« Dernier drapeau » : une interview de Last Flag

C’est presque par hasard que j’ai découvert la musique de Last flag. Seulement quelques titres disponibles sur internet, metal atmosphérique très carré, mais avec quelque chose de haletant qui accroche l’oreille et donne envie d’en écouter davantage. Il n’en fallait pas plus en tous cas pour que je leur envoie quelques questions, histoire de faire connaissance avec ces nouveaux venus de la scène annecienne.

Comment s’est formé le groupe ? Quelle était l’idée de départ ?

Le groupe s’est formé en 2016, on avait tous eu de précédentes expériences musicales suivies de pauses plus ou moins longues et l’idée c’était de se remettre à jouer de la zik. On a commencé par quelques reprises histoire de se remettre dans le bain et d’apprendre à se connaitre musicalement. Rapidement une atmosphère commune s’est créée, et on a commencé à bosser sur nos compos.

Votre nom fait plutôt old school (Black flag, Anti-flag…) Quel est donc ce « dernier drapeau » que vous brandissez ?

Les drapeaux sont des signes d’appartenance forte entre les Hommes, à la fois unifiants et déchirants. En règle générale, ils permettent de mettre en avant «l’autre», ou de se distinguer de celui qui n’appartient pas au groupe. L’idée c’est que le jour où il n’y aura plus qu’un seul drapeau, c’est qu’on aura enfin réussi à s’unir.

Vous avez fait plusieurs concerts récemment : c’étaient de bonnes expériences ?

Carrément ! On a eu la chance de jouer sur la scène du club au Brise glace, à Cluses sur la scène de l’Atelier, et à Genève au « Scene ». Se confronter au public nous a permis d’avoir un autre regard sur ce que l’on fait et ces expériences nous ont vraiment soudés et motivés pour continuer à bosser, notamment sur l’enregistrement d’une première démo 3 titres qui vient de sortir sur notre bandcamp !

Une question pour Sylvain : je trouve le chant sur votre morceau Conflictual vraiment intéressant avec son alternance parlé/crié. Comment s’est-il construit ? Quels sont les chanteurs ou chanteuses que tu apprécies ou qui t’inspirent ?

Le type de chant devient évident selon les émotions que l’on essaie de transmettre, je dirais que plus c’est intense et plus c’est saturé. Après, chacun met sa patte sur les idées au chant, heureusement sinon on aurait des passages très (trop) surprenants !
Côté influence et inspiration, je dirais Phil Anselmo, il est capable d’aller du bluesy au true black avec toujours beaucoup de sincérité et avec le sens de la mélodie. Puis Sam Carter d’Architects, qui a un chant saturé très expressif et touchant. Et Anneke Van Giesbergen qui a une voix de l’espace, très aérienne.

Histoire de vous connaître un peu mieux : si vous deviez chacun sélectionner trois albums parmi ceux qui comptent le plus pour vous, ce serait lesquels ?

Sylvain (chant) : « Follow the leader » de Korn, « Bloodflower » de The Cure et « Dangerous » de Michaël Jackson
Yoann (guitare) : « Americana » de The Offspring, « Infest » de Papa Roach, «Opposites » de Biffy Clyro
Baptiste (basse) : « Californication » des Red Hot, « Des visage Des figures » de Noir Désir, « Come What[ever] May » de Stone Sour
Justin (batterie) : « Snot » de Snot, « 10 000 days » de Tool et  » The Shape of Punk to Come » de Refused

Jouons un peu au jeu du copinage – ou pas – : quel est le groupe de la scène locale que vous appréciez le plus ?

Il y a de bons groupes, vraiment et dans des styles variés. The Buffalos & Pipedreams avaient une vraie identité et présence locale, dommage qu’ils aient arrêté. Dans d’autres styles, Howling Beards (avec qui on a eu plaisir à partager le plateau de l’atelier), l’Orchidée Cosmique ou encore Jungle Julia sont des groupes que l’on affectionne

Quels sont les lieux de concerts locaux que vous appréciez le plus ? Quelle est votre dernière claque ?

