« Messe noise ! » (Flying luttenbachers – Cave12, 8 déc.)

Avec Weasel Walter en grand maître de cérémonie… La précédente tournée avait évité Genève, mais on ne la fait pas deux fois à Cave12 et rendez-vous était pris cette fois avec cet ensemble noise tout en démesure. Pour être honnête, je suis loin de connaître toute leur discographie foisonnante ni l’historique des nombreux line-up. Ce que je savais, c’était la réputation qui les précédaient et que, selon toute vraisemblance, il allait se passer des trucs. Tout dimanche soir qu’on était.

Les gens arrivent peu-à-peu. Les conversations se mènent à voix basse. Ambiance feutrée, un peu club de jazz. Seul le drap de fond de scène au logo des Flying luttenbachers – accessoire absolument ridicule des groupes de rock mais bon eux, ça va, eux, c’est différent – indique le chaos à venir. Des copains arrivent qui viennent pour la première fois, sont ravis de découvrir cet endroit même si il est mal indiqué.

« Vous pouvez parlez, on est pas chatouilleux ! » balance Weasel Walter en montant sur scène suivi de sa troupe de mercenaire. Mèche qui lui barre le visage, marques noires sous les yeux, pantalon d’officier nazi (ou peut-être pas), bottes en cuirs et teeshirt de death-metal.

3.2.1. GO ! Soubressauts. Tremblements irrépressibles. Flashs. Epilepsie. Visage tordu par des spasmes. La musique des Flying luttenbachers, c’est une décharge continue, la chaise électrique musicale, l’électrocution à perpétuité. La noise dans ce qu’elle a de plus urgente et de plus stridente. Pour l’imaginer, faut se figurer le résultat d’une overdose de free-jazz et de black-métal.

Le saxophone de Matt Nelson apporte une touche no-wave très new-yorkaise – (hé, je suis pas mécontent d’avoir réussi à attirer Alain dans un concert no-wave !) On danse comme on peut mais, oui, on peut danser. Au premières loges devant les musiciens, c’est le régal. Alex Ward, guitariste pour cette tournée européenne. Grand, tiré à quatre épingles, jeu noise incroyable. La classe même quand il saute dans la fosse et remonte sur scène par d’étranges reptations doresales. Et Tim Dahl – oui, le Tim Dahl de Child abuse, qui doit quasiment habiter à Genève en ce moment vu qu’il était aussi en concert avec un projet jazz, Grid, récemment. Costume blanc, partitions froissées à ses pieds. Son épais, gorgé de parasites et de distortion et pourtant véloce, mécanique de précision. Le plus beau son de basse du monde. On en boufferait à tous les petits déjeuners.

Pas d’autre nom à l’affiche, mais aprés le concert ébouriffant de ce groupe de tous les superlatifs, c’est vraiment pas nécessaire. Juste un tour à la table de distro pour discuter un peu, chopper quelques disques et découvrir les différents projets de ces musiciens hyperactifs, quelques pièces supplémentaires au puzzle, quelques noms de plus à porter sur la carte imaginaire de cette musique impossible.

 

>>>>>>>>>> FLYING LUTTENBACHERS

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