Disco boule : interview

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Trio guitare/guitare/batterie en provenance de Lyon, Disco boule a sorti un bien chouette EP dont ils firent la démonstration électrisante à la Brasserie pirate il y a quelques temps. L’occasion de prendre contact et de leur poser quelques questions pour mieux les connaître.

Bonjour Disco boule, vous existez depuis peu et on ne vous connaît pas trop, pourriez-vous présenter le groupe ?

Salut Rad-Yaute ! Alors Disco Boule est un trio instrumental qui oscille entre rock, noise et math-rock. Le groupe s’est formé en Septembre 2015 sur Lyon avec Lucas à la batterie et Brice et Julien aux guitares.

Un an plus tard, Julien a décidé de partir et Gaëtan est arrivé pour le remplacer. Il a fallu un petit temps d’ajustement mais ça fait maintenant 8-9 mois que les choses sont bien lancées avec pas mal de concerts effectués (notamment une tournée en Octobre).

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Qu’avez-vous pensé de votre concert à la Brasserie pirate ?

C’était un concert de reprise pour nous (5 mois sans jouer) et ça s’est plutôt bien passé ! Les gens étaient motivés, le lieu intéressant malgré les soucis récurrents avec le voisinage. On a en plus partagé la scène avec les amis de Don Aman donc c’était bien cool !

Vous venez d’enregistrer un EP, pourriez-vous nous en parler ?

Il s’agit d’un EP 4 titres qui se nomme « Soirée Mondaine » et qui a été enregistré en collaboration avec Florent Bobet, ingé-son sur Paris qui joue notamment avec Lucas au sein du groupe Dinno.

Le but premier était d’enregistrer assez vite quelques morceaux. Donc le rendu est très brut, assez direct et efficace ce qui correspond bien à la période où on l’a fait. Concernant l’artwork, il a été fait par un autre pote connu sous le patronyme d’InniPukin et qui restitue parfaitement bien l’esprit de l’EP.

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Votre musique est parfois qualifiée de « math-rock ». Certains groupes dans ce style font aujourd’hui une musique très référencée, empruntant et jouant avec les genres, souvent avec pas mal de distance et d’ironie. Pensez-vous que le math-rock est une musique parodique ?

On ne pense pas que le math-rock soit une musique parodique. Mais comme tout style qui s’est développé, beaucoup de groupes se sont engouffrés dans la brèche, pour le meilleur et pour le pire. Il y a forcément du recul à prendre sur toute cette boulimie et, chez certains, il s’agit entre autre de jouer sur l’autodérision. Nous concernant, s’il est vrai qu’on qualifie notre musique de math-rock, c’est simplement qu’on a bien du mal à se donner une étiquette ! On est loin quand même des groupes comme Battles ou Don Caballero.

Etre instrumental, est-ce un choix ?

Complètement ! Le projet est venu avec Brice qui voulait monter un duo guitare/batterie instrumental. Ce choix convenait également très bien à Lucas et les choses se sont lancées ainsi. De toute manière, aucun d’entre nous ne sait chanter donc la question est vite réglée !

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Pouvez-vous citer un artiste ou groupe que vous adorez et qui pourtant est très éloigné de votre musique ?

La musique Gabber de la fin des années 90, Michel Polnareff, Anton Dvořák, Meshuggah … A vous de trouver qui a cité qui…

Avez-vous des projets parallèles ?

Seul Lucas a des projets en parallèle. Tout d’abord un projet techno à 2 batteries sur Paris, sans nom pour le moment. Et ensuite Dinno, groupe de pop qui devrait bientôt sortir un disque.

Avez-vous l’impression de faire partie d’une scène à Lyon ? Y a-t-il des groupes dont vous vous sentez proches et dont vous voudriez nous parler ?

Même si le terme est toujours un peu communautaire, il y a en effet une scène noise très vivante sur Lyon et on y retrouve forcément des attaches. On peut citer des groupes comme Monotrophy, Tombouctou, Boucan avec qui on a partagé quelques concerts et qui font du très bon son. Mais il y en a plein d’autres encore.

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Plus généralement, quels sont les groupes ou artistes que vous nous conseilleriez d’écouter ?

Il y a trop de choses à conseiller ! A la volée, on peut citer le dernier disque de James Holden, La Colonie de Vacances et chacun de ses groupes, Lysistrata, Converge etc….

Quelle est votre vision de l’éthique de la musique ? Vous sentez-vous proches des idéaux d’indépendance et de conscience politique parfois pronés dans le punk, par exemple ?