Sylvain : ?
Yoann : Le Brise, même si la prog n’est pas toujours celle qui me convient le plus. C’est une incitation à l’ouverture. Un peu plus loin, le transbordeur propose une prog plutôt sympa.
Justin : Ma dernière claque (qui remonte un peu maintenant !) c’était No one is innocent à Château rouge pour l’album PROPAGANDA. C’était propre, efficace, le son était vraiment terrible, ça faisait un moment que je ne les avais pas vus, et on peut dire que j’ai pris une bonne claque !
Baptiste : J’aime beaucoup les scènes alternatives de Genève où l’on tombe fréquemment sur de très bons concerts ! Dernièrement The Ocean à l’Usine m’a bien scotché.
Sylvain: Le Brise Glace bien sûr. J’ai vu Demi Portion, un rappeur qui a roulé sa bosse avec une super technique et très sincère.

Est-ce que vous aimez lire à propos de la musique ? Si oui, quoi ? Fanzines, webzines, magazines, sites, blog, bouquins ?

Sylvain : Radiométal, Métalorgie et Rhinoferoce !
Yoann : Je suis attaché au papier : Guitare part, guitar xtrem et d’autre histoire de se tenir au courantet de geeker un peu sur les tests de matos. Grosse consommation de lecons, astuces, tests et d’avis sur Youtube, Audiofanzine etc… et les articles de Radio Metal également.
Baptiste : Assez peu de mon coté
Justin : On est des enfants d’internet, on a grandi avec ça ! ? Donc oui pas mal de presse en ligne, des tutos, des vidéos, tout ce qui peut nous aider à avancer dans notre musique, mais un bon magazine papier sur les chiottes, ça reste une valeur sure !

Votre musique est assez proche du post-hardcore ou du hardcore, est-ce que pour vous c’est principalement de la musique ou est-ce que vous sentez proche de la démarche indépendante ou politisée de certains groupes ?

Notre musique et pour nous avant tout un exutoire, la démarche politique n’est pas prédominante. On parle avant tout de ce qui nous touche, mais effectivement, ces sentiments sont toujours plus ou moins connecté avec des décisions politiques, donc avec la force des choses on s’en approche.
De plus, chez nous, tout est fait maison, on enregistre et on bricole tout ça avec les potes. Donc indépendant, on ne peut pas faire mieux ! ?

Et sinon, que pensent vos mamans de votre groupe ?

Aucun d’entre nous n’a été déshérité pour le moment, c’est peut-être bon signe !Gilet jaune ? Rouge ? Vert ? Bleu ? Rose à paillettes ?

On serait plutôt gilet vert, l’urgence pour nous, c’est une vraie réponse face au défi climatique et une remise en question de la place des hommes dans leur environnement. Mais dans l’esprit Last Flag, plutôt du dialogue et de l’écoute plutôt qu’ajouter encore des signes d’appartenance nous divisant davantage.

En supposant qu’il y ait un futur, que pourrait-on attendre de Last flag ?

Avant tout du bon son, de l’énergie, des bons moment partagés entre nous et avec vous !

>>>>>>>>>> LAST FLAG

 

L’Orchidée cosmique + Spanked (Brise-Glace, 18 avril)

spankt 1.JPG

La petite salle du sous-sol du Brise-Glace – dite « club » – propose régulièrement des concerts de groupes locaux (ou pas). C’était le tour de L’Orchidée cosmique ce soir-là, suite à une résidence qui a d’ailleurs donné lieu à la réalisation d’une vidéo.

orchi

L’Orchidée attaque déjà son dernier morceau lorsque j’entre dans la salle. Dommage, toujours un plaisir de se laisser emporter par les sonorités aériennes et les constructions étonnantes de sa musique, somme toute très ludique et accessible.

Plein de bonnes nouvelles du garçon, en tous cas. Un enregistrement prévu, avec une sortie sur un label parisien.

spankt 2.JPGOriginaires de Besançon, Spanked étaient les invités de L’Orchidée. Le duo vient de sortir son deuxième album. Si leur musique évoque des références assez évidentes, du côté de Seattle par exemple, elle n’hésite pas à sortir aussi de sa zone de confort.

spankt 3.JPG

Jeu assez technique et hyper dynamique pour le batteur et atmosphères parfois plus lourdes et lancinantes du côté de la guitare ou du chant. Spanked propose une musique rentre-dedans et variée qui tiendra bien en haleine les personnes présentes.

