Churros batiment, « 19 mars » EP

Rien à voir avec le Covid-19 – quoique – mais le monde devient vraiment cold-wave ces temps-ci. Heureusement que certains groupes conservent du mordant et c’est le cas du duo grenoblois Churros batiment, qui vient de sortir un EP 4 titres, composé intégralement pendant la période de confinement. Du surréaliste « Termite horrible » aux plus directs « Il tombe » et « Adorable traître », le groupe hybride une chanson à fleur de peau et très écrite et un électro sombre et assez crade, pour un résultat jouissif et hyper convaincant. Comme c’est le cas depuis leurs débuts, d’ailleurs. A découvrir et à suivre !

>>>>>>>>>> CHURROS BATIMENT

« Vague froide » (Jessica 93, Future faces – Usine, 19 oct.)

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Vague froide sur Genève : quelques images du concert hier à l’Usine.

Jessica 1.JPGA vrai dire, j’étais pas au concert mais c’est certainement pas ça qui va m’empêcher d’en parler. Ca va être rapide.

Jessica 2Jessica93 sort un nouvel album bientôt mais là, il était en solo et ne jouait donc que des anciens morceaux.

Jessica 3.JPGQuant aux Genevois de Future faces, ils fêtaient la sortie de leur joli EP il y a quelques mois, sur le label Throatruiner records.

ff 5.JPGSi la voix était un peu noyée dans son brouillard d’effets, il paraît que la section rythmique était absolument massive… Il paraît.

ff 3.JPGLe groupe ne devrait pas s’arrêter là… à suivre !

 

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Merci Anne pour les photos !

>>>>>>>>>> FUTURE FACES

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Future faces, « Revolt » EP

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Tout beau, tout chaud – non, en fait il est sorti il y a quelques semaines -, voici le premier EP des genevois de Future faces. Un groupe qui attire l’attention, par le pedigree de ses membres, d’abord, issus de plusieurs formations marquantes de la cité de Calvin – Elizabeth et Equus. Et aussi parce que ce premier disque sort chez Throatruiner records, le label d’Elizabeth, généralement plutôt pouvoyeur de hardcore violent et sombre, mais pas que. La preuve.

Avec ses rythmiques lourdes – héritage du récent passé hardcore ? – et ses guitares cristallines, stellaires, le morceau d’ouverture, Embraces, plante le décor. En plein terrain post-punk/new-wave.  Mais pas de rigidité à la Joy division ici. Pas de chemise boutonnée au col et de danse épileptique. Quoique, pour les chemises, j’en sais rien en fait. Il y a quelque chose d’ample, d’envôutant chez Future faces. Peut-être cette voix grave qui semble presque murmurée et réchauffe l’atmosphère crépusculaire.

Un peu moins accessibles mélodiquement, Structures et Columns dérivent dans les mêmes eaux glacées. Naviguent entre lourdeur atone, écrasante et déshumanisée, et des mélodies fragiles et scintillantes. January, un morceau plus enlevé qui pourra rappeler The Cure, clôt le disque.

Dans sa jolie pochette dessinée par Jonathan Sirit, ce premier EP est une bien belle carte de visite. Qui donne grandement envie de voir ce que le groupe est capable de transmettre sur scène. Bientôt, on espère.

Future Faces, « Revolt » (Thoatruiner records, 2017)

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OWUN, 2.5

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Faudrait être archéologue. Ou spéléo, pour inspecter en profondeur et identifier les couches, les multiples strates qui constituent la musique des Grenoblois d’Owun. Il faut dire que la formation n’en est pas à son coup d’essai. Le groupe existe depuis environ une vingtaine d’années et 2.5, sorti sur le label Reafforests, grenoblois lui aussi, est son cinquième album.

Les neufs titres qui composent ce nouveau disque tissent tous les motifs mélodiques des synthés, parfois d’inspiration très new-wave/cold-wave, et quelque chose de plus épidermique, de plus rock. On pourrait s’amuser au jeu des rapprochements avec d’autres formations explorant ces territoires hybrides. Le groove aquatique de Foul pourrait rappeler Tortoise, Tom tombe a un air de parenté avec la trance glaçée d’Electric electric et All of us, avec ses voix trafiquées semblant suivre leur propre cours sur une musique qui défile, fait un peu penser à la noise cinématographique et rêveuse de Zëro…

Mais, au final, Owun creuse un sillon qui lui est propre. Les synthés pratiquent un espèce de pointillisme, comme dans Tom tombe et ses sonorités Steve Reichiennes, semblant chercher le point d’éblouissement où les sens se troublent, où la perception se modifie. Kaléidoscopes de motifs sans fin, géométries étranges, symétries, points de fuite. La répétition hypnotique – certains morceaux dépassent les dix minutes – finit d’engourdir les sens. On se laisse passer de l’autre côté, prisonnier de cette bulle d’illusions cotonneuse et inconfortable.

Mais l’engourdissement est risqué. Les longs passages martelés par des rythmes binaires débouchent souvent sur des nappes de bruits stridents, des océans, et les répétitions aboutissent régulièrement à des déflagrations noise. Des embrasements où toute nuance s’estompe, où les rythmes disparaissent et où tous les sons se fondent dans une distortion de fin du monde. Owun sait faire du bruit, beaucoup de bruit.

Bref, on ne peut pas trop reprocher à Owun de suivre une mode ou de se cantonner à un style facilement identifiable. Ces francs-tireurs contruisent une musique pensée et unique, à la fois dansante et martiale. Et cet album cohérent et pas toujours facile d’accés est une excellente occasion de découvrir ce groupe à contre-courant.

Owun, 2.5 (Reafforests)

Owun bandcamp

Reafforests