Crochet-talon #1

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La scène alternative est dans sa très grande majorité urbaine. Quand je demande à un groupe d’ici si la musique qu’ils font a un rapport avec l’endroit géographique où ils vivent, avec la montagne, la réponse est presque toujours un non mêlé d’incompréhension. Alors un fanzine – qui n’est pas un produit en voie de disparition mais quand même – sur le thème de la montagne, ça tient de la trouvaille la plus improbable.

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Et pourtant c’est très exactement ce qu’est Crochet talon, dont le numéro 1 m’a été vendu par une contributrice, la bassiste du groupe lyonnais Tôle froide. On y trouve treize courts textes, documentaires ou d’imaginations. Certains thèmes font directement écho aux préoccupations de la scène alternative : montagne et identité sexuée, le refuge comme expérience de l’habitat autonome. D’autres relatent plutôt le rapport personnel à la montagne. Mais tous se lisent avec intérêt, et surtout « Un lac ». Le texte le plus long, qui réussit le tour de force de filer une description de paysage naturel sur 5 pages – les alentours de Flaine – sans que ce soit ennuyeux à aucun moment.

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Reste à ajouter que la mise en page sobre et les illustrations font de ce zine un bien joli objet, inutile et poétique. Un #2 est prévu je crois. Si la curiosité vous pousse plus loin, vous pouvez le commander pour pas grand chose aux éditions Lazuli (Lyon) : crochettalon@riseup.net

Ou alors tu me demandes, je te le prête.

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« Ceci n’est pas du sport »

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Camarade Boris Wankovich dans la sympathique voie glaciaire de la cascade de Saix. (Massif des Bornes, Haute-Savoie)

Croyez-le si vous voulez, l’ambition de ce fanzine n’était pas, au départ, de se focaliser sur la scène musicale mais d’inclure aussi régulièrement des articles en rapport avec les activités sportives, de montagne notamment mais pas que. Comme en témoignent certains articles ou interviews déjà relativement anciens.

Ca peut paraître étrange comme idée mais la démarche de ce zine est d’abord d’explorer l’endroit où j’habite et d’en donner à voir certaines choses qui m’intéressent avec un angle personnel. Et puis, on pourrait s’amuser à trouver des points communs : même passion légèrement monomaniaque et même engagement assez radical avec l’élément – le son d’un côté, les élément naturels – glace, neige, rocher – dans l’autre…

Tout n’a pas exactement marché ainsi et c’est très bien comme ça. Mais bon, je pense que toute personne qui a découvert la musique « alternative » dans les magazines de skate – Helmet ou Black flag dans Thrasher, Fugazi ou les Bad brains dans Noway… – et la façon dont « sport » et musique étaient imbriqués dans cette culture pourra comprendre cette idée un peu absurde.

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