« Outsider music » (Zs, Fred Frith – Cave12, 14 fév.)

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Les New-Yorkais de Zs étaient inconnus au bataillon. Seul indice, un disque publié par Three One G attise la curiosité.

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Pour autant, on est loin du hardcore à la Warsawwasraw ou Doomsday student. Le quartet propose une musique hybride, très déconstruite. Eclats de jazz. Echos de rock progressif. Parasitage électro-accoustique.

De la dentelle qui cite, qui oscille, qui flotte.  Choses perçues fugacement. Tête sous l’eau. Douleur tenace. Os qui crissent.

Le premier morceau, linéaire, lancinant, envahi peu à peu par un chaos sonore poignant  tient bien en haleine. Je perdrai un peu le fil par la suite. Difficile de faire autrement, peut-être, face à cette musique un brin insaisissable.

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Tous les programmes de tous les festivals  vous diront que Fred Frith est une légende de la guitare préparée et improvisée. C’est possible. Ca peut faire peur.

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Pourtant, la musique de Fred Frith ne refuse pas les structures, les mélodies. Elle ressemble à une recherche tâtonnante, un flux ininterrompu de motifs naïfs, de trouvailles fragiles, précaires. Toujours susceptibles de partir de travers. De basculer dans l’absurde, le silence ou d’être englouties dans le bruit.

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Il s’en dégage une poésie incroyable. A la fois totalement anti-académique et accessible, angoissé et plein de sérénité et d’humour. Franchement, on pourrait en faire des thèses.

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Je ne peux que conseiller les merveilles que sont « Step across the border », le film que lui ont consacré Nicolas Humbert et Werner Penzel, et « Rivers and tides », le documentaire sur Andy Goldworthy, dont Fred Frith a composé la musique.

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« Cosmos en sous-sol » (Loubatière/Messon, Pauvros/Kawabata – Cave12, 6 novembre)

DSCN2722.JPGCyril Messon est un jeune guitariste aux projets très divers, dont Noyades qui vient de sortir son album,  et son duo improvisé avec le batteur Rodolphe Loubatière attise la curiosité.

Ils joueront une assez longue pièce d’une trentaine de minutes, s’ouvrant en mode décalé/syncopé, comme souvent dans cette musique « libre » mais qui a aussi ses gimmicks, pour bientôt plonger dans un torrent de notes et de roulements.

L’énergie est là, mais on ne quitte jamais vraiment l’impression de flux ininterrompu et c’était un peu frustrant que ce flux ne se fixe jamais ou trop rarement dans une forme, si éphémère soit-elle. Alors que le duo se réclame (entre autres) du noise-rock dans sa bio, de noise-rock, je n’ai point entendu.

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Je ne pouvais pas rester longtemps pour le concert du duo suivant, Jean-françois Pauvros/Makoto Kawabata. Leur performance promettait d’être un trip dont ni la durée ni l’intensité sonore n’était connue. On savait juste que ça pouvait atteindre des dimensions cosmiques. L’ouverture sur des notes éthérées jouées à l’archet sur les deux guitares électriques semblait déjà flotter en apesanteur dans la stratosphère. Dieu sait où ils ont fini.