Les discussions post-concert révèleront des personnes humbles et très accessibles. Malheureusement, la convivialité du lieu est limitée et il a fallu y mettre un terme plus tôt que ce qu’on aurait souhaité. A une prochaine !

>>>>>>>>>> L’ORCHIDEE COSMIQUE

>>>>>>>>>>> SPANKED

Top 10 2017 discipline : Flo cosmique vs Simon Sportif

Flo cosmique a trainé sa basse et ses pédales de l’extrême-sud-est à l’extrême-nord-est avec son projet solo, L’Orchidée cosmique. Motivé comme 10 000, il tient aussi la guitare dans le Third project et organise régulièrement de supers concerts sur Annecy et Chambéry. Simon Sportif, on pourrait l’appeler Simon Crankcase ou Simon Nurse puisqu’il tient les fûts dans ces deux groupes  mais vu qu’il fait aussi la guitare dans les Punks sportifs et que ça fait quand même pas mal, le nom qui lui va le mieux c’est Simon Sportif.

 

flo cosmique visuel
1. Rencontre avec Laura Pleasant (The Discussion / Kylesa). J’ai eu le plaisir de partager deux scènes avec la reine du riff sludge from Savannah, que j’ écoute depuis pas mal d’ année maintenant. Plein de fun et de bons moments partagés avec elle et ses musiciens.
2. 21 avril : un des meilleurs concerts DIY auquel j’ai participé. Organisé par les furieux de Fauchage Collectif. Soirée privée  dans le garage d’une maison à Paris avec deux one man band (L’OC et Hallebardier (black métal)).  Sets de seulement 20 min, volume des amplis réduit, tout le monde y a mis du sien (les groupes, le public, l’ asso) pour qu’on puisse jouer et passer un bon moment tous ensemble. Une soirée inoubliable!
3. Concours de Larsen à Dijon organisé par l’ asso L’engeance ! Super ambiance, c’était très intéressant de voir comment chacun s’y prenait, avec quel instrument, pédale…

4.Concert de Pauwels et MaiMaiMai à Bastille (Grenoble) organisé par l’ asso Reafforest. Un concert drone Math/Noise rock dans cet endroit insolite c’était vraiment top. Et Pauwels, en live c’est la claque assuré!

5.Chanson « Eve » de Converge. Trop fat! J’ai toujours préféré les chansons lentes et lourdes de converge. Avec cette piste j’ai été ravi ! Bizarrement, elle ne figure pas sur le nouvel album.

 

simon sportif visuel.jpg

JUSTIN(E) – 06 72 43 58 15
J’adore ce groupe depuis un bon moment et là avec cet album , j’ai encore pris une bonne claque !! Tout défonce: les riffs de dingue, les lignes de basse, les plans batterie, les mélodies de chant ET les paroles. Je suis vraiment pas un grand fan de punk en français à la base mais ce groupe m’a vraiment réconcilié avec ça, les textes sont bien écrits, c’est intelligent, ça sonne à mort!

GRANDADDY – LAST PLACE
Début 2017, j’apprend la réformation du groupe, nouvel album et tournée à la clé avec un passage en France. Je me réjouis. Jason Lytle est pour moi un des meilleurs songwriter et arrangeur de l’Univers, oui je dis ”Univers” parce que je me vois bien écoutant Grandaddy en apesanteur , flottant dans l’espace.
Quand t’écoutes ”Last Place”, t’as l’impression que les mecs n’ont jamais fait de pause, ça colle grave avec leurs précédents albums. Super skeud alternant pistes planantes , folk tristounette, rock dépressif et pop enjouée.
Malheureusement, en mai, leur bassiste est décédé. Annulation de la tournée. Fin de l’histoire.

