – c’est quand même leur deuxième passage à Genève dans l’année et ils ont d’ailleurs perdu un bassiste dans le bataille -, une musique sans répit et un dernier album sorti chez les polonais d’Antena krzyku (super label). Preuve s’il en fallait que le réseau DIY 2.0 fonctionne.

hfd 6.JPGFaut au moins venir de l’autre côté de la terre pour jouer la musique qu’ils font. Effectivement il y a un côté garage dans la réverb et cette voix nasillarde mais passé à la moulinette de rythmiques effrénées qui lui donne parfois des airs de hardcore hurlé – screamo pour les intimes.

hfd 5Une sorte d’accouplement contre-nature entre les Buzzcocks et Lightning bolt (ouille !), ou quelque chose comme ça. Une musique qui peut être fun mais aussi assez malsaine et stressante. Entre névrose et psychose, mon coeur balance.

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C’est peut-être bête mais la première chose qui m’a frappée chez les Russes de Vorvan, c’est les tee-shirts qu’ils portaient sur scène ou sur les photos que j’avais pu voir : Doom, Extreme noise terror, Misery, Disfear… Clairement des gens de bon goût.

vrvn 1Leur hardcore « moderne » convoque tout ce qui butte, qui latte et qui tabasse. La voix gueulée est au final assez linéaire mais, bon dieu, c’est en-dessous que ça se passe. Une basse de plomb en fusion – jouée au doigts -, des riffs de tueurs à la guitare mais parsemés de déconstructions noise aux petits oignons et surtout, surtout, une batterie démentielle qui sonnait comme c’est pas possible. Un régal pour les yeux et les oreilles.

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Les compos ultra incisives maintiennent une pression constante. Chaque morceau pilonne et capte l’attention, sans jamais lasser. Ce groupe a clairement la science de la composition et – chose rare – donne envie d’aller écouter leur musique sur disque pour comprendre exactement c’était quoi, ce truc qu’on s’est pris dans les oreilles.

>>>>>>>>>> HOLLYWOODFUN DOWNSTAIRS

>>>>>>>>>> VORVAN

>>>>>>>>>> ANTENA KRZYKU RECORDS

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Et c’est quoi, cette société où il faut clamer les évidences ?

« Vague froide » (Jessica 93, Future faces – Usine, 19 oct.)

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Vague froide sur Genève : quelques images du concert hier à l’Usine.

Jessica 1.JPGA vrai dire, j’étais pas au concert mais c’est certainement pas ça qui va m’empêcher d’en parler. Ca va être rapide.

Jessica 2Jessica93 sort un nouvel album bientôt mais là, il était en solo et ne jouait donc que des anciens morceaux.

Jessica 3.JPGQuant aux Genevois de Future faces, ils fêtaient la sortie de leur joli EP il y a quelques mois, sur le label Throatruiner records.

ff 5.JPGSi la voix était un peu noyée dans son brouillard d’effets, il paraît que la section rythmique était absolument massive… Il paraît.

ff 3.JPGLe groupe ne devrait pas s’arrêter là… à suivre !

 

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Merci Anne pour les photos !

>>>>>>>>>> FUTURE FACES

>>>>>>>>>> JESSICA93