« No GVA » (Massicot, Lithics – Usine, 17 sept.)

Pas mal de monde à l’Usine ce lundi soir-là – une fois n’est pas coutume – pour une soirée estampillée, disons, post-punk.

On ne présente plus Massicot, qu’on voit jouer très régulièrement à Genève. Mariage des contraires. Grooves chaloupés et vagues fraîches de dissonances stridentes, mécaniques. Voix qui semble flotter au-dessus de la musique, immuable, répétitive, indifférente. Bande-son drôle et un peu angoissante d’un Buster Keaton dada.

La sonorisation délicate permet d’apprécier les nuances de la musique. Son espèce de présence-absence, qui semble voulue, recherchée, travaillée par les trois musiciennes dont l’interaction avec le public est assez minimale.

Les américains de Lithics, eux, terminaient plus d’un mois de tournée. La veille, ils jouaient à Lyon et étaient plutôt frais pour cette date. Le lendemain, ce serait Prague.

Lithics, c’est ce qui a rapport à la pierre (nous rappelle une publication distinguée). Voix détachée et immuable de la chanteuse, preuve de l’ADN post-punk commun avec Massicot. Son des guitares tranchant comme des lames de rasoirs. Aigrelet, désossé, transparent. Batterie sèche et raide. Même la basse à des airs de jouet.

De cette formule minimaliste qui rappelle les Minutemen – autre ancêtre commun qui pourrait rapprocher les deux groupes -, Lithics tire des morceaux au cordeau, dansants et absolument  imparables. Tubes millimétrés qui parsèment leur dernier LP et qui prennent un malin plaisir à dévier régulièrement de leur route droite et bien traçée.

>>>>>>>>>> MASSICOT

>>>>>>>>> LITHICS