SLEAFORD MODS – ENGLISH TAPAS
Direct- Brut- Boom- une ligne de basse – une boucle de batterie et un mec qui déblatère ses textes. ça pue l’alcool et la grisaille.

ALVVAYS- ANTISOCIALITES
J’avais bien aimé le 1er album du groupe, mais celui-ci a tourné énormément dans l’auto. Ca m’a rappelé le 1er album des Raveonnettes. Une espèce d’Indie-pop garage-aux accents new-wave. Très aérien aussi !! Que des bons refrains ! ça me parle à fond ! Le matin pour allant bosser, c’est parfait !

SUFJAN STEVEN – CARRIE AND LOWELL
Album sorti en 2015. Découvert en 2016 et que j’ai énormément écouté en 2017.
C’est juste beau. Folk triste mais mélodies incroyables. Très grand songwriter.
Un live de sa tournée est sorti cette année, certains titres sont bien arrangés et prennent une autre dimension mais globalement l’album studio est plus pur.

« Médiathèque sonique » (Slang, Orchidée cosmique – Médiathèque de La Roche-sur-Foron, 6 mai)

Orchidée rouge

Quelques images de la médiathèque sur orbite avec Slang, un jeune groupe qui joue un rock à la fois un peu expérimental et très inluencé blues/70s, et L’Orchidée cosmique.

slang 1.JPG

Un concert dans un lieu atypique, avec les sommets embrumés en arrière-fond de grande classe.

Orchi 4.JPG

La musique en apesanteur de L’Orchidée cosmique s’y prêtait particulièrement bien et c’était l’occasion d’entendre quelques nouveaux morceaux.

Orchi 2.JPG L’Orchidée cosmique

Slang

BD

« Think universally, act locally, go to the library »

orchidée slang

La médiathèque de La Roche-sur-Foron n’a peur de rien et accueillera un concert du local space-fuzz hero L’Orchidée cosmique, accompagné des grungy rockers de Slang ! Eh ben, quand on pense que l’ouverture de ce lieu a été accompagné de polémiques quant à son utilité dans la diffusion de la culture…

Ce concert conviendrait autant à de jeunes professionnels en mode afterwork qu’aux pratiquants de méditation active (niveau avancé).

« Circuit court et haute tension » (Don Aman, L’Orchidée cosmique, Nevraska – Brin d’zinc, 25 nov.)

nevrask-brin-de-zinc

Les concerts de groupes locaux ont un goût particulier, quelque chose en plus. Voir des gens jouer qu’on pourrait croiser au coin de la rue, dans un concert, qu’on peut suivre, contacter. C’était donc une affiche bien affriolante, que nous avait concoctée Flo Cosmique et l’asso Minimal chords vendredi soir au Brin d’Zinc, avec trois groupes novateurs, chacun défrichant un territoire propre.

Concert BDZ -01.jpg

Placides, Don Aman ne craignent pas d’arriver quelques minutes avant de monter sur scène. Ils distillent une musique à la fois sensible et bruyante, portée par une voix très chantée assez belle et qui pourrait aisément trouver sa place dans une formation plus pop ou folk. Mais là, on pense plutôt à la dernière période de Fugazi ou à un groupe comme Yo la tengo, pour le côté touche-à-tout de leur musique qui visite pas mal d’atmosphères différentes.

Concert BDZ -03.jpg

On ne peut pas dire que le public chambérien soit extrêmement réactif durant ce set mais c’était une belle découverte que ce jeune groupe de Dijon, qui a déjà un LP à son actif et qui commençait ce jour-là une mini-tournée de trois jours avec L’Orchidée cosmique.

