Nurse, untitled LP

pochette.jpg

Voici – enfin – le premier disque de Nurse. Uniquement en CD pour l’instant, pour la version vinyle il va falloir patienter encore un peu. Premier disque et premier long-format de neuf titres. Chez Nurse, on fait pas semblant. On aime se jeter tête baissée dans  la bagarre. Il faut dire aussi que les quatre haut-savoyards auront mis un certain temps pour en arriver là – cinq ans, pour être précis. Mais c’est peut-être le temps qu’il faut, pour faire un groupe.

Passée l’intro – sorte de mise en jambes gonflée à bloc sur deux accords -, c’est Salty river – nouveau nom de ce qui a longtemps été le seul enregistrement disponible de Nurse – qui procure habilement une sensation de reconnaissance et une émotion lancinante étreint l’auditeur, qui ne le quittera pas jusqu’à la fin du disque. Chacun des morceaux a sa façon de décliner le post-hardcore explosif du groupe travaillé d’aspirations pop  – à moins que ce soit l’inverse – sa propre mécanique fluide, sa manière de travailler la tension, de l’exacerber à petit feu ou au contraire d’ouvrir ou refermer brutalement les vannes. Noise chaotique laissant place à une rythmique rock parfaite ici (I should know), arpèges arc-boutés sur leur dissonance jusqu’à la rupture là (Before the ship flows…). Et derrière un nom imbuvable – They should tell us that we have to drive us back home -, un des titres les plus échevelés, les plus pop du disque – de ces morceaux que tu te remets immédiatement une fois terminé parce que tu viens de te prendre dans les oreilles quelque chose qui arrive très rarement et que tu as trouvé beau. Et pour arriver à me faire préférer un de leurs morceaux les plus pop, c’est vraiment que ce groupe doit être dans le vrai quelque part. Le chant constamment en première ligne. Un chant émo magnifique de gosse qui gueulerait à tue-tête ses mélodies d’espoir, de défiance et de dépit. Les lignes appuyées de la guitare, qui jouent presque à égalité avec la voix, quand elles ne viennent pas brouiller les pistes, pousser au vice et au déséquilibre. Le duo basse batterie  joue une partition peut-être moins flamboyante mais pas moins efficace, loin de là. Pression constante, tout en ayant l’art de jamais trop en faire, toujours sur l’action quand il faut.

Le son colle au plus prés de l’énergie impétueuse du groupe, réussit à capter sa folie (la voix gueulée hors micro de Pixies), à épouser de manière ingénieuse ses moments chaotiques autant que les passages plus intimistes – avec un tel naturel qu’il est forcément le résultat d’un travail minutieux acharné. En vérité, je ne saurais pas dire si l’album de Nurse est un grand disque de rock – c’est pas impossible – mais c’est en tous cas un putain de disque chérissable de bout en bout, jusque dans ses imperfections, et, tout comme celui de Nevraska, une pierre angulaire de la scène que j’apprécie et que je soutiens.

>>>>>>>>>> NURSE

« Ceci n’est pas du sport »

dscn3085

Camarade Boris Wankovich dans la sympathique voie glaciaire de la cascade de Saix. (Massif des Bornes, Haute-Savoie)

Croyez-le si vous voulez, l’ambition de ce fanzine n’était pas, au départ, de se focaliser sur la scène musicale mais d’inclure aussi régulièrement des articles en rapport avec les activités sportives, de montagne notamment mais pas que. Comme en témoignent certains articles ou interviews déjà relativement anciens.

Ca peut paraître étrange comme idée mais la démarche de ce zine est d’abord d’explorer l’endroit où j’habite et d’en donner à voir certaines choses qui m’intéressent avec un angle personnel. Et puis, on pourrait s’amuser à trouver des points communs : même passion légèrement monomaniaque et même engagement assez radical avec l’élément – le son d’un côté, les élément naturels – glace, neige, rocher – dans l’autre…

Tout n’a pas exactement marché ainsi et c’est très bien comme ça. Mais bon, je pense que toute personne qui a découvert la musique « alternative » dans les magazines de skate – Helmet ou Black flag dans Thrasher, Fugazi ou les Bad brains dans Noway… – et la façon dont « sport » et musique étaient imbriqués dans cette culture pourra comprendre cette idée un peu absurde.

the_ripper_iphone_wallpaper_by_shawngrimes

L’autre côté de la carte postale…

jeff mercier

Jeff Mercier est secouriste au PGHM et alpiniste de haut niveau. Son blog est captivant autant par ses réalisations en montagne que par la façon détachée et ironique qu’il a de raconter ses voies et de se mettre en scène en tant qu’alpiniste. Une autre qualité, c’est son franc-parler quand il aborde l’alpinisme aujourd’hui, que ce soit quand il aborde le point de vue du secouriste  ou l’attraction qu’exercent sur les esprit les « mythes » de la montagnes : le Mont-Blanc, la compétition, la performance, l’engagement…

http://jeffmercier.blogspot.fr/2014/08/aiguille-dargentiere-3901m-ouverture-d.html

Le retour !

affiche-small

Le « Festival international du film à la con » est de retour à Thônes cette année (après un an de pause, je crois). Ambiance « bonne déconne » en perspective pour ce festival de copains, avec, si j’en crois mon expérience des années précédentes, quelques perles cachées au milieu des grosses déconnades. On y avait vu par exemple « Black swan revival and the karma people », spectacle étonnant traitant sur un mode humoristique le thème de la secte (en tous cas c’est comme ça que je l’avais compris). Bref, faut y aller le coeur léger et l’esprit ouvert !

http://www.festival-film-ala-con.com/