Pay no more than…

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On peut disserter à longueur de journée sur ce qui est punk ou pas. Les codes-barres. Les subventions. La provoc. L’engagement politique ou pas. Facebook ou pas. Les groupes composés uniquement de gars blancs issus de milieux favorisés. Etc, etc.

Mais il y a quelque chose qui est certain, c’est que quand le prix d’entrée de ton concert le rend inaccessible à certains – comme c’était le cas pour le concert de At the drive-in à l’Usine, par exemple -, tu n’as plus rien à voir avec une alternative. Quel est le prix juste d’un LP ? 8 euros ? 13 euros ? Prix libre ? J’en sais rien. Il n’y a peut-être pas une seule réponse. Mais qu’il soit accessible au plus grand nombre.

Il y a un mot pour ceux qui jouent et gagnent au jeu de l’offre et de la demande capitaliste : rockstars. Aussi classe soit ta musique, l’esprit est mort.

Je ne vais pas à ce genre de concert parce que j’en ai pas vraiment les moyens. Parce que mon pote qui travaille en usine et qui est archi-fan ne peut pas y aller non plus. Mais surtout parce que je ne veux pas voir de groupes morts.

 

 

« Oldies but goodies » (Converge, Trap them, etc. – Usine, 2 juin)

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Je ne suis pas forcément le plus qualifié pour parler de Converge vu que je n’ai quasiment jamais écouté sur disque… mais en même temps le principe de ce blog/zine n’est pas d’être qualifié ou reconnu de quelque manière que ce soit.

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En plus, on est arrivé bien tard, le set de Trap them avait déjà commencé (sans parler des deux premiers groupes qu’on a loupés…). Hardcore lourd et sombre, avec des parties rapides mais ça reste bien plombé. Le chanteur a un physique à la Henry Rollins période cheveux longs. Sympa (si on peux dire) mais l’ambiance est encore un peu réservée. Ce n’est que sur le dernier morceau et sa rythmique punk/garage/oï – bref, bien binaire -, que ça commence à coller un peu avec le public.

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A quoi ça sert de faire la chronique d’un concert de Converge ? Le groupe existe depuis plus de 20 ans, a fait 8 albums…bref tous ceux que ça intéresse connaissent déjà (et ça fait un paquet de monde, au vu de la salle bien pleine)… Ceux qui ne s’interessent pas à cette musique auront l’impression de violence gratuite, d’un trip de bourrins. Mais en fait l’ambiance posée par le groupe est plutôt positive. Jacob Bannon, le chanteur, ne cesse de remercier les gens d’avoir fait le déplacement et se montre attentif au public et avide de communiquer. Il y a un truc qui est passé par là et qui s’appelle le straight-edge, qui a un peu changé la face du hardcore… Certes, la musique du groupe reste ultra torturée mais elle ne pue pas la haine ou la violence (comme chez d’autres groupes). Cette musique revisite pas mal l’histoire du hardcore : des parties techniques et chaotiques qui les ont rendus célèbres mais aussi d’autres plus mélodiques et émotionnelles (je sais pas pourquoi, je pensais souvent à ce vieux groupe straight-edge, Ignite…). Quelques problèmes techniques viendront – à peine – perturber le concert mais Converge délivrera quand même un set ultra intense…

PS Hey, les photos sont de Monsieur Charmot, merci ! Vous pouvez aller faire un tour sur sa page, il y en aura sûrement plein d’autres : https://www.facebook.com/denis.charmot

« Miel de boue » (Mudhoney, White Hills – L’Usine, 20 mai)

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Une petite tranche de punk-rock, quand même, Mudhoney. Seattle, Green river, Sub Pop, le grunge, Nirvana, tout ça… Et, à la différence d’un bon paquet de groupes de années 90, eux n’ont jamais arrété de jouer. Le prix d’entrée faisait un peu mal au porte-monnaie (et mérite bien qu’on enlève le mot « punk » de la première phrase) mais c’est quand même bien classe de voir un groupe comme ça dans une salle relativement petite comme le rez de l’Usine. Et c’était même pas plein… Putain, mais si les gens savaient…

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Le set commence plutôt doucement. Quelques morceaux s’enchainent, dont le très sympathique « I like it small ». Le chant fait beaucoup dans la personnalité de ce groupe et c’est bon de voir Mark Arm (le chanteur) s’arracher pour aller trouver ces mélodies nasillardes et distordues. On sent le groupe concentré. un petit sourire en coin de temps en temps, mais c’est pas encore l’éclate…

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Avant (il y a un paquet d’années), j’aimais pas les groupes comme Mudhoney. Je trouvais leur musique mollassonne et narcissique (bon, c’est sûr qu’à côté d’Extreme noise terror…). Je me rappelle même du chanteur d’un groupe qui théorisait ça en disant que pour se battre, avoir et donner de l’énergie, c’était pas ce genre de musique qu’il fallait… Mais maintenant, j’apprécie leur capacité d’auto-dérision et leur authenticité et « I like it small » est un super morceau qui résume bien leur état d’esprit…

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Puis, Mark Arm lâche sa guitare et le set prend une autre ampleur. L’énergie vient. Il tient la scène comme un Jello, incarne ses morceaux, se démène comme un iguane. Le groupe joue des morceaux bien connus (« Touch me I’m sick », « Sweet young thing ain’t sweet no more »…), la salle devient un peu plus sauvage (y’a de tout, « vieux », « jeunes »…) et ça ressemble enfin à un vrai concert de p***-rock. Y’aura en plus un long rappel, avec une grande partie basse/batterie bien chouette.

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Avant, y’avait White Hills, un trio de rock psychédélique qui étaient très bon dans leur style. Ou pas. Me sens pas qualifié pour en parler !

Don t you swear the little things
I like to try to sweep them in
I keep em tucked, in my fist
What they might be, you can only guess
And when I show my hand
You will finally understand
That I’ve got big enough balls
To admit I like it small

Mudhoney, « I like it small »