Concert BDZ -14.jpg

L’Orchidée, justement, le local de l’étape. Peut-être dopé par le fait de jouer à domicile – et de bénéficier d’un son bien gras, ce qui ne gâche rien -, le « One-man space fuzz band » a pris du corps et gagné en fluidité et en présence sur scène. Ses petites mélodies loopées semblaient danser en apesanteur tandis que les gros accords zébraient l’espace à grands coups de fuzz comme jamais. L’Orchidée cosmique, c’est un peu un post-rock qui ne cracherait pas sur le riff métal.

concert-bdz-22

Auteur d’un album rien moins que magnifique, Nevraska jouaient pour la première fois dans la région depuis sa sortie en septembre dernier. Peut-être était-ce le son plus agressif ce soir-là, mais le set du duo m’a paru particulièrement furieux. Ca claque, ça explose, ça tourbillonne. C’est merveilleusement dense, précis, rugueux. Je les ai vus un paquet de fois maintenant et la magie ne m’a toujours pas quitté. Ce groupe résume à sa manière vingt années et quelques d’évolution du rock/punk/hardcore et je ne peux tout simple pas croire qu’une personne qui est ou a été passionnée par cette musique puisse y être insensible. Juste : ruez-vous dessus. Quelle que soit votre chapelle, ruez-vous dessus.

concert-bdz-24

On aura même droit à un nouveau titre. Un aperçu du Nevraska post-Grave Romance. Plus épuré, laissant une place plus grande au silence, à la respiration, avant tout de même une montée en tension bloquée dans le rouge dont le duo a le secret.

concert-bdz-23

Une soirée comme on en voit trop peu souvent, donc, faisant la démonstration que la scène locale n’a besoin de personne pour procurer des frissons. Et dans un lieu idéal pour ce genre de concert qui plus est, n’hésitant pas à prendre des risques en programmant des groupes peu connus. On pourra par exemple y voir les noise-rockers titubants (et canadiens) de Alpha stategy, le 7 décembre.

Comme a dit un copain : « J’ai découvert un univers »…

Merci Elsa pour les photos !

 

« Plongée en sono profonde » (INTERVIEW L’Orchidée cosmique)

L'orchidée new wave

Avec deux premiers enregistrements disponibles sur internet, des concerts à un rythme soutenu, L’Orchidée cosmique est un projet qui commence à affirmer son identité singulière dans le paysage musical annecien. Il était temps de rencontrer Florian, l’homme derrière le one-man band cosmique Ce fût chose faite lors de son concert à la Brasserie pirate, étape d’une tournée de 8 dates à travers la France au printemps 2016.

Depuis quand le projet L’Orchidée cosmique existe-t-il ?

J’ai commencé à faire des concerts en octobre 2015 et j’avais mis une année à le préparer : apprendre un peu de MAO pour les parties batteries et construire un petit set !

Quelle est ta méthode de composition ? Est-elle différente d’un groupe classique ?

Je fonctionne pas mal au riff qui me plait et que je fais tourner avec le looper, sur lequel je vais essayer plusieurs sons, plusieurs thèmes, des samples à certains passages… Et puis, les parties batteries sur Qbase m’imposent un peu une structure, sur laquelle je vais broder.

Quelle était ton envie au départ de ce projet ?

De jouer, déjà (rires) ! J’avais envie d’un truc un peu plus noise que l’autre groupe dans lequel je joue (From asylum, NDLR), plus typé métal. Quelque chose qui puisse vite être monté en live, avec pas trop de matos. J’ai pris la basse, alors que je suis guitariste à la base, parce que je trouvais le son chouette avec le fuzz.

Orchidée 2 rictusEst-ce que ce projet t’as permis d’explorer d’autres aspects techniques ?

Les effets, j’étais déjà bien dedans en tant que guitariste. La MAO, je m’en servais pour enregistrer des riffs mais un pote bien calé m’a aidé et appris beaucoup de choses.

Tu as l’air de beaucoup jouer, est-ce que tu peux nous parler des concerts que tu as faits ? Est-ce que le fait de faire un one-man band te permet de jouer plus et peut-être dans des endroits insolites ?

Oui, je passe pas mal de temps à chercher des concerts ! Et quand on cherche, on trouve ! Déjà, je n’occupe pas la place d’un groupe standard, la configuration est assez mobile. Donc, le fait d’être tout seul aussi, autonome avec mon matériel, je pense que ça aide à trouver des concerts C’est vrai aussi que, comme je n’ai pas de batterie accoustique, je peux jouer à n’importe quel volume. Pour l’instant, j’ai joué dans des bars ou des salles. Le projet est assez récent, je n’ai pas de recul mais c’est vrai que je pourrais jouer dans des appartements. Si j’ai une prise de courant, je peux jouer un peu partout.