Avec Disco Boule, il n’y a pas de message politique véhiculé. On est plus dans la légèreté (il n’y a qu’à voir nos titres de morceaux). Puis sans chant, difficile de faire passer un message.

Par contre, oui on est en plein dans la sphère indépendante, que se soit déjà par rapport à la musique de niche que l’on joue mais aussi parce que c’est ce que l’on aime. On est 2 à organiser des concerts DIY dans le groupe et les valeurs d’indépendances font partie de tout ça, entre passion, débrouillardise et entraide.

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Est-ce que vous lisez sur la musique ? Quels fanzines, magazines ou webzines par exemples ? Est-ce que vous trouvez ça intéressant ?

Beaucoup. Principalement via les webzines (W-fenec, New Noise, Mowno, Metalorgie, Perte et Fracas, etc …) sur quasiment tout (découverte, actu, report de concerts, interviews, …). C’est toujours intéressant pour confronter les avis, les opinions, découvrir de nouvelles choses et suivre l’actu du show-business !

Quels sont les projets de Disco boule ?

Pour le moment, il s’agit de faire des concerts dès que l’on peut. On a 2 dates en janvier (sur Chalon sur Saône et Lyon) ainsi qu’une tournée pour Mai en prévision. Avis aux amateurs et programmateurs !

Merci beaucoup !

Merci à toi et à tes lecteurs !

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Disco-Boule « Soirée mondaine » EP

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Ce EP auto-produit, au titre et à la pochette plutôt fun, est sorti en septembre 2017. C’est l’acte de naissance d’un groupe lyonnais relativement récent, par ailleurs déjà apprécié en live.

Le premier morceau, « Triple coup de force », a le riff de guitare épique et brandi bien haut sur une batterie binaire. Terrain math-rock, puissant et joueur, dans le sillon de Marvin. Sans tomber dans un délire synthétique K-2000 ou en faire des tonnes. Disco boule préfère les montées en puissance hypnotiques et les riffs tranchants, les guitares lancées à plein gaz qui se frôlent, se frottent et font des étincelles . « Banana » est du même tonneau, peut-être un peu plus grinçant, et confirme cette impression. De même que l’expéditif « Transit dominical » et sa batterie survitaminée.

Mais attention. Le dernier morceau de ce petit disque, « Boulangerie », ralentit le tempo et vient créer la surprise. Avec sa rythmique ample, toutes cymbales dehors, et sa mélodie émo, ce titre rappelle les belles années du DC-core – bon, le punk-rock tel qu’il était pratiqué à Washington dans les 90s et principalement sorti sur le label Dischord, hein – et pourrait bien faire chavirer plus d’un coeur d’émo-rocker. Les grands Lungfish ne sont pas loin.

Ce joli morceau se distingue mais c’est peut-être juste une affaire de perspective. Il donne en tous cas une touche d’originalité à un disque déjà bien vibrant et dont l’écoute est vivement conseillée. Et toi, qu’est-ce que t’en penses ?

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« Brassés localement 3 » (Disco boule, Catalgine, Don aman – Brasserie pirate, 13 oct.)

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La Brasserie pirate continue d’accueillir des concerts de la scène locale, malgré les visites de plus en plus assidues de nos amis policiers. Ce soir, c’était Disco boule, Catalgine et Don aman. Trois groupes pour une affiche bien variée, concoctée par Flo cosmique.

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Disco boule déboule de Lyon. Ce tout jeune groupe que personne ne connaissait – à part Flo Cosmique qui connait tout – vient de sortir un EP, dont on reparlera bientôt.

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Batterie hyperactive et bien intense. Lignes de guitare héroïques. Tricotage, asticotage, demi-tour, salto. Le trio a le math-rock agile, malicieux, et entraînant malgré le son un peu bridé.

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Ensuite, ce fût nous, Catalgine.

Les discussions d’après-concert firent manquer le début du set de Don aman. Groupe originaire de Lyon/Dijon dont le 1er EP est chroniqué dans ces pages. Un album est à venir.

On retrouve cette musique qui prend le temps d’installer, de travailler ses ambiances. Avec cette voix hors du commun à la fois intense et délicate. Mais les retrouvailles sont de courte durée – même pas de photos – car le groupe doit écourter son set, victime d’un énième passage des hommes en bleu.

Belle soirée néanmoins. Le public était restreint mais énergique et la nouvelle déco de la brasserie totalement érotique. Merci Flo.

>>>>>>>>>> DON AMAN

>>>>>>>>>> CATALGINE

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