« Racaille du bruit » (Kunz, Pigs pigs pigs pigs pigs pigs pigs, Raketkanon – Usine, 6 fév.)

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Waouh, premier concert de l’année 2017 pour l’asso Drone to the bone et une affiche explosive avec trois groupes à forte personnalité.

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L’occasion d’abord de voir Kunz. Ce duo basse/batterie originaire de La Chaux-de-fond prévu l’an dernier en première partie de Arabröt et qui avait été remplacé un peu en dernière minute.

Kunz, c’est une affaire à la fois simple et compliquée. Compliquée parce que pour décrire leur musique on pourrait parler de punk-hardcore pour certains tempos, d’un côté bluesy et swinguant qu’ont souvent leurs morceaux et sans compter qu’ils savent aussi appuyer sur la pédale noise destructuré et répétitif. Mais simple, aussi, parce que ça reste un groupe de rock qui fait des morceaux qui rock et sur lesquels tu ne peux t’empêcher de trépigner.

Le groupe joue à même la salle, dans le public, de la même manière que Pneu et leur prestation convulsive les rapproche du duo tourangeau. Mise-en-bouche de grande classe.

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Changement de tempo avec les anglais de Pigs (x7) et leur stoner psychédélique massif crashé dans une lenteur hallucinée.

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Les longs hurlements du chanteur charismatique font beaucoup aussi dans ce groupe et accentue le côté vision cauchemardesque de leur musique…

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Puis vint Raketkanon, précédés de leur réputation démentielle sur scène – et d’un album enregistré chez Steve Albini, évidemment*. Les belges balancent eux-aussi une musique mutante quasi-impossible à décrire. Empruntant à toutes les formes de rock et de métal, malaxées, digérées et régurgitées en une nouvelle forme de noise-rock, ultra-percutant, à la fois violent et sardonique, prêts pour le troisième millénaire.

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Mais cette musique est aussi un support d’expression pour le crooner de la mort Pieter-Paul Devos. Un peu remonté comme une pile contre l’abus de smartphones devant la scène (il a d’abord foutu un coup dans une caméra qui passait puis s’est carrément rué sur un cameraman un peu entreprenant pour le bourrer de coups – il s’est excusé par la suite, c’était pas très clair)… mais bon dieu, les passages les plus rock’n roll où il est en mode punk braillard sont tout simplement génialissimes !

Beau, dérangeant, violent. La force de frappe du groupe est massive. Avec un logo en néon sur scène et un livre de photos bien classe sur leur table de merchandising, ils cultivent même pas mal leur image et ont un peu des petites gueules à être un prochain sujet de Tracks, l’émission chic et choc d’Arte. Faut en profiter tant qu’ils sont encore à nous, ha ha.

Bref, bref, bref, c’était super.

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Après nous, la ruine

*Comme Cocaine piss, le dernier groupe proposé par DTTB en 2016, hé hé – et d’ailleurs, en passant, Shellac sera en concert le 5 juin à la Belle Electrique à Grenoble.