D’où t’est venu ce nom, l’Orchidée cosmique ?

Au début, j’étais parti sur un livre de Cousteau, qui s’appelle L’Homme, la pieuvre et l’orchidée. Et puis, pour ne pas avoir de souci plus tard et aussi pour que ce soit plus personnel, j’ai tranché pour l’Orchidée cosmique. Cosmique, par rapport à la musique que je fais, les sons blindés de delay, qui partent un peu dans tous les sens.

Orchidée single

L’ochidée, c’est aussi une plante qu’on trouve en montagne. Est-ce-que le fait d’habiter à Annecy, dans les Alpes, a une influence sur la façon dont tu conçois la musique ?

(Il hésite.) Non, je ne pense pas… Mes influences, c’est plutôt la musique que j’écoute, ou alors des personnes, des collègues à la salle de répète, des concerts…

Je sais que tu vas voir pas mal de concerts. Est-ce qu’il y a des concerts que t’as trouvés géniaux, récemment ou pas ?

Effectivement, entre les concerts que je fais et ceux pour l’asso à laquelle je donne un coup de main sur Chambéry (Minimal chords, NDLR), je vois pas mal de choses. Il y a un one-man band que j’avais trouvé super, c’était Gull. Il a juste une grosse caisse, une caisse claire, un charlet, un looper je crois et des effets, et un masque. Il chante dans le masque, le micro est intégré dedans. Je connaissais pas plus que ça et, en live, c’était vraiment hallucinant.

Et, sur Annecy, as-tu l’impression de faire partie d’une scène ?

(Nouvelle pause.) Non, pas trop… Je ressens plus ça sur Chambéry, avec l’asso Minimal chords. Je sais pas… Il y a peut-être plus de groupes…

Est-ce-que tu es intéressé par l’idée d’une scène alternative ? Est-ce-que ça signifie quelque chose pour toi ?

Là, tu me parles du côté alternatif dans la musique ou du mouvement alternatif ?

Je sais pas, selon ce que ça signifie pour toi…

Je trouve que c’est un principe d’échanges artistiques parce que dans ce lieux-là, en génral il n’y a pas que des concerts, il y a des expos, vidéos, projos… Et puis souvent c’est accessible, avc des entrées en prix libre, etc. Donc, c’est un bm moyen pour découvrir autre chose que de la musique… Voilà ce que ça évoque pour moi !

Tu joues pas mal de musique mais comment survis-tu dans la vie de tous les jours ?

Je fais pas mal de musique, effectivement. J’ai fait des études de chaudronnerie, mais ça m’a jamais trop plu. Je donne des cours de guitare, j’ai travaillé dans un magasin de musique aussi, pendant 5 ans. Après, j’ai eu l’opportunité d’aller à Nancy pour étudier la musique dans une école. J’ai trouvé le taf dans le magasin de musique juste après. Ca m’a permis de rencontrer pas mal de monde. Tout tourne un peu autour de la musique. J’essaie de faire un peu de sport pour calmer le jeu (rires) !

orchidée 1 rictus

Tu es guitariste mais est-ce que tu as d’autres centres d’intérêt musicaux ?

Oui, la MAO, ça m’intéresse de plus en plus. Je trouve pas mal de choses qui pourraient être exploitées, des sons de claviers, autant sur des claviers maîtres que sur des machines à bidouiller.…

Quels sont les groupes d’Annecy que tu pourrais recommander ?

Ouh la, c’est dur, ça ! Ben… il y a les Komodo… Nevraska, c’est super cool. Et puis, il y a L’Epouvantail, aussi, en metal.

As-tu des projets d’enregistrement ?

Oui ! Par contre, je vais prendre mon temps pour le faire. J’ai deux titres dans le set qui n’ont pas été enregistrés. Je vais attendre d’en avoir cinq ou six pour sortir quelque chose, en physique cette fois. J’ai rien de pressé en disque pour l’instant, tout est sur le net. Donc voila, c’est en projet !

Pour conclure, tu veux rajouter quelque chose ?

Peut-être inciter les gens à aller aux concerts ? On découvre des trucs, on rencontre des gens et on passe de bonnes soirées !

https://lorchideecosmique.bandcamp.com/

« Brassés localement, 2* » (The beauty the world makes us hope for, Komodo experience, L’Orchidée cosmique – Brasserie pirate, 8 avril)

beauty 2

Ce concert organisé sous l’impulsion de Florian cosmique proposait trois groupes d’Annecy : The beauty the world makes us hope for, Komodo experience et L’Orchidée cosmique. Une affiche bien variée dans un lieu qui semble devenir un des refuges les plus hospitaliers pour la scène locale.

beauty 1

Arpèges délicats, lentes montées en tension et explosions intermittentes d’orages soniques : pas de doute, on est en terrain post-rock avec The beauty the world makes us hope for. Un groupe qui a déjà un EP et un LP à son actif.

La prestation de TBTWMUHF dégage pas mal de ferveur. A l’image de son nom, le groupe privilégie une approche douce, entraînante, provoquant une impression cotonneuse et parfois un peu lisse. Peut-être que le groupe – et la beauté aussi, du coup – gagnerait  à marquer ses contrastes de manière un peu plus abrupte ou dramatique ?

J’ai fait une vidéo d’un morceau. Pour une fois que le son passe dans ma caméra sans saturer !

Pas de non-violence avec Komodo Experience (quoique…). Je voyais ce trio instrumental pour la deuxième fois, ce qui m’a permis d’un peu mieux comprendre leur musique, qui jongle avec les styles et les influences.

komodo 2

On passe d’un riff dissonant et froid à une partie rapide qui loucherait vers le trashcore puis un downtempo qui semble venir tout droit du hardcore. Tout ça sans complexe et de façon totalement maitrisée. Pour ne pas dire bien technique.

Komodo 1

C’est vraiment fun à écouter. En fait, ça ressemble à un espèce de hardcore progressif, ou de crossover assez original… Et toujours ce batteur punitif derrière les fûts…. C’est quand même pas tout le monde qui peut se vanter de plier un gros Mesa boogie en deux…

Le groupe couronne son show avec une reprise de Ace of spades, de qui-vous-savez. Avec chanteur, s’il-vous-plait. Honnêtement, rien que ce morceau enflammé valait le déplacement. Une petite vidéo d’un morceau est aussi visible ici.

L’Orchidée cosmique était un peu l’inconnue ou le petit nouveau de la soirée. Même s’il a déjà joué à Annecy et dans les alentours, le projet de Florian est assez récent et je pense que beaucoup de gens le découvraient ce soir-là.

orchidée 1 rictus

Voir un one-man band a toujours quelque chose de fascinant : ces gars qui se démènent tout seuls sur scène avec leurs multiples instruments ou, dans ce cas-là, leurs multiples pédales d’effets, ça tient un peu de la performance… Motifs mélodiques fragiles qui se déroulent et scintillent sur fond d’infrabasses distordues ou de gros beats, parfois limite industriels, la musique de L’Orchidée n’est pas facile à étiqueter. Le son plus défini qu’à son concert à Urgence disks permet de se rendre compte de tonalités assez pop, mais pas une pop légère, une pop de l’espace sur fond sombre et insondable, en quelque sorte.

Orchidée 2 rictus

L’Orchidée captive son auditoire, attentif jusqu’à la fin. L’impression, au-delà des étiquettes ou des styles, de voir une personne s’exprimer, créer quelque chose de nouveau… Il fait frais dans l’espace !

Autre chose de chouette, c’était le nombre de personnes présentes – souvent actives, les gens du webzine Rictus s’y étaient par exemple donné rendez-vous – et l’ambiance motivante. C’est bon de voir qu’un concert avec uniquement des groupes locaux peut déplacer du monde et – OK, à une petite échelle – qu’il n’y a pas forcément besoin de méga têtes d’affiches ou de grosses infrastructures.

* Auto-référence à une première chronique d’un concert dans le même endroit.